Karma To Burn, 16 juillet 2010, Minus One, Gand, Belgique

Le Minus One de Gand porte bien son nom. Cette salle en sous-sol, perdue au milieu d’un quasi-désert urbain à la périphérie de Gand, sert apparement de Centre Animation Jeunesse en temps ordinaire. Mais suite à des potentiels soucis de couvre-feu au Make-Up Club, endroit initialement prévu pour le gig de ce soir, c’est bien ici que se produiront Year Long Disaster et Karma To Burn.

Il est donc près de 11H30 lorsque Will Mecum, Daniel Davies, Rich Mullins et Rob Oswalt montent sur scène pour le changement de backline et les derniers réglages, devant une salle absolument vide, tous les joyeux drilles présents ce soir étant retournés au bar. Le dernier check est pourtant très rapide et c’est devant 3 personnes en tout et pour tout que Mecum prend le micro : « Where’s everyone ? Guess they’re all gone to get laid. Good for them…. ». Et là, surprise de taille. Davies est toujours sur scène quand Will lâche un « Anyway : we are Karma To Burn » et balance le premier riff de la soirée, celui de 19, rameutant ainsi tous les soiffards partis se désaltérer avec une bière.

C’est donc bien avec 2 guitares que se produit Karma To Burn. On aurait pu très bien prendre le temps de se dire : « Mais qu’en est-il de Year Long Disaster ? Est-ce qu’ils vont jouer après ? Est-ce que c’est un set commun ? »…..mais finalement non. La musique de KTB fait mouche comme à chaque fois et on oublie tout le reste.
Comme d’habitude, Oswalt qui joue quasiment « à plat » frappe comme une mule sur ses fûts, balançant ses bras dans tous les sens tel un pantin désarticulé. Hallucinant et halluciné. Comme d’habitude, Mullins est bien sur ses appuis, jambes écartées, et martèle sa basse le sourire aux lèvres.
Mais pas comme d’habitude, il y a deux guitaristes sur scène. J’entends déjà certains puristes parler de sacrilège, de trahison ou autre connerie du genre. Foutaises. Le plus apporté par la présence de Davies sur scène est absolument incroyable, et peut-être même carrément libérateur pour Will Mecum.
Cerise sur le gateau, tout semble vraiment naturel, Davies ayant l’air de jouer au feeling, à la limite de l’impro, apportant parfois un côté plus « aérien » sur certains passages pendant que son alter ego se concentre sur la solidité de la rythmique. Le résultat, un 34 de toute beauté, suintant, étouffant, et traître car les quelques rares respirations apportées par la patte du géant de YLD ne servent qu’à mieux nous remettre la tête sous l’eau.
Après un intermède chanté avec « Welcome To The Western World », ainsi que 2 nouveaux titres (à paraître sur un prochain album ?), retour aux sources avec de l’instrumental pur jus : l’essence même de Karma To Burn. Dans le désordre : 32, 43 ou encore 8.
Pour un morceau comme 30, c’est comme basse que Davies utilisera sa gratte, allant même se positionner juste en face de Rich Mullins afin de calquer exactement sa position de main sur celle de son comparse dans YLD. Pendant ce temps, et grâce à cette rythmique rendue plus « tranchante », Mecum cartonne grave.
Et sur un 36 par exemple, c’est sur Mecum que Davies se calque exactement. Le résultat : la puissance de feu du morceau, déjà énorme à la base, est plus que décuplée. Ces gaillards ont définitivement pactisé avec le Diable ! Du grand art.
Bref, lorsque retentit l’accord final du tonitruant 20, que les lumières se rallument, et que l’on comprend avec le démontage de la scène qu’il n’y aura pas de show de Year Long Disaster, nous sommes loins d’être déçus.

La relation « incestueuse » entre Year Long Disaster et Karma To Burn a finalement de bons côtés (si l’on fait exception des titres chantés).

Stonerpope 

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