Le relativement inutile groupe américain Burning Brides célèbre la sortie de son médiocre dernier album en occupant la scène de cette petite salle de concert de Los Angeles tous les lundi de ce mois de juin. Cet événement aurait tôt fait de passer aux oubliettes si le groupe, pour une raison inexplicable, n’avait pas invité Nebula à ouvrir pour eux ! Et il ne s’agissait pas d’un concert de Nebula parmi tant d’autres. Véritable “warm up gig” pour la tournée européenne à venir, ce concert, historique pour le groupe, était le premier avec Rob Oswald derrière la batterie, ni plus ni moins que le batteur de (feu)Karma To Burn ! excusez du peu.
Cumulant malchance, organisation déplorable et embouteillages dans Los Angeles, nous raterons Sasquatch. Une fois avalés mes organes génitaux, je sirote une bière de dépit devant les minables pré-adolescents de Black Fur, sortes d’ersatz mal digérés de Nirvana indie-post-rock-emo sans intérêt.
Nebula investit donc la scène, balance quelques riffs bluesy qui feront office de soundcheck du pauvre, et rentre dans le vif du sujet avec “Sun creature”, modeste face B (trouvable sur quelques EPs de Nebula) qui remplit bien son office de mise en bouche. Plus étonnant, ils enchaînent avec l’encore-plus-rare “Bardo Airways”, assez cool aussi. On passe ensuite vers le plus connu “Instant Gravitation” puis première (et unique) intrusion dans le petit dernier (Appolo), avec “Lightbringer”. S’ensuivent des extraits de chacun de leurs albums, et autres EPs.
Le groupe est à l’aise, et on a beau guetter le moindre pain de Rob, peine perdue, le bonhomme bastonne gentiment, avec application, et sans faute. Une bonne recrue, manifestement ! Sinon, évidemment, Eddie Glass focalise l’attention du public, alignant riffs et soli habités, le tout derrière des poses de guitar hero improbables. De son côté, Tom Davies assure discrètement mais gaillardement derrière la basse, et finalement, le trio s’y entend dès lors que la moindre opportunité d’impro se présente. L’ambiance est si bonne et le groupe tellement en phase, qu’après une rapide concertation, ils balancent une reprise de Led Zep (ma mémoire me joue des tours, je crois que c’était “How Many More Times” ou “Dazed & Confused”) pas piquée des vers au milieu d’une set list qui n’avait pas prévu cette “intrusion”.
Néanmoins, même s’il est troisième sur l’affiche, Nebula n’est pas en tête d’affiche, et le concert reste concis (une bonne heure quand même), rien ne dépasse. Du coup, certains morceaux ne prennent pas vraiment totalement leur envol, et les impros, rares mais bel et bien là, auraient gagné en intensité à “prendre leur temps”. Au final, la set list a vraiment brillé par sa variété et son originalité, mais le concert ne s’est pas totalement emballé. La musique était bonne, les zicos parfaits, les chansons impeccables, mais la “magie” n’était pas totalement au rendez-vous. On en attendait peut-être un peu trop ? Une putain de bonne soirée quand même !
Laurent
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