On ne le dira jamais assez dans ces colonnes : rien ne vaut la Belgique pour assister à un concert (quel qu’il soit d’ailleurs).
C’est donc sans hésitation aucune que j’ai décidé d’échanger une poignée d’euros contre un ticket pour le concert de Clutch au Trix, petit club convivial d’Anvers, en ce dimanche 27 avril.
Malheureusement, mon entrée dans cette salle est immédiatement synonyme de cruelle déception : Lionize ne joue pas ce soir. Le combo reggae-rock, produit par Jean-Paul Gaster, et qui est pourtant omniprésent sur la tournée européenne de Clutch, n’assure pas la première partie en ce dimanche. Pas de ‘Dr Linvingston’ donc ce soir pour mes oreilles, et plutôt que d’écouter l’obscur groupe qui ouvre ce soir (et dont j’ai d’ailleurs oublié le nom), je préfère me diriger vers la terrasse du Trix, une bière à la main, et retrouver quelques connaissances.
Après ces retrouvailles arrosées (avec modération), il est grand temps, tel un Moïse des temps modernes, de fendre la foule pour se frayer un passage jusque devant la scène, et d’attendre les messies du rock’n’roll. Et comme d’habitude, l’attente vaut largement le coup. Les premiers accords de ‘Earth Rocker’ résonnent à peine que le public est entièrement acquis à la cause Clutch.
Comme d’habitude, Neil est habité et nous offre une prestation « physique » et vocale incroyable. Comme d’habitude, Gaster martèle ses fûts comme Cetautomatix ses pièces forgées (et les romains).
Comme d’habitude, Sult est dans son coin, casquette vissée sur sa tête baissée, entièrement concentré sur son manche de gratte. Et comme d’habitude, Dan Maines est un peu en retrait sur scène, stoïque et battant la mesure avec son pied tout en groovant avec sa 4 cordes. Comme d’habitude donc, Clutch est en grande forme.
Le combo du maryland est sur le vieux continent pour défendre son dernier album en date, ce qui aura un impact sur le set de ce soir. Le gig, on l’a dit, débute par ‘Earth Rocker’, suivi de ‘Unto The Breach’, ‘Crucial Velocity’ et ‘Book, Saddle, & Go’. Après nous avoir offert un tiers de son dernier opus, nos 4 lascars s’en vont explorer des contrées plus lointaines et visiter leur répertoire de « Elephant Riders » et « Blast Tyrant ». Que du très bon donc avec, dans le désordre, ‘The Soapmakers’, un subtil ‘Subtle Hustle’ sur lequel il fait bon se trémousser, ou un ‘Profits of Doom’ de haute volée. Le concert, déjà bien jouissif, gagnera encore en intensité avec l’excellentissime ‘The Regulator’, son intro toute en finesse et cette montée en puissance capable de défriser le plus velu des hipsters. Après cette méchante première claque, la seconde arrive deux morceaux plus tard, et plus violente encore, avec un retour 19 ans en arrière pour un ‘Spacegrass’ de toute beauté (et sur lequel la voix de Neil laisse éclater toute sa puissance).
Après cette virée en Delorean, il est temps de repartir tranquillement vers le futur. Le groupe lâche alors la bride pour le furieux ‘Burning Beard’ et le fédérateur ‘50000 Unstoppable Watts’. La cocotte minute du Trix est prête à exploser, et le moment donc donc venu pour relâcher la pression avec l’acoustique et western ‘Gone Cold’ qui marquera le retour au dernier opus pour clotûrer le show (‘The Face’, ‘Oh, Isabella’ et ‘The Wolf Man Kindly Requests…’). Vient enfin le temps du rappel, avec un 9ème titre de « Earth Rocker », et le classique enchaînement ‘Electric Worry / One Eyed Dollar’.
Certaines mauvaises langues se plaindront certainement de ne pas avoir eu assez de « vieux » morceaux pour satisfaire leurs oreilles. Il n’en reste pas moins que qu’avec son répertoire énormissime, Clutch prouve une fois de plus qu’il est un maître incontestable et inconstesté du live.
Stonerpope
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