Mondo Generator, Amplifier, 23 mai 2005, AB Box, Bruxelles, Belgique

Beaucoup de choses se sont passées depuis que Nick Oliveri a quitté Queens of the stone age, y compris deux changements de line up pour Mondo Generator. On commence vraiment à se poser des questions sur l’avenir du groupe et même sur l’avenir musical de ce formidable bassiste au caractère bien trempé qu’est Nick. Pour commencer, parlons un peu de cette tournée européenne improvisée au dernier moment après que le groupe ait décidé de ne pas assurer la première partie de Turbonegro sur la tournée. Les raisons de ce changement restent obscures mais c’est bel et bien Mondo Generator que nous aurons ce soir en tête d’affiche, accompagné pour cette date uniquement d’Amplifier, groupe anglais très prometteur. 
Des anglais il y en a deux autres ce soir, Ben Perrier et Ben Thomas, soit 100% du groupe Winnebago Deal qui forment ici le reste de Mondo Generator. Nick et les « bens » ont déjà eu l’occasion de jouer ensemble lors d’un concert du duo anglais et on savait l’entente entre les trois hommes au beau fixe, mais de là à littéralement fusionner… 

J’avais eu l’occasion de discuter avec Ben (lequel hein ?) il y a quelques semaines et il m’avait dit qu’il commençait à répéter avec Ben (l’autre !) environ vingt cinq titres du répertoire deMondo Generator (et Queens of the stone age). Moi je veux bien les gars, mais vous êtes en tournée actuellement avec High on Fire et Brant Bjork, vous faites ça quand ? 
Toujours est il que ce 23 mai, je suis ravi de rencontrer à nouveau Ben (allez, je vous le dit, je parle de Ben Thomas…le batteur ! suivez un peu !) en ce milieu d’après midi dans les rues bruxelloises. Au fil de la discussion il me dit qu’ils ont bien avancés sur les répétitions et qu’ils prévoient même de jouer une vingtaine de titres ce soir. Il me dit aussi que le show de la veille c’est bien passé. Je veux bien le croire, mais j’attendrai ce soir pour avoir un avis tranché sur la question quant à savoir si deux gars peuvent apprendre vingt cinq titres en quelques jours tout en étant en tournée à travers l’Europe ! 

Je ne vous l’ai pas encore dis, mais j’adore Nick, je suis fan deWinnebago Deal depuis leur premier EP et le premier album d’Amplifier est pour moi le disque de l’année 2004, rien que ça ! C’est donc le premier que j’arrive devant la salle tel une groupie désirant voir ces idoles de plus prés. Rejoins quelques minutes plus tard par notre très sympathique « confrère » de Psycotic S.TFrançois Becquart, qui nous écrira aussi une superbe chronique sur ce show j’en suis sûr. Finalement, à l’ouverture des portes, c’est sur les doigts d’une main d’un boucher maladroit que l’on compte les fans présent puisque nous somme quatre à nous précipiter dans la salle tel un adolescent boutonneux qui se précipite en kiosque pour acheter le calendrier FHM en décembre. Forcément bien placés, nous voyons la salle se remplir très lentement pour finalement atteindre la petite centaine lors de la venue de Mondo Generator sur scène. 

Mais avant cela, ce sont les anglais d’Amplifier qui montent sur scène pour tenter de convaincre la « foule » du bonheur que peut apporter l’écoute de leur musique. Très perplexe avant le début du show sur l’équipement utilisé par le groupe, je vais finir le show totalement bluffé et hypnotisé par tant de talent. Le bassiste et le guitariste ont à leur pied une collection impressionnante de pédales d’effets divers et variés qui doit bien atteindre la quinzaine chacun ! Il faut dire qu’Amplifier produit une musique particulièrement recherchée et qu’ils ne sont pas avars d’effet en tout genre, mais de là à reproduire tout cela en concert, je demande à voir. Et justement, je vais voir et en prendre plein les oreilles avec un set de 7 titres pour 45 minutes d’une énorme puissance. 
Le show démarre avec le long passage instrumental de « Motorhead » et le ton est donné avec un son puisant et brut. Bien que l’interprétation soit plus épurée qu’en studio, le groupe, et en particulier le guitariste, ne cesse de jouer avec le son et je commence à comprendre le pourquoi de ce nombre de pédales ce trouvant à leurs pieds. Car il faut bien dire que le guitariste, non seulement chante, joue de la guitare, mais joue aussi de la pédale à effet avec ces pieds et ce fut impressionnant de le voir taper sur ces pédales au rythme d’un batteur de punk. Les titres de leur premier album s’enchaînent et le groupe nous offrent là une prestation exemplaire et particulièrement convaincante. Le set se termine sur une interprétation hallucinante de « Airborne » qui me laissera sans voix. 

Après la demi heure de pose réglementaire, Nick, Ben et Ben arrive sur scène pour entamer un set qui confirmera tout le bien que je pense des ces trois rockeurs. La vingtaine de titres annoncés par le batteur sont bien inscrits sur la set list et le tout sera interprété en un petit peu plus d’une heure. Rock’n’roll !! 
Le groupe démarre très fort en enchaînant Six shooter, Here we come, Fuck yeah i’m free et Jr. high love sans même reprendre son souffle. Le ton est donné, amateur de pop guimauve s’abstenir. Alors que beaucoup d’entre nous ont les yeux rivés surNick Oliveri, mon regard se porte la plupart du temps sur les deux Ben qui ont une nouvelle fois confirmé tout le bien que je pense d’eux. Les parties de batteries et de guitares sont interprétées à la perfection. Je ne vous parle pas là d’une perfection que l’on atteint au bout de millier d’heures de répétition mais bien de celle que nous recherchons tous, nous les amateurs de rock. Le son noisy, l’attitude, la gestuelle, la dépense d’énergie non calculée, tout y est. La façon de jouer très pure de Ben Perrier nous fait redécouvrir des titres, notamment ceux deQueens of the stone age (7 en tout ce soir). Epurés de tout effets, cette façon de jouer me fait percevoir ces titres d’une nouvelle manière tout en me confirmant l’énorme potentiel de ces chansons. Nick Oliveri quant à lui est encore et toujours fidèle à lui-même, le regard droit, l’air rageur, criant dans son micro et tapant sur sa basse comme jamais. Fort peu interactif avec le public, l’ami Nick va à l’essentiel ; griller un maximum de tympans, les miens s’en souviennent encore, mais surtout utiliser sa musique comme un exutoire pour se décharger de toutes ces rancoeurs et frustrations ou comme un catalyseur pour atteindre cet état d’exaltation tant recherché. 
Le concert se termine avec un Millionnaire ahurissant et la seule chose à dire au final, c’est « gimme some more ! » 

Ayant vu Mondo Generator dans sa formation que beaucoup considéraient comme une « dream team » (Alfredo Hernandez,Molly Mc Guire, et Dave Catching), j’affirme sans hésitation que Nick à trouver en Winnebago Deal, les partenaires idéaux pour ce groupe maudit. Il ne reste plus qu’à espérer que l’aventure se pérennise et que les trois loustics nous enregistrent une galette qui sera à coup sur un chef d’œuvre punk ! 

set list: 
Six shooter 
Here we come 
F.Y.I.F 
Jr high love 
So high, so low 
Do the head right 
Shwanette 
Quick and to the pointless 
All the way down 
Ode to clarissa 
I want you to die 
Gonna leave you 
4 corners 
There she goes 
Autopilot 
Open up and bleed 
13th Floor (tension head) 
Simple exploding man 
Wake up screaming 
Millionaire

Shinkibo

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