Petit club sympa et cosy au fond d’une ruelle (merci à Jihem en tant que guide), SOJO est néanmoins une institution à Leuven où des groupes comme Brant Bjork & The Bros, Ufomammut et Orange Goblin ont déjà usé les planches de cette antre.
C’est Kings of Things to Come qui a le privilège d’ouvrir le feu et la lourde tâche de chauffer le public. Jihem et moi arrivons un peu tard pour pouvoir se faire une idée réelle de la prestation du groupe. Applaudissements de l’audience (pour le groupe hein, pas pour notre arrivée…).
Bien entendu, Patrick et Peter de Buzzville Records sont présents puisqu’il s’agit de la soirée promo du premier album officiel du quatuor CABRON produit par le label. Cette CD release party s’annonce bien excitante au vu de l’affluence dans la salle (à 2 EUR l’entrée, on allait pas se faire prier). Poignées de mains chaleureuses, échanges sympas, les binouzes arrivent, ambiance détendue, le décor est planté.
CABRON monte sur scène et la section rythmique entend bien confirmer dès les premières notes qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration. Les tempos sont excellemment bien tenus et les grattes n’ont plus qu’à se poser sur une fondation rythmique solide et précise. Le chanteur balance sa voix claire et perçante avec aisance.
Côté visuel, le bassiste nous gratifie d’un chapeau haut forme et arbore une allure de Frank Zappa dénudé. Les 2 gratteux nous la jouent plus stylée avec leurs pantalons à pli, chemises droites, cravates et shoes de maffieux façon Chicago dans les années 30. Le batteur ressemble … euh … à un mec derrière une batterie avec une baguette dans chaque main…
Vu qu’il s’agit de la promo live de l’album éponyme sorti le 11 décembre 2006, CABRON fait la part belle à tous les titres de cet opus. La patate est là dès le départ et les morceaux se succèdent tambour battant. Le single Your Lessons Learned envoie le bois et le public s’électrifie de plus en plus. Comme déjà écrit précédemment dans la chronique de l’album, CABRON n’a pas ce qu’on appelle un gros son hyper-saturé. Que du contraire, ils ont plutôt opté pour un son certes distortionné mais pas à outrance en laissant les aigus et les médiums s’exprimer pleinement. Le tout est typé par leurs amplis et guitares vintage.
Mais quelle belle dynamique! Un peu à la manière de QOTSA, ils savent agrémenter leurs riffs de petites subtilités qui pimentent les morceaux et leur donnent une personnalité réelle en évitant les mélodies figées et simplistes. On remarque une grande complicité entre les musicos qui nous livrent un set au poil et bien rock’n roll. Il est clair que ces mecs doivent se connaître et jouer ensemble depuis une belle paire d’années pour afficher une telle cohésion dans leurs jeux respectifs.
J’abandonne mes libations pour m’approcher de la scène. L’audience bouge. Les applaudissements et autres yeah!!! fusent entre les chansons. Les mecs ont l’air de bien se marrer sur scène. Ca fait vraiment plaisir de voir des musicos prendre leur pied et transmettre toute cette énergie positive.
Le set dure depuis plus ou moins 50 minutes lorsque Carbon enchaîne Parascending, la dernière plage de l’album looooooooooooooooooongue d’une dizaine de minutes. Le morceau est planant et exécuté avec une montée d’adrénaline sans faille. Fin du premier acte.
Il est clair qu’on ne va pas les laisser partir comme ça. Le public en veut encore et c’est, ô surprise, 2 demoiselles en maillot de gym qui montent sur scène pour nous filer un cours d’aérobic. J’avoue ne pas bien comprendre la mise en scène. Il faut dire que mes neurones se sont taillés avec la journée de boulot intense et les 200 bornes que j’ai dû me taper pour atteindre la salle. En fait, il s’agit de la fille du bassiste et de sa copine, la première fêtant son anniversaire le jour-même. Le papa bassiste est tout sourire et les gaillards installent sur la scène des tonneaux façon tambours du Bronx. Les demoiselles sortent les bois pour nous les envoyer pendant une très longue session atmosphérique rythmée, entre autres, par les martèlements féminins des fûts.
Enfin, le set se termine par 2 covers d’AC/DC exécutées avec, pour l’occasion, une voix criarde et aiguë à souhaits. On rigole un bon coup et on en profite pour remettre des tournées. Le concert se termine et nous quittons la salle, non sans avoir vu bien des gens se rendre jusqu’à l’étalage pour acquérir l’abum de CABRON et autres merchandising. Patrick et Peter peuvent être contents: le groupe est fin prêt pour défendre son petit dernier.
De notre côté, nous remontons dans nos caisses et terminons la soirée à grands coups d’Orval, breuvage ambré et brassé dans ma région, la Gaume (sud de la Belgique). Il est 4h30 du mat’ lorsque le K-O technique est prononcé.
Thib
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