Cette année encore, c’est du côté de Netphen, à quelques kilomètres de Cologne, que se déroulait l’un des festivals les plus cools de la galaxie: le Freak Valley festival accueillait près de 3000 amoureux de stoner, de doom, de rock psychédélique et j’en passe pour une édition qui aura, une fois encore, tenu toutes ses promesses…
VALLEY OF THE SUN
C’est Valley of the sun qui se charge d’ouvrir les hostilités. Fort d’un nouvel opus, Old Gods, sorti il y a quelques semaines (sans doute l’une des meilleures choses qui soit arrivé au heavy rock cette année), les américains nous gratifient de 45 minutes d’un set aux petits oignons. Puisant largement dans ce dernier album, le quatuor attire les spectateurs dès les premières notes et offre une entrée en matière fracassante à cette cuvée 2019. Même la pluie qui s’invite à la fête ne viendra pas entacher cette prestation impressionnante de maîtrise (mention spéciale à Casey Beagle qui cogne comme un ours sur ses fûts) qui sera saluée comme il se doit par le public.
STONEFIELD
Difficile d’enchaîner après Valley of the sun, d’autant que la pluie s’intensifie. Mais les 4 sœurs de Stonefield s’attèlent à cette tâche avec brio en offrant un retro rock particulièrement savoureux qui s’inspire des meilleures sonorités des seventies. Du coup, les dieux font preuve de clémence, la pluie cesse (et ne reviendra plus durant 3 jours) et les australiennes peuvent recevoir l’ovation qu’elles méritent.
SPACESLUG
Que peut-on bien raconter après avoir pris un camion chargé de troncs d’arbres dans la tronche ? En général, pas grand-chose (soit on perd ses dents, soit on rejoint les enfers, les options sont relativement réduites). Alors, pour éviter ces désagréments, il existe une alternative moins violente (quoique…): assister à un set de Spaceslug. Le trio polonais, qui vient de sortir coup sur coup 3 albums en 3 ans (dont le dernier, l’excellent Eye the tide, qui se doit d’être de toutes les playlists actuelles), n’est certes pas le roi de la communication avec le public mais question communion, la limace de l’espace sait y faire (et il se raconte qu’ils ont également mis l’ambiance au camping du fest pendant 3 jours…). Leur doom psychédélique envoûte, fait se dandiner comme un seul homme et dévisse de nombreuses cervicales… La première grosse bûche du festival.
JOHN FAIRHURST BAND
Après avoir assisté à une grosse prise de bec entre des photographes pourtant accrédités et un agent de sécurité un poil zélé qui refuse l’accès au stagepit (les accès VIP, backstage et stagepit étant identiques avec des pass différents, l’agent s’y perdait un peu), c’est seulement après une quinzaine de minutes de palabres sans fin et l’intervention des responsables du fest que nous pouvons enfin accéder au pied de la scène. Pendant ce temps, John Fairhurst et ses musiciens, qui défendent un nouvel album paru en avril dernier, déroule ses titres catchy, groovy et parfois même rockabilly. Le bonhomme sait se mettre une fosse dans la poche et offre un très bon moment au public.
DEWOLFF
Après la défection malheureuse de The Obsessed qui a annulé sa tournée européenne 3 jours auparavant (pour des raisons « indépendantes de la volonté du groupe » sans plus d’explications), le festival a réussi à booker un remplaçant au pied levé, et force est de constater qu’ils ne se sont pas foutus des festivaliers car c’est ni plus ni moins que Dewolff qui se présente sur scène en lieu et place de la bande à Wino. Pattes d’eph, chemises à jabots et cheveux longs sont de mise pour plus d’une heure d’un retro rock seventies électrisant à souhait. Les 3 néerlandais sont des habitués des scènes européennes et cela se voit tant ils s’améliorent au fil de prestations toujours plus maîtrisées. Après le show, ils vont gérer eux-mêmes leur merch et quand on voit à quelle vitesse ils vont écouler leur dernier double EP live, on se dit que les festivaliers ont grandement apprécié leur prestation. Tout comme nous, d’ailleurs…
BRANT BJORK
Il est 22h15 quand Dieu se présente sur scène. Les photographes sont fébriles, la foule piaffe d’impatience et les organisateurs ne sont pas peu fiers d’annoncer l’arrivée de Brant Bjork. Nous ne ferons pas l’affront de présenter le bonhomme aux habitués du site mais pour les autres, Brant Bjork est l’ancien batteur de Kyuss, le responsable des meilleurs albums de Fu Manchu et l’un des piliers les plus respectés du genre. Délaissant un temps sa Sky valley pour la Freak valley, il va dérouler un set magistral pendant 1h15, bien entouré par un backing-band faisant preuve d’une aisance et d’un professionnalisme qui laisse pantois. Et heureux aussi… Et un énorme big-up personnel à Bubba Dupree, son guitariste, qui lui a fait dédicacer mon affiche fraîchement acquise au merch (car oui, on ne rencontre pas Dieu si facilement…). Bubba, reçois ma reconnaissance éternelle.
ELECTRIC MOON
Au moment où Electric moon s’avance sur la scène et commence son set, 2 options s’offrent à vous : soit vous restez stoïque à essayer de comprendre pourquoi les 3 musiciens passent le plus clair de leur temps dans la pénombre en tournant le dos au public à vous balancer pendant de longues minutes les mêmes accords, soit vous vous abandonnez à un long voyage cosmique au cours duquel votre esprit quitte votre corps, un corps dont vous ne devenez soudain plus maître et qui décide de communier avec d’autres de la même espèce afin de former une sorte de vague humaine qui déferle sans cesse d’avant en arrière au fil des battements de la musique. Inutile d’indiquer que pour l’une des 2 options, l’abus de substances plus ou moins licites est fortement préconisé…
[A SUIVRE…]
Letthereberock51 & Xav