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RIVAL SONS (+ The Sheepdogs) – 25/02/2019 – Lyon (Transbordeur)

Dire que nous étions tout chose à l’idée de retrouver notre quintet classic-rock chéri bibi est un euphémisme. Leur classe, leur savoir-faire, leur je-ne-sais-quoi dans la science du riff participent évidemment à l’aura que portent fièrement les américains sur leur couvre-chef. Nous voici donc un lundi soir à nous agglutiner au Transbordeur, et quand je dis « agglutiner » il ne s’agit pas d’une figure de style mais bel et bien d’une réalité, le concert du soir affichant un « sold-out » bien tassé pour ne pas dire « un peu trop vendu ».

Un lundi soir donc, ouvert par The Sheepdogs un combo encore plus canadien que la plus canadienne de tes copines. Un rock somme toute classique, voire très classique mais néanmoins efficace pour qui aime le propre, les influences country et l’interprétation au cordeau. Pas de quoi me transcender néanmoins d’autant que la salle est déjà bien chargée niveau affluence. Pas de soucis, un cornet de bière et une pinte de frites auront raison de mon impatience.

On se fraie un chemin la panse pleine et le gosier alerte histoire de s’octroyer une place avantageuse afin de suivre les élucubrations scéniques des fils rivaux.

Le chien de la dernière pochette apparait en fond, les battements de son cœur ne cessant d’accélérer jusqu’à l’arrivée du groupe sur scène. Et là, y a pas à discuter cent sept ans. Le son est bon, les zicos sont en place, on se dit que ça va être Toutatis en culotte de velours ce concert. Les gonzes placent intelligemment leurs titres les plus fédérateurs rapidement, le public est chaud, y a plus qu’à se laisser porter par la voix incroyable de Jay Buchanan et le son de gratte si particulier du groupe. Oui mais voilà, dès ces fameux « Electric Man » et « Pressure and Time » on comprend que les épices sont absentes, que le potage risque d’être fade sur la durée. Et cette impression se confirme, les nombreux morceaux mid-tempo du dernier album Feral Roots n’aidant pas à relever l’ensemble. Les musiciens semblent, de plus, dans une exécution binaire de leur show plutôt que dans l’interprétation. Les mêmes postures, les mêmes interactions reviennent régulièrement. On est franchement déçu de la place accordée scéniquement à la section rythmique et au clavier. Les mecs ne sont jamais mis en avant, l’essentiel de l’attention étant focalisée sur le binôme chant/guitare. Pourtant tudieu que ça tricote entre les trois du fond, et leur performance mériterait un placement plus en adéquation avec leur talent. L’unité de groupe en prend donc un sérieux coup. Et c’est toute une déception qui nous empare. On parcourt donc le set sans jamais être soulevé, ni emporté. Le groupe arrive même à faire trop dans l’emphase sur certains morceaux pourtant bien écrits.

Reste que le public a l’air conquis et c’est tant mieux pour le groupe. On aurait tout de même aimé plus de sincérité et de rock dans cette prestation, plus de transpiration que d’attitude.  Allez savoir, nous sommes peut-être tombés sur le mauvais soir et peut-être aura-t’on l’occasion de se payer cette grande tranche de classe qu’on attendait au Hellfest ? Wait and see.