DESERTFEST BERLIN, Jour 2, 20 avril 2012, Berlin, Allemagne

Le réveil nous permet tout de même de trouver une auberge (merci Baloo, ami et bassiste de LDDSM) qui nous donne la magnifique opportunité de prendre une douche et de pouvoir boire des litres de cafés (fresh pooooots !!) avant d’aller pérégriner dans Berlin à la recherche de nourriture comestible pour nos petits estomacs faibles de gastronomes français.
Mais « Ho ! il est déjà presque l’heure d’y retourner, et la salle, on ne sait pas vraiment où elle est ! »… Ils sont fourbes ces organisateurs de faire ça dans 2 différents endroits, « Allez, on prend les parapluies et on suit un mec avec une casquette Truckfighters… »
Arrivés sur le site en avance (la chance est avec nous, enfin !), cela nous permet de faire un tour de ce qui sera notre petit coin de paradis peu ensoleillé pour les 2 jours à venir : en résumé un super stand de merch qui te donne envie de te faire enguirlander par ton banquier, plusieurs bars, une salle remplie des superbes sérigraphies d’Elvis Dead avec des DJ’s qui passent du gros son et la fameuse salle ou tout va se passer, composée d’une petite et d’une grande scène. Et c’est l’heure du premier groupe de la journée, qui correspond à notre première grosse découverte…

SHRINE 69 (UK)

Encore des anglais, et ça se sent dans les influences Sabbath qui font vraiment plaisir aux conduits auditifs. J’ai d’abord même pensé que ces mecs avaient volé les plans de ma machine à remonter dans le temps (encore en construction) pour aller chercher leur bassiste dans les 70’s (cheveux très long et pantalon pattes d’eph’), ainsi que leur chanteur au look dandy étonnant avec une voix toute aussi étonnante.
Un set vraiment cool à base d’hymnes (« I guess that’s why they called her Lady Midnight » !!!) et de riffs et plans qui tendent vers le psychédélisme. Une belle taloche pour notre part qui n’a apparemment pas fait l’unanimité…

WIGHT (Allemagne)

Placés en début de 2ème journée et succédant à SHRINE ’69, dont la performance fut gâchée par un son déplorable, les allemands de WIGHT déboulent à leur tour sur la ROCKZILLA STAGE. Suivant les conseils de ce bon Henri (qui a un petit air de ressemblance avec le LECONTE du même prénom !), je me suis placé plus près de la scène et bien m’en a pris, car le son est nettement meilleur que leurs prédécesseurs… Si la musique de WIGHT emprunte la lourdeur des riffs de BLACK SABBATH et le psychédélisme d’un KYUSS, elle ne parvient pas cependant à me faire entrer dans un trip. Il faut dire que le public ne commence à arriver massivement dans la salle, que durant leur set, ce qui perturbe légèrement les conditions d’écoute et par conséquent la justesse de l’appréciation. En raison de l’annulation des LONELY KAMEL, qui devaient leur emboîter le pas, WIGHT bénéficie d’un allongement de leur prestation, mais ne réussit pas à conquérir le public. A revoir donc, dans des conditions et à une heure plus favorable.

GLOWSUN (FRA)

Forts d’une « ROCKZILLA STAGE » cette fois copieusement garnie, nos trois lillois ne ratent pas l’occasion de faire monter l’adrénaline du public, en assénant un stoner de très grande qualité, à savoir celui alliant une omniprésence de la basse, des riffs plombés, des mélodies entêtantes, des changements opportuns de rythme : bref, la subtile alchimie qui nous rend accros au stoner. Le son est carrément excellent et permet au groupe de captiver un auditoire, qui, dans sa grande majorité, découvre les frenchies pour la première fois en live. Reprenant l’essentiel des titres de leur excellent album « The sundering » (2008), ils ne commettent pas l’erreur de les reproduire de façon fidèle et stérile, mais profitent de l’excellente réactivité des festivaliers pour « envoyer la sauce », lâcher les chevaux et insister sur les riffs qui font du bien ! A l’instar des Karma To Burn, Glowsun décoche son gros stoner comme un direct du droit qui fait mal, sauf que là, on en redemande !! Je comprends avec plus d’acuité, les raisons qui me font aimer ce style, c’est « l’éclate » suprême, Glowsun me fait penser à un QOTSA moins alambiqué, mais tout aussi expérimenté et surtout tout aussi riche en émotions. Oui, décidément, ces chtis, c’est du lourd et nous pouvons être fiers de compter dans notre hexagone, un des fleurons du genre. Le public ne s’y trompe pas et les acclame avec ardeur et détermination. Sans aucun doute une des toutes meilleures prestations du festival !!! Vivement leur prochain album, prévu, à priori, cette année !

