L’Oeil de Néron, asso lyonnaise orientée stoner et toute fraîche puisque organisant sa première date, nous convie en ce vendredi 12 juin, malheureusement pluvieux à son dépucelage via cette affiche alléchante.
L’orage qui s’est invité à l’heure de l’apéritif aura eu une incidence certaine sur l’affluence, clairsemée mais attentive et chaleureuse toute la soirée. Dommage car une fois à l’intérieur du Warmaudio on y est bien.
La fin des balances de Montecharge présage du tout bon et une paire d’heures plus tard le combo prend possession de la scène.
Concentrés, les quatre parisiens vont, au cours de leur set, nous égrainer tous les préceptes d’un bon stoner/rock, classique mais efficace et bien ficelé. Le travail du son, les breaks bien sentis, la section rythmique au groove permanent, tout y est, agréablement agrémenté de lignes de chant justes et travaillées. On passe un premier bon moment et, histoire de finir de détendre tout le monde, les parisiens enverront gentiment en fin de set un p’tit Truckfighters appréciable et apprécié.
C’est pour quand l’album les gars ?
Greenleaf vient de Suède, un pays où les forêts sont propices à fabriquer des grosses bûches. Greenleaf, dont le pilier Tommi à la gratte aura joué en 15 années d’existence et 5 albums avec des mecs de Lowrider, Dozer, Demon Cleaner et Oskar, le chanteur/bassiste de Truckfighters, ouais, rien que ça. Greenleaf est là ce soir, avec son frontman très en voix, Arvid, à la pilosité faciale disons, débordante, et un “Trail & Passes” fort goutu sous le bras. Greenleaf est en tournée, est content, ça se voit et ça se sent. Greenleaf dégouline de charisme, d’enthousiasme, d’énergie et c’est dangereusement contagieux alors les têtes se secouent, sourires aux lèvres. Greenleaf sait varier les plaisirs et piocher dans sa riche discographie, avec forcément un léger penchant pour leur dernière galette (notamment l’excellent “With Eyes Wide Open”) et se faire à l’envie plus doux et hypnotique, contre-balançant ainsi la furie rock ‘n roll et permettant à nos nuques des moments de repos plutôt bienvenus. Greenleaf, sur album c’est vachement bien, en concert c’est vachement encore mieux.
Au Warmaudio, en dépit d’un relatif éloignement et d’une légère carence en lights, ce qu’il y a de bien c’est qu’on peut se sustenter à coup(s) de burgers/hot-dogs/frites et de (bonnes) bières à prix raisonnables.
Du coup on peut se permettre le luxe d’être repus pour apprécier pleinement l’excellent set que Glowsun, une bonne décennie d’existence à son actif, va nous offrir. Les nordistes, dont la réputation n’est plus à faire à l’étranger (!!), débarquent avec un troisième album, “Beyond the Wall of Time”, qui va à coup sûr finir d’asseoir le savoir faire du trio dans la nébuleuse stoner, peut être même en France qui sait ?
Forts d’un line-up stable depuis leur premier LP “The Sundering”, les parrains du psyché hexagonal n’ont aucun mal à captiver d’emblée l’assistance, appuyés par une toile en fond de scène projetant des images colorisées et acidulées. Chanceux et privilégiés que nous sommes, nous avons droit à un joli florilège représentatif du petit nouveau qui s’annonce dans la lignée du précédent, “Eternal Season”, avec encore moins de chant et une lourdeur parfois accrue. Car entre les passages envoûtants et chaloupés au cours desquels Johan, complété à merveille par les lignes de basse de Ronan, nous régale de son jeu de guitare fin et de sa gestion des effets bien à lui, les moments plus appuyés se font maintenant presque doom, d’une épaisseur imparable. Le jeu de Fabrice derrière les fûts est impeccable, d’une finesse et d’un touché agréable et personnel.
Servi par un son excellemment propre et rempli, on passe volontiers avec le groupe derrière le mur du temps qu’il nous construit et on savoure une bonne heure d’un set de haute volée, parachevé par un rappel logiquement réclamé par la petite centaine de personnes présente.
Nul doute qu’avec ce genre de concerts et la qualité de leurs albums, Glowsun, qui ouvre enfin la Valley du Hellfest cette année, va continuer de marquer des points dans toute l’Europe et de se faire un grand nom parmis les grands, ce fameux temps le dira…
Un coup de chapeau (de cow-boy) aussi à L’Oeil de Néron, pour une première ça aurait été franchement dur de faire mieux. On ne peut que saluer l’initiative de vouloir nous proposer des plateaux de ce type sur Lyon avec des groupes de cette qualité, espérons que ce soit le début d’une belle aventure !
Merci à Noodle Photography !
Pat Apl
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