DESERTFEST BERLIN – JOUR 3 (Orange Goblin, Truckfighters, 1000Mods,…)- 28/05/2022 – Berlin

Ça sent la fatigue avant même d’avoir commencé aujourd’hui. En ce troisième jour de Deserfest Berlin on se prépare a recevoir une tartine de buches de toute beauté. Une journée qui ne comporte que des groupes dignes des plus belles têtes d’affiches, du classique de chez classique, de la bête de scène, ça va être la bagarre. Du coup on a fait grasse matinée, pratiqué nos exercices d’assouplissement et bourré nos poches de boisson énergisante, c’est parti pour une journée dans le désert.


ENIGMA EXPERIENCE

C’est boubous chinés au marché et pieds nus qu’on commence ce 3ème jour de fest sur la petite scène avec le nouveau groupe hébergeant Mr Dango. Si les sonorités orientales collent avec la tenue des membres du groupe, on est sur un projet très conceptuel. Le public, particulièrement clairsemé (normal pour un 3ème jour de fest), est pour autant assez réceptif. L’instru coule toute seule dans nos oreilles, mais la voix du chanteur aurait le mérite de se coller sur un son plus heavy. Bref, une expérience énigmatique ce concert, on aurait dit du Truckfighters mais qui n’en est pas. Difficile de combattre la présence scénique d’un tel guitariste, mais qui s’en soucie encore?

 


BLACK RAINBOWS

Comment faire montre d’une quelconque objectivité avec la joyeuse bande d’italiens dont un quart possède à lui seul le plus gros capital de production d’Europe de groupes stoner ?  Impossible en ce qui me concerne, la discographie du groupe me submergeant totalement pour quelques raisons inexpliquées. Comme a l’accoutumée, le trio déverse ses bonne vibrations sur un public déjà bien vivant. La voix aiguë de Gabriele Fiori tourne dans l’air grâce à des effets de spacialisation de la sono. Côté setlist ça tape dans toutes les périodes de la carrière de Black Rainbows et ce n’est pas fait pour nous déplaire il y à ce soir du « Hypnotized by The Solenoid », « The Prophet » « Supernova & Asteroids »et comble de joie, notre trio transalpin sort de ses cartons un nouveau morceau au accents zeppliniens des plus excitants. Si tous les titres sont de son acabit on devrait avoir sous peu une belle plaque entre les oreilles. L’efficacité a un nom, Black Rainbows, et objectivement, ce sont eux qui ont vraiment ouvert le bal aujourd’hui.

 


VELVET TWO STRIPES

Globalement, si tu kiffes Joan Jett, Velvet Two Stripes c’est pour toi ! Voix cassée, guitares rock et batterie qui tape, un combo gagnant pour les 3 Suissesses et leur batteur. Pur esprit années 80 autant dans le look que dans le son, c’est si bon de se faire remuer le cul par des meufs cool as fuck ! Le public, au départ pas hyper chaud a l’air conquis après 2-3 morceaux bien envoyés, et nous, on est déjà fan !


LOWRIDER

Le groupe est attendu, désiré par son public qui, alors que résonne la première note, accourt (ceci n’est pas une métaphore) depuis l’extérieur de la salle pour se masser en rangs serrés devant la scène. Beaucoup considèrent que c’est le concert à ne pas manquer aujourd’hui. On ne peut que leur donner raison, sensualité et caresse de l’âme, Lowrider réveille également les tripes avec le magistral « Ode to Ganymede ». Tout au long du set la tension ne fait que monter et chose assez peu palpable depuis le début du fest, cette fois ci les crash barrières bougent sévèrement. Il faut dire que le final sur « Pipe Rider » est d’une force incroyable. Les avares enfants bénis du stoner envoient autant qu’ils sont rares en studio et cette fois-ci ils se font accompagner sur scène par un clavier et il m’est avis qu’il ne serait pas impossible de le retrouver sur un album prochain, croisons les doigts!

 


THE WELL

J’ai toujours perçu The Well comme un groupe à part avec des mélodies et une force presque punk et il m’aura fallu attendre ce set pour percevoir toute la lourdeur doom de ce groupe, comme quoi parfois il y a des évidences qui nous échappent. The Well bottait des culs dans le monde d’avant et sur scène assume la rage du monde d’après, quel pied ! Ça envoie groovy avec des relents doomy old school. Si avant 40ans t’as pas vu the Well sur scène t’as raté ta vie. Le trio nous honore de sa confiance en nous donnant à écouter une nouvelle composition avec chant en choeur en prime. La basse y est lourde comme au jour du sabbath, la voix acide et électrique. Quelle claque toujours et encore et croyez-moi je ne suis pas près de me sortir les boucles lancinantes de « Raven » et « Eyes of a God » de la tête ni aucun de cette foule déchainée qui sautait de partout dans le public.


