MONOLORD (+ Firebreather) – 04/10/2019 – Reims (la Cartonnerie)

Ce soir, c’est soirée métal à la Cartonnerie, la seule « vraie » salle de concert de la belle endormie, la cité des sacres, Reims (une grande salle évènementielle de plus de 8000 places est actuellement en construction à quelques centaines de mètres de là, ouverture prévue dans 2 ans si tout va bien). Quelques bars musicaux (comme le Dropkick bar, le Floyd ou l’Appart’ café) proposent souvent des concerts de notre genre de prédilection (Mars red sky est notamment passé fin mars et Valley of the sun déboule ce dimanche) mais rien de bien folichon à se mettre sous la dent. Bref, les habitués de la Cartonnerie ont donc été étonnés de voir la tournée de Monolord passer dans la Marne, plus habituée aux Flâneries musicales (du classique!) ou un festival de Jazz (soupir…). Pourtant, seulement une petite centaine de personnes ont daigné faire le déplacement, dommage car le concert de ce soir méritait une plus grande audience, l’album « No Comfort » recevant d’excellentes critiques depuis sa sortie et mon petit doigt me dit qu’il sera en bonne position dans les classements de fin d’année des meilleurs albums de 2019. Après tout, les absents ont toujours tort, tant pis pour eux, cela ne nous empêchera pas de passer une bonne soirée !

La Cartonnerie possède 2 salles de concert : la plus grande, au deuxième étage, peut accueillir pas loin de 1000 personnes mais ce soir, ce sera dans la plus petite salle située au premier étage que les festivités vont se dérouler. Canapés aux coussins rouge vif taillés dans des cuves en zinc, assises design taillées dans la ferraille, bar attenant à la salle, ambiance intimiste aux lumières tamisées… un régal ! Et en plus, le son est réglé aux petits oignons… Bon allez, c’est pas le tout mais on est là pour prendre une cargaison de bûches dans la tronche, voici un trio de chevelus qui s’avance…

 

Firebreather

Forts de leur excellent album « Under a Blood Moon » paru quelques jours plus tôt, les suédois de Firebreather investissent la scène et invitent immédiatement les timides barbus éparpillés aux quatre coins de la salle à se rapprocher de la scène, ce qu’ils font avec gourmandise dès les premières mesures de « Closed Gate », première mandale qui met tout le monde d’accord : Firebreather ne fera aucun compromis ce soir et va envoyer du lourd, du très lourd ! « Our Souls They Burn » continue sur la lancée avec un son à déniaiser une nonne… Matthias Nööjd hurle comme un damné dans son pauvre micro qui n’en demandait pas tant et la salle succombe et se laisse aller à un festival de headbanging rythmé par les coups de boutoir du batteur Frederik Käll, en très grande forme. « Dancing Flames », le titre d’ouverture de « Under a Blood Moon », est envoyé à nos visages avec toute la délicatesse que le genre réclame, c’est-à-dire sans aucune clémence pour nos pauvres esgourdes mais putain, quelle énergie ! « The Siren », quatrième et dernier extrait de cet album (qui, décidément, mérite qu’on s’y intéresse…), finira d’achever les derniers courageux qui feront une véritable ovation au trio, ravi d’un tel accueil.

Monolord

Une heure avant leur concert, j’ai pu rencontrer Esben, Mika et Thomas pendant une vingtaine de minutes (une interview que vous pourrez lire ici dans quelques jours, d’ailleurs…) et j’ai trouvé les gars un peu fatigués. Forcément, je me suis dit bêtement que cela allait se ressentir sur scène… Monumentale erreur ! Dès les premières secondes de « Where Death Meets The Sea » (tiré de l’album « Rust »), l’auditoire est mis au parfum : la distribution de bûches aura bien lieu, pour le plus grand plaisir de tous (après tout, c’est pour çà qu’on est venus, non?). La lumière minimale et la sublime toile tendue sont un bonheur pour les yeux (un peu moins pour les photos…). « Lord Of Suffering » enchaîne sans temps mort et l’instrumental « Audhumbla » (extrait du premier opus « Empress Rising ») est balancé avec une puissance de dingue avant que l’orgue funéraire de « Rust » ne fasse faire hurler le public qui va littéralement se déchaîner (on notera quelques cervicales en miette et plusieurs kilos de cheveux tombés au sol).

Euh, au fait les gars, vous n’avez pas un nouvel album qui vient de sortir ? Vous comptez jouer quelques titres de « No Comfort », quand même ? Le riff pachydermique de « The Bastard’s Son » résonne alors et nous rassure immédiatement. Bonne nouvelle : les nouvelles bombes de Monolord réussissent parfaitement le test du live. Le sublime « Larvae » suivra, ainsi que « The Last Leaf » (quelle claque celui-ci en live ! Quel son ! Quelle puissance dans la gratte de Thomas ! Quelle… ok, vous avez compris…) qui conclue la soirée en beauté. Hein, quoi, vous dites ? Il ne manque pas quelque chose ? Une babiole du nom de « Empress Rising » ? Evidemment, c’est sur un « Empress Rising » de furieux (pléonasme) qui voit Monolord achever la foule (Thomas en descendra même au milieu de la fosse pour un final dantesque) qui en aurait bien repris une louche que s’achève ce concert d’exception. Placé au premier rang avec mon pote et nos enfants respectifs (eh oui, il faut bien les éduquer dès le plus jeune âge !), ma fille de 10 ans et le fils de mon pote se verront remettre un médiator de Thomas et une baguette d’Esben (baguette qui a bien souffert, croyez-moi!) sous les bravos du public qui apprécie le geste (et qui va nous jalouser jusqu’à la sortie!).

Venus rencontrer le public après le concert, les musiciens des 2 groupes saluent tout le monde, discutent avec le sourire, signent les vinyles fraichement acquis au merch (ils se sont d’ailleurs fait dévaliser…), tapent dans les mains des enfants en nous disant à quel point c’est génial de voir des gosses au premier rang d’un concert comme celui-ci… Bref, un pur bonheur de pouvoir assister (et faire assister à nos enfants) à un concert comme celui-ci ! Merci à Firebreather, merci à Monolord (pour leur accueil chaleureux pendant l’interview et pour leur prestation) et merci également à la Cartonnerie d’avoir osé les programmer car le public rémois est réputé difficile et froid mais ce soir, tout le monde à fait mentir les vieilles réputations tenaces…

1 commentaire
  • Bubar

    J’y étais également et en effet c’était top de À à Z. C’était au moins la quatrième fois que je voyais Monolord et c’était la meilleur, cette salle est super et le son était vraiment au top, puissant et précis à la fois. Bravo aux groupes et à la Cartonnerie

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