Poussés par l’envie de (re)voir Queens Of The Stone Age dans l’ambiance feutrée d’une petite salle, c’est plein d’espoir que shinkibo et moi partons tailler la route en ce samedi caniculaire. 3H30 plus tard (et 3 kilos en moins chacun), nous nous garons moins de 500 mètres de l’Atelier. Il est 18 heures lorsque nous arrivons devant la salle, soit 2 heures avant l’ouverture des portes. Heureusement que l’incessant ballet des musiciens nous occupe. L’occasion nous est ainsi donnée de discuter avec Jesse ‘The Devil’ Hughes qui ira de sa petite dédicace toute en finesse sur nos tickets (‘I Love You Too Much’ & ‘I Love You Too Hard’ – quel taré ce gars).
A 20H00 pétantes, la sécurité commence à laisser les gens pénétrer dans la salle. Première surprise, l’Atelier que l’on croyait petit est en fait minuscule. Ca sent déjà la soirée exceptionnelle. Sachant que shinkibo est devenu accroc au Coca depuis le concert de Yawning Man une semaine auparavant, nous nous dirigeons vers le bar histoire de redescendre en température car il fait dans la salle une chaleur à crever. Une fois notre verre terminé, je m’installe au balcon, juste au dessus de la console, pour ne plus y bouger de la soirée.
Quelques minutes plus tard, The Eagles Of Death Metal montent sur scène pour nous offrir la quasi-totalité de leur Peace, Love, Death Metal. Le public (qui, détail qui a son importance, est à grande majorité allemand) répond sur chacun des titres du groupe. Entrecoupant son set pour dédicacer ses titres aux « Ladies » présentes dans la salle, Jesse Hughes est en super forme. Il faut dire que ‘The Devil’ est dans son élément puisqu’il fait plus chaud qu’en enfer, et ce malgré la poignée de ventilateurs positionnés sur la scène. Le groupe enchaîne les morceaux les uns après les autres (‘Flames Go Higher’, ‘Kiss The Devil’, ‘Bad Dream Mama’). La deuxième vedette de la soirée est sans conteste Samantha qui assure derrière les fûts et qui renforce l’image ‘sexy’ du groupe (la présence du vieux briscard Dave Catching sur scène en passerait presque inaperçu). Ajoutons aussi la présence d’un bassiste qui apporte avec son jeu solide une plus value indéniable aux titres du groupes. Portés par un public en folie, The Eagles Of Death Metal nous offrent alors un véritable morceau de bravoure : l’enchaînement sans temps mort de ‘So Easy’ et du légendaire ‘Stuck In The Middle With You’. Juste le temps de réchauffer les ‘Ladies’ présentes dans la salle et le groupe entame une dernière ligne droite et joue les morceaux les plus connus de son premier album. Ainsi, nous avons le droit aux fameux ‘Speaking in Tongues’, ‘I Only Want You’ et ‘Whorehoppin (Shit, Goddamn) en guise d’adieu. Bref, la prestation de Jesse et ses sbires fût mémorable.
Toujours perché sur mon balcon, la pause entre les deux groupes me permet d’assister à une scène hallucinante, qui a elle seule résume parfaitement l’état d’esprit de tout le monde ce soir. Un spectateur propose à Jesse Hughes de faire un échange de maillot, un peu comme cela se pratique à la fin des matchs de football. ‘The Devil’ accepte le T-shirt bleu ciel du fan et ce dernier repars avec le T-shirt jaune de son idole. Incroyable.
Juste le temps de me remettre de cet scène hallucinante et voilà les Queens Of The Stone Age qui débarquent sous les applaudissements d’une foule déjà toute acquise à leur cause, mais aussi de Dave Catching et Jesse Hughes restés sur le côté de la scène. Depuis février, Dan Druff a disparu, laissant sa place à Alain Johannes, et Natasha Schneider a intégré le line-up de tournée au clavier. Le groupe entame un set de 1H45 avec rien de moins que ‘Go With The Flow’ (chanson chère à mon cœur), ‘Feel Good Hit Of The Summer’ et ‘The Lost Art Of Keeping A Secret’. Et c’est sur ce titre que l’on comprend que la soirée va être tout simplement magique. En effet, c’est accompagné par la totalité de la salle (un grand merci aux spectateurs allemands) que Josh chante. Du balcon, ces chœurs donne une dimension supplémentaire à la prestation du groupe tant l’osmose est parfaite. A mesure que les morceaux s’enchaînent, cette impression se renforce, notamment lorsque la fosse réagit sur la totalité de ‘If Only’ et de ‘Avon’ avant, chose plutôt étonnante, de reprendre à l’unisson l’improbable ‘The Sky is Fallin’’. Bref, le public présent ce soir est un public de connaisseurs, fans de la première heure, et personne ne va s’en plaindre.
Il faudra attendre 8 titres de ce show singulier pour pouvoir goûter à un morceau de Lullabies To Paralyze (Le groupe jouera au final 7 titres de leur nouvel album). Comme le veut le rituel, Troy et Alain échangent leurs instrument pour un ‘Little Sister’ endiablé. Ensuite, c’est Josh himself qui prendra la 4 cordes sur ‘Burn The Witch’. Joey Castillo aura également droit à son moment de gloire grâce aux sœurs jumelles ‘A Song For The Dead’ et ‘A Song For The Deaf’, et leurs féroces parties de batterie. Le show est tellement intense que l’on ne remarque même pas l’absence de Lanegan sur un titre comme ‘Long Slow Goodbye’. Bref, un pur moment de bonheur.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Et les choses ont failli mal finir ce samedi soir à l’Atelier quand un énergumène a eu la bonne idée de jeter un carton à bière en plein sur la tronche de Alain Johannes pendant ‘No One Knows’. Le pauvre en a même perdu sa cigarette. Enervé par l’incident, Josh s’est imposé en patron, demandant à la foule de pointer du doigt le « Dickhead » qui avait agit de la sorte. Une fois l’individu repéré, Josh lui explique qu’il pourrait très bien descendre de scène et lui casser la gueule, mais qu’il n’en fera rien. Il préfère terminer la soirée sur une bonne note avec « ses amis » du public. Résultat, le semeur de trouble finira le concert devant la scène, escorté par un molosse de la sécurité, histoire que tout le monde le repère bien et qu’il se paye la honte de sa vie. Josh reprendra alors ‘No One Knows’, a capella s’il vous plaît, là où le groupe s’était arrêté. INOUBLIABLE.
Et lorsque les lumières se rallument, il est déjà minuit. Le temps passe décidément trop vite. Qu’à cela ne tienne, le concert fût exceptionnel et valait largement le déplacement. Espérons que l’on puisse revoir un jour les Queens Of The Stone Age dans une telle intimité.
Set-list
Go With The Flow
Feel Good Hit Of The Summer
The Lost Art Of Keeping A Secret
If Only
Avon
Sky is Fallin’
Leg Of Lamb
Broken Box
Monsters in The Parasol
In My Head
Little Sister
Burn The Witch
Long Slow Goodbye
Tangled Up In Plaid
A Song For The Deaf
A Song For The Dead
Encore Break
I Never Came
No One Knows
Stonerpope