Brant Bjork, 26 mai 2007, Usine, Geneve, Suisse

L’extrême coolitude californienne avait rendez-vous avec son public genevois et environnant en ce dimanche soir pluvieux de mai. Après avoir usé ses semelles et une partie de son énergie, l’équipe du Kab vit enfin se pointer le véhicule transalpin que les Bros utilisent pour leur tournée à dix-neuf heure passée. Pas franchement dérangé, Brant et ses compagnons ont vaqué à quelques occupations et désaltération en attendant que la journée avance encore un peu car, à l’image de leur musique et de leurs prestations scénique, ces lascars-là sont d’imminents spécialistes de la décontraction. Une fois dégourdi, le quatuor a débuté un soundcheck empreint de nonchalance en bavardant un moment avec les occupants des lieux. Quand bien même ces garçons sont charmants, surtout Alfredo, c’est avec un certain empressement qu’ils furent conviés à passer à table pour apprécier pleinement la traditionnelle hospitalité des lieux. Une fois n’est pas coutume, le public nombreux commençait à s’impatienter dehors alors que la pluie s’abattait de manière quasi apocalyptique sur le parvis de l’Usine et que le groupe entamait, enfin, son repas.
Sur le coup des dix heures, la salle ouvra grandes ses portes pour laisser entrer une foule plus qu’honorable et à laquelle nous ne sommes pas vraiment habitués à Genève pour ce type de festivité ; les mauvaises langues diront que le lundi de Pentecôte férié en Suisse puisque les gens d’ici ne sont pas solidaires avec leurs aînés, ainsi que la disco rock qui allait suivre n’y étaient pas étranger, mais ne les croyez pas : les gens ont franchement bien adhéré à la chose.
Résolument pas pressés de se rendre sur scène, Brant et ses Bros commencèrent à investir la scène à onze heure et demie passé sans qu’il n’y eût la moindre première partie pour faire patienter les rockeurs de tous poils qui patientaient au rez du bâtiment.
Après une petite sélection de titres choisis et fournis par Brant, les Bros prirent place en face de leur public et leur meneur arriva comme à l’accoutumé avec son flying case pour en extraire sa strato au look bien keupon.


C’est au moment où je vis le bassiste se recaler face à un de ses ampegs et où les premières mesures étaient distillées que je me suis rappelé leur venue précédente et l’ennui qui m’avait gagné à plusieurs reprises durant le set. J’ai immédiatement chassé de ma mémoire ces désagréables souvenirs et me suis concentré sur le son délivré par ces étasuniens. Très en place, ils nous ont gratifié d’un concert plus que correct au niveau timing, mais qui prit du temps à prendre son envol. Un peu chiants au bout de la première demi-heure et pas vraiment interactifs avec le public ni même démonstratifs, ils m’ont à nouveau donné cette impression désagréable de jammer pour eux et rien que pour eux. Le setlist ratissa très largement en extrayant le meilleur de ‘Somera Sol’, dont je suis assez fan, comme ‘Shrine Communications’, Love Is Revolution’, qui est mon préféré sur leur dernière livraison et ‘Oblivion’. Car si je ne suis pas vraiment convaincu par l’exercice scénique de cette formation, je lui reconnais bien plus qu’un talent certain pour ce qui est de nous pondre d’excellentes compositions psychédéliques gorgées du soleil californien avec une bonne grosse dose d’influences seventies et, à mon sens, le dernier effort est ce que l’ex-Kyuss nous a pondu de mieux depuis ‘Jalamanta’. Pour ce qui est de son prédécesseur, ‘Get Into It’ et son riff imparable, demeure un des tout grands moments de ce concert très homogène.
Si on peut reprocher à juste titre à cette formation de ne pas être des bêtes de scène, il faut leur reconnaître une excellente maîtrise de leur art et un amour de l’exercice scénique puisqu’ils se sont produits durant presque deux-heure pour clore après un changement de corde de guitare réalisée avec leur empressement habituel. Le point positif est assurément le type qui est derrière sa batterie, lequel demeure un incroyable technicien frappant juste et fort avec un air totalement dégagé ; le point négatif demeure le mec à la quatre-cordes qui tourne le dos au public du début à la fin du show et dont seul les doigts semblent se mouvoir.
Tout comme d’hab, je ressors avec cette impression que c’était la dernière fois que je me bougeais pour les voir et tout comme d’hab je sais que je ne pourrai pas résister à l’envie lors de leur prochain passage dans les environs.

Chris

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