HOODED MENACE (+ Saturnalia Temple + Wheelfall) – 28/02/2016 (Blackened Gatherings – Glazart, Paris)

Deux ans après la première édition, les Blackened Gatherings sont de retour au Glazart avec une affiche assez… noire, en toute logique. Au delà du genre musical, le « black » dans son sens le plus large vient ici qualifier le penchant de chacun des groupes pour les ambiances sombres. On retrouve donc une programmation assez éclectique, avec Au-Dessus, Wheelfall, Saturnalia Temple et Hooded Menace. Chronique de l’obscurité ci-contre.

blackened gathering

Malheureusement, nous ratons la prestation d’Au-Dessus, qui, comme son nom ne l’indique pas, est un groupe lituanien de black metal. Dommage, les retours de nos amis présents à ce moment sont très bons.

Dans une fumée épaisse masquant chacun des 5 membres, Wheelfall développe un post-metal teinté de sludge aux multiples ambiances, rappelant la noirceur d’un Neurosis. La présence du clavier tenu par Thibaut, qui alterne aussi avec la guitare, portant au nombre de trois les 6 cordes du groupe, enrichit à merveille la musique du groupe. La section rythmique basse/batterie est très présente et relaye parfois au second plan les trois guitares, qu’on regrette de ne pas mieux discerner. La voix de Fabien, éraillé et sonnant comme étouffé, colle parfaitement à l’atmosphère sombre, dans laquelle on est très rapidement emporté. Une bonne mise en bouche pour la suite.

Entre vieilles reliques et longues bougies noires, la scène s’est transformée en véritable autel chamanique. Des vapeurs d’encens envahissent la salle et Saturnalia Temple débute son set.
Les trois mousquetaires du doom (comparaison facile au vu de la petite barbichette de Tommie, le guitariste/chanteur) nous font trembler les organes avec des riffs tout droit sortis du tréfonds des Enfers et nous emmènent dans des contrés plus planantes à renfort de soli bien barrés. Tommie utilise pour ça une multitude d’effets dans laquelle il se perd un peu. Il semble parfois ne pas trop savoir quoi faire de tout ça, et l’utilisation du pedalboard se révèle légèrement hasardeuse et souvent superflue. On est franchement plus conquis par les passages en clean avec de bonnes vieilles sonorités blues. Le chant est quant à lui volontairement mal articulé et retentit comme les incantations d’un vieux mage noir grigou. Résultat, une séance de doom occulte tout de même assez convaincante.

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Comme le veut le nom du groupe, les membres d’Hooded Menace ont tous vissé leur plus belle capuche et font dos au public. Les sinistres cloches de l’intro du dernier album « Darkness Drips Forth » retentissent et ouvrent la procession funéraire. L’accordage est bas, très bas, et le son est caverneux. Les 4 finlandais refont surface pour l’occasion mais dès le concert terminé, ils ne tarderont pas à rejoindre la crypte envahie par la poussière et les toiles d’araignées qui leur fait office de lieu de vie. C’est l’impression que l’on a face aux vocaux death du bassiste et chanteur Markus, et face aux lugubres guitares et au tempo proboscidien de la batterie. Parce que Hooded Menace, c’est un groupe de death à qui l’on aurait refilé une boîte d’anxiolytique et un exemplaire du Necronomicon, l’un pour anéantir une quelconque envie de dépasser les 80bpm, et l’autre pour leur donner ce goût de l’horreur et du macabre. Le résultat n’a plus vraiment grand chose à voir avec l’original, mais c’est pas grave, ça fonctionne tout aussi bien. Seul bémol, les conditions du live nous permettent moins d’apercevoir les subtilités au travers de ces sonorités ténébreuses qu’une écoute d’album, le casque hi-fi en guise de capuche et le potard des basses sur 10.
Mais cela ne gêne apparement pas grand monde, puisque le public réclame même un rappel, auquel le groupe répond positivement, évidemment.

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C’est un fait, les Blackened Gatherings n’ont ce soir pas attiré autant de monde que ne l’aurait fait son réputé grand frère des Stoned Gatherings. Peut-être l’appellation a-t-elle rebuté certains habitués, pensant à tort que la soirée serait trop différente qu’à l’accoutumé. Pourtant, on trouve quand même une grande cohérence musicale entre tous ces Gatherings, avec toujours cet inépuisable amour du gras et du riff. Le tout dans une bonne ambiance. Alors la prochaine fois, ne soyez pas frileux, foncez, parce que c’est du bon.

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