Queens Of The Stone Age, 23 mai 2011, Olympia, Paris, France

Pour leur tournée dédiée au premier album, les Queens of the Stone Age ont prévu deux dates en France, Paris et Strasbourg. Depuis le début de la tournée européenne de l’eau a coulé sous les ponts, Josh répète à qui veut l’entendre qu’il en a assez de jouer le premier album chaque soir. C’est donc avec une certaine appréhension que j’attends le concert du jour. Après un merveilleux show en début de tournée (Ancienne Belgique, chroniqué sur le site) et un show assez spécial en milieu de tournée (Eindhoven, le 14 mai) pour cause de public amorphe me voici devant l’Olympia pour mon troisième et dernier concert.
L’Olympia ? Lors de l’annonce de la tournée j’avais été déçu d’apprendre le choix de cette salle. En effet, la quasi totalité des dates étaient programmées dans des salles tournant autour de 1 000 personnes (1 500 dans le pire des cas) et nous voici ici avec une salle pas si petite. Cette réflexion venait du fait que je n’avais jamais eu l’occasion de voir un concert dans cette salle car avouons le, elle est à la hauteur de sa réputation.

Le groupe de première partie était le même sur toute la tournée, les Dough Rollers. Beaucoup se demandent encore pourquoi eux ? Un rock 50’s/60’s très typé qui ne transcendera pas la foule présente. Même leur pourtant très réussie reprise de « Killing Floor » de Howlin’ Wolf n’obtiendra que des applaudissements bien polis. Bref, les fans sont là pour les Queens, donnez nous les Queens !

Après un petit entracte, les voici les voilà, les « vedettes américaines » de la soirée.
Le public a l’air bien chaud et c’est là une excellente nouvelle. Plus le public est bouillant, plus le groupe, et en particulier Josh Homme, se donnera à fond. La première note n’a pas encore retentie que cela crie, hurle et applaudit à tout va. Et nous voilà partis pour une soirée mémorable, un des sommets de la tournée à n’en pas douter (à en juger par moi-même ayant fait trois dates, et d’autres ami(e)s ayant fait jusqu’à cinq dates !). Pour connaître les attitudes du rouquin sur le bout des doigts, tous les signes d’un bon concert étaient présents. Tout d’abord un Josh qui parle au public assez régulièrement et qui bouge sur scène en utilisant au maximum l’espace (il passe « Hispanic Impressions » monté sur je-ne-sais-quoi à côté de la batterie). Ensuite une interaction directe avec son public, n’hésitant pas à répondre à quelques cris lancés à la volée ou demandant même à plusieurs reprises d’allumer les lumières de la salle pour voir le public (chose assez rare).
L’interprétation du premier album est un modèle de maîtrise. Alors oui, il serait étonnant du contraire en jouant la même chose dans le même ordre chaque soir. Mais le feeling fait toute la différence. Certes le groupe est en exercice imposé et comme l’a déclaré Josh, cela commence à être lassant. Mais cela ne l’empêche pas d’insuffler à sa performance ce petit plus qui fait toute la différence.

Alors que certains fans, en particulier sur la tournée nord américaine, se plaignaient d’être entourés d’un public très peu au fait du concept de la tournée et plutôt fan de « No One Knows » que de « You Would Know », ici la question ne se pose même pas. Chaque titre du premier album est accueilli par des cris et applaudissements nourris et sincères. Plus le public est chaud, plus le groupe est bouillant. Or plus le groupe est bouillant, plus le public est brulant. Et tout cela va crescendo jusqu’à une version hallucinante de « You Can’t Quit Me Baby » de 10 bonnes minutes. Il faut dire que la sauce est particulièrement bien montée avec des versions mémorables de « Mexicola » ou « The Bronze » (juste pour ne pas citer tous les titres !).

Un peu plus d’une heure après le début, le groupe quitte la scène. Chaque personne ici présente en a déjà eu pour le moindre centime dépensé pour venir assister à ce show.
La seconde partie du concert va commencer, certains auront le droit à leur single préféré (au choix « Little sister » ou « No One Knows »), d’autres auront leur chanson fétiche (« Monsters in the Parasol », « Go with the Flow »), d’autres n’auront rien du tout car trop rêveurs (exit les « Fun Machine », « Infinity » et autres « Born to Hula »). Mais qu’on ne vienne pas me dire que la seconde partie du concert n’était pas excellente. À l’image de ce que j’ai pu dire pour le concert de Bruxelles, le groupe est tellement en forme qu’il pouvait jouer n’importe quoi, n’importe quel single, c’est du bonus et on y prend plaisir. La preuve avec ce « Turnin’ on the Screw », titre pour lequel j’avais commencé ma chronique de Era Vulgaris par ces quelques mots « Voilà que commence le long défilé des déceptions que va m’apporter ce disque… ». Et pourtant, ce long passage instrumental, rien que d’en parler j’en ai des frissons…


Le groupe quitte la scène une nouvelle fois. À Eindhoven, c’était pour ne plus revenir. Ici, il reste encore un final dantesque à exécuter. On commence avec un « Go with the Flow » d’une puissance phénoménale. Ensuite notre ami Josh demande de choisir entre « No One Knows » et « A Song for the Dead ». Devant les cris, le groupe jouera les deux. Certains pourront se dire que c’était prévu mais j’ai fortement l’impression que non. En effet, après avoir proposé les deux titres et entendu le public hurlait, Josh dit « A Song for the Dead ». Le bassiste comprenant que c’est le titre choisi entame les premières notes de basse. Mais là, Josh redemande pour « No One Knows » et face à un public déchaîné, nous annonce alors qu’ils feront les deux. Et quelles versions ! Le public se dit bien que cette fois-ci c’est la fin et profite de ces deux derniers titres pour extérioriser tout le plaisir ressenti durant ce show qui restera dans les annales. Le concert se termine et j’ai franchement l’impression d’avoir assisté à l’un des meilleurs concerts de QOTSA depuis très longtemps, mais surtout à l’un des meilleurs concerts de ma vie, et je suis certain de ne pas être le seul.

[Photos : Laurent]

Set list :

Regular John
Avon
If Only
Walkin’ on the Sidewalks
You Would Know
How to Handle a Rope
Mexicola
Hispanic Impressions
The Bronze
Give the Mule What He Wants
I Was a Teenage Hand Model
You Can’t Quit Me Baby
——————-
Monsters in the Parasol
Turnin’ on the Screw
Into the Hollow
Make It Wit Chu
Little Sister
——————-
Go With the Flow
No One Knows
A Song for the Dead

Shinkibo 

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