MARS RED SKY (FRA)

Groupe déjà montant de la scène nationale, Mars red Sky se paye Berlin, et c’est la première fois de la journée où la salle est aussi remplie. Ça fait plaisir pour eux car je les ai personnellement vu dans un caf’ conc’ de ma petite ville (Besançon représente) l’année dernière et j’avais adoré ça.
Pour le coup, avec tout ce tas de grands barbus devant moi et un son loin d’être exceptionnel, j’ai forcement perdu un poil d’objectivité.
Le trio Bordelais n’en demeure pas moins d’une belle efficacité, alliant comme souvent dans le stoner les rythmiques envoutantes et psychédéliques avec de bon gros riffs rock old school 70’s pour notre plus grand plaisir.

TRUCKFIGHTERS (Suède)

La salle est (sans véritable surprise) comble presque une demi heure avant le début du show. Truckfighters, c’est le band qui fait le buzz ces dernières années, avec leurs trois albums tous plus énormes les uns que les autres. Ils font la quasi unanimité sur leur statut de « Kings of stoner », en Europe du moins.
C’est donc pour cela que je me suis calé dans la fosse, étant un grand fan ne souhaitant pas louper une seule miette d’un des groupes que j’attendais le plus sur la programmation de ce festoche.
Ambiance de fou furieux, sur scène comme dans l’audience, prestation d’une puissance laissant pantois et setlist reprenant leurs plus grands succès, mais je mettrai tout de même un bémol au son en façade, qui m’empêchera de dire que c’est tout juste parfait.
Mon seul regret aura de ne pas m’être placé juste devant la scène pour me prendre uniquement le son des (très gros) amplis dans la tronche, ce qu’on a fait avec Max pour Red Fang, mais on vous en parlera plus tard…
Bref, c’était vraiment super cool mais pas énorme…(roooh le rabat-oije)

MOTORPSYCHO (Norvège)

