JOHN GARCIA, STEAK, KOMATSU – 2 décembre 2014 – Paris (Glazart)

Nous voilà repartis pour une soirée aux Stoned Gatherings et cette fois-ci l’objectif est de jouir de l’homme qui passe pour être l’un des pionniers du genre : Mr John Garcia. Mais chaque chose en son temps. Avant tout, venir à un concert c’est rencontrer des gens, des ami(e)s, dans le cadre que nous offre une salle de concert et dans l’optique de passer un bon moment. Ici le Glazart nous offres un accès à de la nourriture de qualité ainsi qu’à des rafraîchissements dans un extérieur qui réussit à faire oublier le froid qui règne ce soir sur la capitale. On part donc dans les meilleures conditions pour attaquer avec le premier groupe de l’affiche du soir.

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Komatsu nous viennent d’Eindhoven avec un Stoner rock proche de Karma To Burn. La plupart des morceaux envoient du son de manière assez radicale avec un batteur qui doit avoir une carrière dans le BTP. Certains sortiront particulièrement du lot et notamment ceux utilisant des samples de film. Dans ces derniers la voix est moins présente et remplace son énergie par un peu de distance psyché bienvenue. Le lead nourrit d’ailleurs les compos de pas mal de subtilité à ce niveau et rend le tout bien plus intéressant. Le titre éponyme restera dans ma tête jusqu’au lendemain ce qui prouve une certaine efficacité même si cela frise l’agacement. Les deux derniers instrumentaux auront été pour moi de vraies découvertes et terminent admirablement un set qui a bien failli trainer en longueur. Niveau maîtrise de la scène… aucune idée. En jouant des coudes, je n’apercevrais que quelques frisotis semblant appartenir à la chevelure de Mo le chanteur/guitariste, la grande majorité du public étant déjà bien là pour se réchauffer, et i semble apprécier cette mise en bouche.

Pour Steak, deuxième groupe de la soirée, en provenance de Londres, les choses sont un peu différentes. La batterie tape moins fort et avec plus de feeling, la rythmique carrée et bourrée d’effets sert le plus souvent d’appui à la voix plus relevée du chanteur, sans oublier les digressions instrumentales nécessaires pour nous faire décoller. On ressent directement qu’un boulot colossal prend forme devant nous. Quelques petits problème de mix viendront émailler le début du concert avec un retour trop faible et des larsens trop fort pour nos oreilles. Une fois le problème réglé (après environ 4 morceaux…) on appréciera d’autant ce groupe qui semble ravi de nous voir. Une forte homogénéité ressort malgré tout de leurs compos et des 45 minutes du set ce qui, en première écoute live, fait un peu décrocher. Kippa, le chanteur/frontman fait son taff et chauffe le public comme il faut pour la suite. Au vu de la qualité présentée on peut dire qu’une écoute dans les chaumières est recommandée, histoire d’apprendre à les connaître et établir une analyse plus fine.

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Et voici venu le temps pour celui qui représente la voix dans le milieu de la musique rock du désert : John Garcia. Après des années à travailler dans une clinique vétérinaire pour ne se consacrer à ses projets musicaux que le temps des vacances (Hermano entre autre), puis avec les succès de Kyuss Lives/Vista Chino qui modifie la balance et le met plus que jamais sur le devant de la scène, le voici qui vient nous présenter l’album solo qu’il lui aura fallu tant d’années à sortir. Certains morceaux datant de ses 19 ans tout de même…

Une intro inspirée de « Caterpillar March » pour son arrivée sur scène et c’est par l’un des tubes de son dernier projet, « Rolling Stoned », qu’il ouvre les hostilités. Paradoxalement, ce morceau est une reprise du groupe canadien Black Mastiff donc pour le côté personnel on repassera. Cela n’enlève en rien l’énergie et l’efficacité de ces 4 minutes. C’est somme toute un très bon choix pour débuter. D’autant plus qu’il passe comme une lettre à la poste l’épreuve du live. Et puis, comme on va le voir, cela pose d’entrée de jeu les bases de ce qui nous attend. Car avec un passif aussi lourd, le peuple présent ce soir s’attend à se régaler les oreilles de classiques du genre. Nous voilà servi avec « One Inch Man » tout droit en provenance du dernier album de Kyuss « And The Circus Leaves Town ». Et si le public était chaud dès l’entrée en scène on peut dire qu’on est facilement monté d’un cran dans ce Glazart au complet ce soir.

