Le quartier de La Goutte d’Or à Paris à une réputation sulfureuse, et cela s’est justifié ce soir de novembre, dans les entrailles de l’Olympic Café. L’association Below the Sun avait déniché un parterre de trois groupes parmi lesquels, rien de moins que les légendaires australiens de Mammoth Mammoth.
Les portes de l’enfer se sont ouvertes sur Iron Lizards, trio parisien dont l’EP sorti en 2016 devrait être suivi prochainement d’un album que l’on a hâte d’entendre. Les compères nous ont offert un bon rock old-school métissé d’une énergie punk pur jus. Ça joue fort, vite et staccato. Voila un groupe qui porte bien son nom, ils ont le poids de l’acier et l’agilité du reptile. Une sorte de « punkabilly » que je vous recommande chaudement, même si le public n’est pas venu bien nombreux ce soir et que la salle peine à se remplir aux deux tiers.
Qu’importe Wreck Plus est venu faire le show. Ces quatre-là envoient la sauce avec une rythmique soutenue et une bonne maîtrise des instruments. Pour autant leur heavy 70’s n’opérera pas sur moi le charme escompté, peut-être à cause d’un trop grand renfort de reverb sur la voix et une envolée technique trop démonstrative ?
Nous voilà arrivés au moment où tout bascule. Mammoth Mammoth est venu enflammer la cave et en faire un enfer. La chaleur monte vite, les rangs se resserrent et il ne faut pas beaucoup de temps avant que l’assemblée se mette à pogoter dans tous les sens. Le trio nous en met plein les dents et déverse son dernier album avec furie sur une balance presque parfaite.
Cuz, le guitariste monte sur scène affublé d’un chapeau de trappeur en poil de chat sauvage, ça annonce la couleur, “rien à foutre de tout, on est là pour s’amuser !”
Pete Bell à la basse, touche presque le plafond tant le type est gigantesque. Il prend un pied bien visible à tabasser sa planche jusqu’à en péter une corde et finir sur trois pattes le morceau entamé sans même sourciller.
Bones joues les poulpes à la posture de jazzmen tripé, mimant à la bouche chaque frappe dans le vacarme assourdissant de ses futs.
Mickey Tucker, le chanteur est déchainé. Imaginez un peu un dingo alcoolique sous speed lancé pleine balle dans le désert à la poursuite d’un mirage, oui, vous voyez ? et bien vous êtes encore loin du compte. Le gars se livre à toutes les hystéries, du verre de bière qu’il se jette en pleine tronche, aux pains qu’il simule de se foutre à lui-même. La musique est folle, ça va vite, bien plus vite qu’en studio et nous rend aussi tarés que lui. Le pit est en délire et tout le monde veux sa baffe sonore et physique, on voit les plus calmes et les plus vieux des habitués de la scène se jeter dans la bagarre, profiter des câlins moites de Mickey ou monter sur scène sans plus vouloir la quitter. Le mammouth fait tourner le Jack Da’ et presque tout le monde aura le droit à sa rasade ! “Rock’s Populi”. C’est une communion païenne qui s’opère, le démon est en nous et on espère bien qu’il y restera longtemps.
Le maître de cérémonie s’apprête à tirer sa révérence, mais pas sans s’être roulé par terre, avoir surfé ou encore slamé sur la trop maigre foule présente.
Mammoth Mammoth nous quitte à regret après un bon gros rappel et la destruction d’une batterie laissant la scène ravagée, à l’image de leur folie.
Merci à Oofzos.fr pour les photos !
[…] Tu tiens là une plaque que tu vas jouir par tous les pores de ta peau comme au sortir d’un Live ou tu as pogoté toute la nuit. Cerise sur le gâteau? L’artwork du disque envoie le steak. […]