Fu Manchu – 27 septembre 2014 – Lille (La péniche)

Fu Manchu à Lille voilà une date qu’il ne fallait pas manquer. Et surtout pour laquelle il fallait faire preuve de réactivité tant la péniche peut vite se remplir avec des groupes d’un tel calibre.

Ouverture des portes à 20H00, tandis que la foire bat son plein a à peine 10 mètres de nous. Nous pénétrons donc dans la péniche au son de Star Wars, des punching-balls lumineux et des stands de tir à la carabine. Ambiance assurée.

Comme de coutume pour tout concert stoner une chaude soirée de septembre, c’est passage au bar pour commander une petite mousse puis direction le pont de la péniche pour profiter d’un début de soirée agréable. La faute à ce petit apéro improvisé, et à une interview (elle aussi improvisée) de Bob Balch, et nous ratons le début de Bloodnstuff, le binôme qui accompagne Fu Manchu sur cette tournée.

Moins franchouillards que nos Inspecteurs Cluzo nationaux, et moins barbares que nos voisins de chez Sardonis, le duo guitare/batterie assure quand même pas mal. Tantôt pops (n’en déplaise à certains), tantôt plus « bestialement » déjantés, il y a dans ces deux là un petit je ne sais quoi qui me rappelle les At the Drive-in. Faudra donc que je me penche un peu plus sur Bloodnstuff pour véritablement me faire une opinion.
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Après un changement de matos assez rapide, le rafiot lillois est plein à craquer quand Scott Hill et sa bande montent sur scène pour nous envoyer les premiers accords de « Eatin’ dust ».

Plantés sur le devant de cette miniscule estrade qui fait office de scène, Balch, Hill et Davis nous font penser aux Beastie Boys de la pochette de « Hello Nasty ». Cela n’empêche pas le père Hill d’headbanguer comme un forcené et de frôler le plafond (et la commotion cérébrale) à chaque mouvement de tête. Ce concert des Fu s’annonce donc pour le moins étrange tant la salle est singulière.

Après cette première mise en bouche, nos californiens préférés sortent l’artillerie lourde avec un « Hell on wheels » imparable en tout point. C’est pourtant sur « Invaders on my back », tiré du petit dernier « Gigantoid », qu’un méchant pogo va s’improviser devant le groupe avant de disparaître plus rapidement qu’un lapin dans le chapeau de David Copperfield au moment ou retentit le lourd mantra d’intro de « The falcon has landed ».

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Le public est donc à ranger en deux catégories. Les petits jeunots qui (ne) connaissent (que) le cru 2014 du Fu et qui montrent leur enthousiasme en prenant la péniche pour un circle pit de Sick Of It All. Et les vieux cons comme moi, venus assister à un concert « intimiste » et peinard, et qui se font bousculer, perdant de précieuses gouttes de Duvel dans la bagarre et craignant que cette bande de jeunes sauvageons ne fassent couler le bateau !

Cet état de fait se reproduira 3 fois, toujours pour les morceaux tirés de Gigantoid (« Dimension shifter », « Anxiety reducer « et « Triplanetary ») et c’est finalement vachement bien. Cette « mixité » fait qu’il y a toujours une partie de public réceptive entre les newbies, les fans plus anciens (« Boogie Van », « Mongoose ») et les vieux de chez vieux (« Push button magic »). Malgré le faible nombre de quidams (faible jauge), le groupe a toujours devant lui une « foule » en mouvement et fait le job. C’est bien ça l’essentiel.

Comme tout concert des Fu, le son est carré, les pédales de Balch suintent de fuzz et les frappes de Reeder sont si puissantes qu’un sous-marin russe parqué en Crimée pourrait repérer notre péniche plus facilement qu’un long courrier de la Malaysian Airlines (je divague, je divague).

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Pourtant, il y a un je ne sais quoi qui fait que les Fu, et plus particulièrement Scott Hill, n’est pas dedans. Alors qu’un petit malin tentera parfois le coup de la request de « Godzilla », notre gratteux à la crinière d’argent jouera, par 2 fois, l’intro du titre en question avant de balancer froidement un « on ne jouera pas ce titre ce soir »… C’est tout un art de rhabiller un fan pour l’hiver !

Même chose pour le final. Une petite heure à peine après le début du concert, le frontman du gang de San Clemente annoncera « c’est la dernière chanson de la soirée et elle s’intitule « King of the road » ». Ce dernier acte de bravoure sera enchaîné sans temps mort avec le rappel, l’excellentissime (pour paraphraser Nagui) « Saturn III », avant que les lumières ne se rallument.

King of the road says you move too slow… mais nos Fu Manchu sont quand même partis bien vite. La faute à une salle peu adaptée à leur prestation ? That is the question.

Setlist:
Eatin’ Dust
Hell on Wheels
Invaders on My Back
The Falcon Has Landed
Boogie Van
Dimension Shifter
Laserbl’ast
Mongoose
Anxiety Reducer
Evil Eye
Push Button Magic
Triplanetary
King of the Road
——————
Saturn III

Photos : Shinkibo

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