Les 3 musiciens qui supportent l’icône sur scène (et qui sont apparus pour certains dans d’autres formations de Garcia) sont très sobres et ne se mettent clairement pas en avant. Rares sont les moments de grâce scénique où le guitariste ira chatouiller le batteur. Mais ils font le job et ils le font bien. Les regards sont donc tournés principalement sur le frontman qui conserve son jeu de scène propre à base de poses associées au pied de micro. Il a l’air particulièrement en forme au vu des quelques phrases échangées avec le public (pas vraiment dans ses habitudes), et il ira jusqu’à pousser la foule à slammer !

La suite du concert reste sur ce principe d’alterner des morceaux de son album solo avec des morceaux d’autres projets. Parmi les titres les plus efficaces on note la présence de « The Blvd » qui permet  une petite trêve avant d’enchaîner sur un bien bon « Gloria Lewis ». On remarque que le dernier album de Kyuss est à l’honneur pendant cette première partie de concert avec encore un « El Rodeo » jouissif.

Garcia quitte maintenant la scène et nous laisse ses compagnons pour un intermède instrumental loin d’être désagréable. Jusqu’ici pas de doute, Garcia bichonne sa dernière mouture et lui laisse de la place puisque quasiment tous ses titres sont interprétés dans la soirée. Pour le cover band de Kyuss il y a peut-être des déçus mais ce serait bien dommage car ce que l’on a en retour vaut la peine, mon ami(e). Et puis il reste quelques surprises. Au retour on ajoute ainsi un « July » de Slo Burn que je voyais pour la première fois en live et qui était l’un des très bons moments de la soirée. On passe d’ailleurs en mode Slo Burn avec ensuite « All These Walls » c’est à dire « Cactus Jumper » remanié pour son projet solo. Et les voilà qui nous quittent tous après 1h de concert.

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A ce moment du concert, l’état d’esprit est à peu près le suivant : on passe un bon moment ; « Green Machine » arrive, on va passer un très bon moment ; et puis ça serait pas mal aussi si nous on avait le droit à « Whitewater » (non joué mais pourtant annoncé pour bien trop des dates précédentes comme Bilbao) ! Après une attente qui parait un chouia longue (j’ai presque cru à la fin de soirée) nous voilà de nouveau tous réunis. Et on réattaque avec « Supa Scoopa And Mighty Scoop », en provenance de « Welcome To Sky Valley », avec sa construction à 2 têtes et son final culte qui fait évidemment plaisir. Voilà « Green Machine », rien à ajouter, les mots ne suffisent plus. Et finalement, je fus plus que rassuré en entendant les premières notes de « Whitewater ». Ce morceau est un peu un résumé de l’esprit Kyuss sur 9 minutes roboratives d’émotions, de groove, de psyché et qui convient parfaitement en clôture de cette soirée.

En environ 1h30 de concert, Garcia nous a nourri en insufflant ce qu’il faut entre nostalgie, nouveautés et surprises pour qu’on frôle l’otalgie. Le plus gros bémol reste que cet effet de surprise est déjà épuisé puisqu’il semble se complaire à répéter peu ou prou les mêmes effets et setlist chaque soir. Ceci n’enlève en rien l’intérêt et le plaisir procuré par une date en particulier mais interroge sur la pertinence de cette démarche. Au final, il est bon de voir Garcia commencer à sortir de son héritage très prégnant ces dernières années et l’équilibre trouvé ce soir semble une bonne formule au vu du succès rencontré. En tout cas, je reprends une dose dès que l’occasion se présente !

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