Fu Manchu, Valient Thorr, Truckfighters, 25 Mai 2007, VK, Bruxelles, Belgique

On le disait perdu, hors du coup, supplanté par toutes ces jeunes formations qui le pillent sans vergogne depuis des années et pourtant, vendredi, il a fait taire tous ses détracteurs en deux riffs trois mouvements.
Ladies and Gentlemen, The Fu is back ! Et au vu de la prestation délivrée, on se gardera désormais de les enterrer trop vite.
Même si aucun album ne nous avait filé le grand frisson depuis Eatin’ Dust, le petit dernier semblait amorcer une courbe rentrante vers ce que le groupe sait faire de mieux, mettant un terme à sa longue traversée du désert. Pour ceux qui douteraient encore du retour en grande forme des rois du fuzz, petit flashback sur une soirée explosive pas vraiment annoncée. Le rassemblement avec les tribus du Nord ayant prit un peu de retard, notre arrivée devant les portes du VK coïncida parfaitement avec la fin du set fort court de Truckfighters. De Valient Thorr, nous n’avons en vérité pas grand chose à dire. Et même si c’était le cas, çà ne vous intéresserait pas. Alors on va éviter de vous faire passer inutilement des heures sur le net et aborder directement la raison de notre présence en masse dans la charmante salle de la moins charmante Rue de l’école.

Pour ma part, du dernier concert de Fu Manchu que j’ai vu, je me souviens surtout de la coupe de cheveux ridicule de Scott Hill, de sa guitare transparente et d’une set-list à bailler d’ennui.
Lorsqu’il est monté sur scène vendredi, il avait toujours cette même guitare, ses cheveux étaient à nouveau plus longs et il a attaqué par Pigeon Toe, un peu mollement d’ailleurs. Mais c’était un signe encourageant. Et dès que Bob Balch a enchaîné sur l’intro de Laserblast !, les choses ont pris une tournure inattendue et même inespérée.
Nos Californiens ont semble-t-il enfin compris qu’ils ne connaîtront jamais les joies de la célébrité, qu’il ne sert à rien de vouloir forcer les portes des radios en se faisant passer pour les Beach Boys du Stoner et qu’il est pathétique de répondre aux critiques en sortant un album gauchement agressif. Alors ils ont repris les vieilles recettes, ont concocté une plaque plus digne de leur pedigree dont ils ont extrait seulement trois titres en live, disséminé au sein d’une set-list de rêve. Pour le reste, ils n’ont gardé que le meilleur, piochant de façon équilibrée dans leur discographie déjà longue, faisant l’impasse totale sur Start The Machine (qui ne contient que des daubes mais constitue quand même leur avant-dernier effort), écrémant les deux albums
«cheveux-dans-le-vent» pour n’en retenir que les titres les plus forts (Boogie Van, Hell on Wheels, California Crossing, un Weird Beard dédié à Truckfighters avec clin d’œil de Bob Balch à l’appui et King of the Road en apothéose), exhumant même des vieilleries comme Saturn III et Grendel, Snowman et se gardant Evil Eye et Mangoose pour la fin avant de conclure par la reprise de Godzilla en compagnie des membres de Truckfighters et de Valient Thorr aux chœurs. Soit 1h15 de concert sans rappel (mais personne n’en a demandé puisque de toute façon, tout était joué), des titres courts envoyés sans fioritures ni digressions, un Scott Hill un brin frimeur qui fait son show pendant que Balch se charge de tous les effets et que la paire Davis-Reeder fait boum-boum-tchak-tchak bien en rythme. Le tout pour un concert parfait qui se solde malgré tout par une côte fêlée. On n’en demandait pas tant, mais c’est exactement comme çà qu’on les aime.
On vous le disait, The Fu is back !

Jihem

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