1000MODS

Encore un concert qu’il ne fallait pas manquer, la programmation du Desertfest nous a gâtés avec ce samedi, rien que ça, 1000 Mods ! Le groupe a mis le feu comme personne avant eux, surfant sur une hype indescriptible ! Ça bouge très très fort dans le public au point de faire trembler l’Arena. Il faut dire qu’en ouvrant avec « Claws » et en ayant un son très acceptable pour cette ancienne usine au fort pouvoir de Reverb, les grecs avaient tout mis de leur coté pour faire un carton plein. Un concert sismique de force 5 sans aucun doute et comment faire autrement avec des titres comme « El Rollito », « 7 Flies » , »Warped » ou l’inusable et évident « Vidage » ? Un set parfaitement orchestré et ça fait du bien après avoir trouvé que leurs derniers shows vus par nos chroniqueurs n’étaient pas du meilleur niveau coté balance. Les grecs les plus cools de tous les temps sont à nouveau dans la place.


STEAK

RDV à 20h30 sur la petite scène pour le BBQ de l’année. Quelques irréductibles amateurs de barbaque sont là devant Steak, pour se prendre une giclée de sang plein la gueule. Je vais pas vous mentir, le repas ce soir est bien copieux, tant pis pour ceux qui sont vraiment sortis grailler et qui ont loupé ça ! Ça envoie sec devant un public trop épars pour tant de qualité. Ça joue fort et serré sur cette scène presque trop petite pour contenir le quintette. Bref, il y a de quoi faire avec ces gars qui hypnotisent le public lorsqu’ils alternent les duos basse batterie, guitare basse pendant que le chanteur oscille sur place porté par les notes de ses camarades. Cohésion, envie, compos de qualité, rien de moins que cela pour réussir un Steak à la sauce berlinoise.


TRUCKFIGHTERS

Mr Dango est chaud comme la braise, il a eu le temps de s’échauffer et à peine le trio monté sur scène le guitariste fou sort le grand jeu et descend à moitié de scène. On espère d’office que le public est reposé parce que ça va envoyer sec. Malheureusement ce set prend vite une étrange tournure avec un je-ne-sais-quoi de curieux, quelque chose d’inégal. Comme bien souvent avec eux on est pas dans la demi mesure. Mais au premiers rangs le son ne passe pas surtout les voix. Pour autant le groupe ne se rend compte de rien car les retours sont eux nickels et c’est une constante de ce weekend. Poursuivant donc sa route, le camion vient jouer avec la bande de rigolade d’urgence en annonçant un nouveau titre avant d’entamer le classique « Momentum » mais accélérant franchement pour reprendre sa route par la suite et donner au public un vrai nouveau titre. Tous ceux qui ont déjà assisté à un concert de Truckfighters le savent, cela peut devenir explosif à n’importe quel moment et malgré le son les suédois arrivent à soulever le plancher jusqu’au fond de la salle avec leurs bonne ondes sur « Desert Cruiser ». Encore une livraison arrivée à bon port.


ORANGE GOBLIN

Les mecs sont des Party Animals. Avec Orange fuckin’ Goblin c’est wild, ça rigole plus ! Oncle Ben et les darons rockeurs sont dans la place, on les entend jusqu’à l’autre bout de Berlin !  La bagarre oui, dès l’intro sur bande son, « It’s a long way to the Top » d’AC/DC , rien qu’avec ça on sait que les mecs du classico vont clôturer cette journée comme il se doit. Le public hurle à peine le groupe monté sur scène et c’est parti, les « vieux monsieurs » font le rock’n’roll. Les titres s’enchainent et ça bagarre de plus en plus fort. Ben Ward réclame un wall of death et le public s’exécute. Cela n’aura de cesse de bagarrer tout du long du set. « Some You Win Some You Lose » envoie les festivalier se fracasser les uns contre les autres dans un sérieux circle pit d’où s’élève la vapeur des corps en nage. La bagarre oui, mais que d’amour! Impossible de ne pas ressentir la connivence entre le groupe et son public, une vraie bataille d’oreillers en somme.


C’est à présent l’heure pour les épuisés que nous sommes d’aller enfiler nos pyjamas et de brosser nos dents pour être en forme demain. Les plus vaillants eux seront eux restés au Party Boat donnant quelques agapes sous l’égide d’un DJ qui semble-t-il à mis le feu pour une bonne part de la nuit.

[A SUIVRE]

Rédacteurs : Pauline & Sidney Résurrection

(Photos : Sidney)

 

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