Ma bière a tenu quatre petits pas… avant de venir nourrir abondamment mon T-shirt… le Nouveau Casino est plein ce soir ! La foule est dense, impatiente. Je n’ai jamais vu cette très bonne petite salle dans cet état. Je n’ai jamais vu non plus ce groupe en live et le connaît d’ailleurs depuis peu. Vous aurez donc droit à ma vision première de Clutch qui vient pourfendre les tympans des parisiens restés au bercail avant une date au Hellfest. Gentille attention car nous voici en plus devant la seule date française en club pour une tournée plutôt chargée ailleurs en Europe. Étant arrivé pile poil pour le début du show, pas de DJ de première partie pour moi pour me chauffer mais ce ne sera pas la peine.
Les musiciens prennent places aux points clés de la scène et Neil salut la foule. Et c’est parti. Première particularité qui saute aux yeux pour quelqu’un qui, comme moi, découvre le groupe, c’est la gestion de cette scène justement. Le guitariste et le bassiste sont fixés au sol et il me semble qu’ils n’ont pas bougé de plus de 3 centimètres autour de leur point de départ. Le batteur, vous l’imaginez, reste à sa place. L’espace est donc complètement libre pour que Neil l’occupe. Et il l’occupe. Il communique au moins autant par le chant que par les gestes d’ailleurs. On l’observe faire les cents pas, montrer du doigts les trois quarts du public et le ciel, souvent le ciel. Aucune ironie ici, l’homme possède un talent trop rare, celui de communiquer son énergie au monde. On oublie finalement un peu le reste du groupe pour se concentrer sur lui.
Enfin, au moins visuellement, parce que musicalement ça tabasse entre heavy metal, hard rock et de gros retours de blues tout en gardant une forte homogénéité. Le set commence par une rareté “Sea of Destruction” qui est pas mal joué sur cette tournée et qui est accueilli comme il se doit par le public. Suivent 3 morceaux du dernier méfait “Earth Rocker” dont “Crucial Velocity” ultra-efficace avec son refrain fait pour déchaîner le public, tout simplement. Encore 5 morceaux de cet excellent album seront joués dont le très doux “Gone Cold” qui précèdera “D.C. Sound Attack!”, sortant du lot, car Neil y utilise un harmonica et tape sur une cloche (visiblement piquée à une vache). Suivront également des classiques comme “The Mob Goes Wild” ou le plus posé “The Regulator” qui permettra de reprendre son souffle en milieu de set. Si la quasi-totalité de “Earth Rocker” est joué, le groupe piochera néanmoins dans nombreuses de ses productions comme “Blast Tyrant”, “Robot Hive / Exodus” et “From Beale Street to Oblivion”. Ils finissent comme assez souvent par l’enchaînement “Electric Worry” / “One Eyed Dollar” et c’est assez efficace ! Pour revenir sur les musiciens, chacun aura en quelque sorte son heure de gloire à travers par exemple des espaces laissés à la basse ou le temps d’un solo de batterie à l’ancienne.
Le public de son côté chante, se travaille gentiment les côtes, joue au concours de la nuque la plus souple et tente le plus possible de se rapprocher de son idole en levant les mains au ciel. Bref, un consensus populaire de bonheur.
Le groupe a donc envoyé des kilotonnes d’énergie que le public a su mettre à profit. Dire que la soirée fut bonne serait un euphémisme. A bientôt Clutch !
Cosmic Mo
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