GOATSNAKE, SARDONIS, HALSHUG – 1er juin 2015 – Courtrai (Belgique)

Etrange que cette mini tournée Européenne, pour un groupe aussi légendaire, revenant avec un nouvel album de haute tenue, après 15 ans d’absence. 6 dates  seulement sont au programme, dont le Temples et le Freak Valley, calées entre l’agenda de Sunn O))), le Maryland Death Fest et le Crucial Fest. Qu’à cela ne tienne nous sommes de nombreux passionnés français, venus de Bretagne, Paris ou en voisin lillois à venir grossir les rangs belges pour la date de Courtrai. La première partie locale devait être King Hiss, combo à la réputation montante outre Quiévrain dont on m’a vanté la qualité des morceaux, avant que ces derniers soient remplacés aux alentours de midi par Sardonis, duo bruyant bien connu du circuit, qu’il est toujours agréable de retrouver. Nous rentrons d’ailleurs dans la salle au moment même où le guitariste et le batteur entament leur set. Le son est fort et malgré le public parsemé, l’énergie des deux lascars prend la salle et leur grosse demi heure de heavy rock crasseux passe plutôt bien. Ne goutant que très peu à la bagarre Crust Punk proposée par les danois de Halshug, nouvelle signature de Southern Lord, je ne remettrai les baskets au De Kreun qu’au moment où Pete Stahl et les siens fouleront les planches.

L’ambiance est timide, les musiciens aussi, sauf peut être Greg Anderson, dont la guitare, bien trop forte, écrase ses partenaires dans le mix. Difficile alors de retrouver ce soir l’incroyable esprit blues qui avait régné en maître au Roadburn (2010) ou au Hellfest (2011), les deux dernières prestations du combo auxquelles j’avais eu l’honneur d’assister. Il faudra attendre la fin du set, après pas loin de 45 minutes pour que quelque chose se passe enfin. Sur le nouveau (et magistral) morceau « A Killing Blues », l’ambiance enfin s’installe. Stahl transmet son feeling et la salle décolle. Je me suis à ce moment reculé de cinq bons mètres et le son me paraît alors bien mieux équilibré. Il plane sur le De Kreun l’esprit du deep south, la scène est noyée dans une saturation de lumières vives et la magie opère enfin. Les voix s’élèvent pour répondre au facétieux chanteur, et lorsque résonne « Mower » à la suite, la centaine de présents exulte dans un hourra général. Le concert semble lancé mais c’est alors que le quatuor quitte les planches et que les lumières se rallument, nous privant de rappels (et d’« Innocent ») en coupant ce lien enfin créé entre le groupe et son public après à peine une heure de set dont quinze minutes de réelle communion. La définition exacte et douloureuse de la frustration.

En sortant, il est amusant (et logique, vu ses fonctions à Southern Lord Europe) de retrouver Guy Pinhas au stand merchandising, le temps de s’amuser de l’anecdote : peu de groupes peuvent se permettre de se priver d’une reformation de leur line up mythique en gardant tout de même leur bassiste originel et légendaire au stand pour vendre les disques. Reste qu’après 4 ans d’attente et 300 bornes, le concert était insuffisant. Raisons de plus pour revenir, et vite, faire une vraie tournée ? On y compte bien.

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