Il fallait en avoir sacrément gardé sous le pied pour assister au show de 2h des Motorpsycho, headliner de la 2ème journée ! En fait, je soupçonne fortement les fans fidèles de ces norvégiens, de ne pas avoir pris part à tout le marathon du stoner de la journée, et d’être arrivés en fin d’après-midi, afin de savourer la zique de leurs idoles avec la fraîcheur et la disponibilité nécessaires à l’écoute de leur musique. En effet, si le LochNess écossais a son monstre, les fjords norvégiens ont, quant à eux, Motorpsycho!! Véritable bull(dozer), le combo originaire de Trondheim a plus de 22 ans d’existence, pas moins de 15 albums studios et d’innombrables compilations, E.P, démos et bootlegs à son actif. Il a même joué avec le Trondheim Jazz Orchestra ! Véritable icône viking, Motorpsycho peut rebuter les aficionados du stoner basique, uniquement soucieux de headbanguer sur des riffs impitoyables mais somme toute prévisibles. Sa musique requiert beaucoup « d’approche », d’ouverture d’esprit et d’éclectisme, car elle est le fruit d’influences musicales puisées dans les 60’s et les 70’s, à l’époque où la créativité atteignait son apogée. Chaque morceau est un patchwork différent, teinté ça et là de pop-rock progressif rappelant à bien des égard le déjanté Syd Barrett, de surf-rock façon Beach Boys, ou de jazz psychédélique. Bref, vous l’aurez compris, Motorpsycho a un style inclassable, tant son spectre musical est large, les ambiances musicales changeantes et complexes ! Passant de ballades très « flower-power » à des compositions beaucoup plus pêchues et électriques, les norvégiens ont trouvé la recette d’ un long voyage dans le temps et leur « MOTOR » s’apparente davantage à celui d’une DeLoreane que de la Harley Davidson vintage, représentée sur la pochette du premier opus d’Orange Goblin (cf « The travelling blues »). Ce soir, sur la MAIN STAGE et devant un public manifestement avisé et connaisseur (la salle est remplie d’environ 1200 personnes, mais permet de circuler assez librement à l’arrière), MOTORPSYCHO nous entraîne (ou pas !) dans leur univers contrasté, servis par une sono impeccable et un light-show discret mais suffisant pour créer une ambiance chaude et feutrée. Je reconnais au moins quatre des compositions de leur dernier album « The death defying Unicorn » sorti en 2012 et qui recueillent un très bon écho du public. Malgré le degré de lévitation qui m’a soulevé durant la première heure et demi de leur prestation, les effets d’une fatigue générale, commencent à se faire sentir, m’obligeant à revenir sur terre et à renoncer à la fin du set. Dommage car je commençais à être envouté, mais, prudent, je garde mes dernières munitions pour Grandloom, le dernier groupe de la soirée (si l’on occulte les groupes d’after-show !!), dont la prestation s’avèrera démentielle et me fera retrouver un second souffle.
Il est clair qu’il fallait être résistant pour savourer jusqu’au bout la maîtrise technique et l’univers musical des Motorpsycho, mais à n’en point douter, leur présence en tête d’affiche, n’est que légitime, dans la mesure où ce groupe résume bien les racines du stoner-rock et justifie la hardiesse et la passion d’un nombre grandissant des fans de cette scène…

GRANDLOOM (Allemagne)

Il fallait une fois de plus se greffer une paire de jambes et une tête toute neuve pour assister et apprécier la performance de ce trio allemand, venu clore la 2ème journée du DESERTFEST, à une heure tardive (1h30) ! Alors que la plupart des festivaliers, éprouvés par environ 10 heures de furia stoner, (dont la prestation marathon de Motorpsycho de plus de deux heures), jetaient l’éponge et se dirigeaient vers la sortie, quelques survivants dont votre serviteur décidions de faire de la résistance et de se faire « achever » par Grandloom sur la « ROCKZILLA STAGE » !! Bien nous en a pris, car, devant un parterre clairsemé, ces barbus ont envoyé leur stoner direct et brutal, comme si leurs vies en dépendaient… Dans une ambiance très « woodstockienne », le public, à l’image d’un Frankenstein ressuscité, retrouve la motricité nécessaire à un headbanging frénétique et semble vibrer sous les assauts plombés du « grand méchant LOOM » ! A l’instar de mes coreligionnaires, je retrouve un second souffle et communie à l’allégresse générale ! Après 40 minutes d’orgie stonerienne, le rideau tombe sur la deuxième journée. Oui, décidément, Grandloom est encore une excellente découverte de ce festival ô combien jouissif ! Dommage que ce groupe n’ait disposé d’aucun merchandising, car je les aurais volontiers « rapportés » à la maison pour mieux les découvrir.

« Bon on va se coucher ? Grosse journée demain ça commence tôt, et ça serait con de louper les potes des Los Dissidentes Del Sucio Motel ». Mais c’était sans compter sur les deux énergumènes parisiens rencontré sur le site, qui nous on trainés du site jusque dans un bar avant de finir notre nuit alcoolisé comme on l’aime dans une boite de nuit « techno/indus/minimale » dégueulasse dans un entrepôt désaffecté. Sortie à l’aube. Un petit saut à l’auberge pour « dormir » et HOP ! Frais comme des gardons à 13h de retour sur le fest.

[A SUIVRE…]

Photos : http://stonerheadletgrooveyourbrainstonight.blogspot.fr

Henri, Max et William

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