CONAN, BELZEBONG, The MOTH – 25 mai 2014 – Paris (Stoned Gatherings – Glazart)

Synonyme de fin de week-end, le dimanche soir c’est triste et en même temps plein d’espoir parce qu’une nouvelle semaine s’annonce ! Les  Stoned Gatherings l’ont bien compris et ont de ce fait réuni tous les ingrédients pour que ce dimanche 25 mai soit le juste reflet de tout cela : The Moth, Belzebong et Conan.
conan-glazart
The Moth ouvre le bal. C’est tout en décontraction que le trio d’Hambourg nous balance son sludge-stoner-metal dans la tronche. Le riff est direct, pas de détour pour être efficace et c’est le duo de voix que forme Cecile à la trois-cordes (oui parce que quitte à ne pas user de la quatrième corde d’une basse, autant l’enlever) et Freden à la six-cordes (le compte est bon pour une guitare) qui donne toute l’originalité au groupe. Les lignes de chant désenchantées apportent un aspect mélancolique à des chansons qui musicalement tapent dans le lard. Un contraste bien venu pour sortir le groupe du lot, qui serait sinon voué à être un énième représentant du riff bas-du-front mais qui réinvente pas la roue non plus. La modestie dont fait preuve le groupe démontre la sincérité de leur démarche, ils sont heureux d’être ici et même si la salle est clairsemée, on va partager un bon moment ensemble. Un son un poil brouillon malheureusement ne donne pas toute la juste puissance aux riffs et noie le chant dans l’ensemble. Le groupe est tout jeune, l’avenir les fera certainement se représenter devant nous et avec un son plus limpide la fosse ne pourra qu’être plus réceptive à cette formation prometteuse.
Le thermomètre commence à grimper, faut se désaltérer en attendant les polonais de Belzebong. Eh oui il n’y avait pas que les élections européennes aujourd’hui. Les quatre gaziers montent sur une scène « plus enfumée tu te cognes contre les amplis » baignée d’une douce lumière verte. Ce visuel ne bougera pas d’un iota pendant tout le set, le décor est planté à l’image de la plante de prédilection du groupe (comme son nom le suggère). Du premier larsen au dernier coup sur les fûts, nous voilà lancés dans plus de 50 minutes d’un déluge de riffs lourds et gras. Formation instrumentale, Belzebong ne fait pas dans la dentelle et emmène tout le public avec lui. Les morceaux sont longs et répétitifs pour mieux porter à un état de transe, mais quand le riff est juste à ce point pourquoi se limiter à 4 minutes ! La quintessence du stoner-doom suinte de tous nos pores. Le temps se suspend, les sens s’éteignent au fur et à mesure et l’envoutement devient total. Son puissant pour maintenir l’emprise de nos esprits, quelques samples d’extrait de film pour prendre notre respiration et la magie du fuzz opère. L’audience est conquise, nous voilà disciples du quatuor.  La salle n’est plus qu’une énorme vague de headbanging. La cohésion est totale entre le groupe et le public, ils ne pouvaient que faire un rappel (tant pis pour le timing). On se sera pris notre dose de riffs, de groove et de jubilation, sans jamais risquer l’overdose. La marque des grands.
Après ce coup de massue, on se demande bien ce que l’on va pouvoir encaisser de plus. Il ne faudra rien de moins que le doom guerrier de Conan pour se faire une place dans nos esgourdes et nous achever. Il n’y aura pas de répits, pas de trêve, pendant 1 heure ils nous ont mis (à ce niveau ce n’est pas juste la fièvre) une sacrée correction. Light show épuré, sweat à capuche pour la guitare et la batterie, on fait dans le rudimentaire parce qu’importe l’armure, ce soir il n’y aura pas de prisonniers, c’est la guerre façon directe. Nouveau duo de voix entre basse et guitare, le growl gras de l’un est contrebalancé par les cris de l’autre. La musique écrase, ne fait pas dans le détail, ça tape (lentement parce que c’est du doooooooooooom) dans le vif. Les voix sonnent le ralliement. Nous ne pouvons que suivre, béats que nous sommes face au charisme des anglais. Le son est puissant, sans concession. Toutes les cordes résonnent, les instruments sont matraqués et ce n’est pas du côté des mélodies qu’il faut chercher la subtilité. Parce qu’il y a de la subtilité quelque part ? Oh que oui et pas des moindres, dans le jeu de la batterie. Voilà un batteur de doom qui sait varier son appui rythmique. Petits motifs de cymbales originaux au milieu de la lourdeur des riffs, rythmes variés pour sortir du déluge de gras. L’emprise de la guitare est totale, soutenue par la basse massive et la batterie tache de nous maintenir aux aguets. Les instincts guerriers sont invoqués et le pit finit par se déchainer. Une fosse qui défouraille face à un groupe de doom, c’est vous dire si le trio est un rouleau compresseur d’efficacité brute. Le groupe n’a pas besoin d’être communicatif pour faire adhérer la salle, mais on les sent content d’être là. Un petit rappel pour être sûr de ne pas laisser de survivants derrière eux et voilà comment votre soirée du dimanche s’achève sous des applaudissements nourris.
Soirée ENORME organisée une nouvelle fois par les Stoned Gatherings. Ca fait du bien de se prendre une raclée le dimanche soir dans ces conditions.

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