SLEEP (+ Sofy Major) – 15/05/2018 – Paris (Trabendo)

Sold out en quelques semaines (avant qu’on ne sache que cette tournée viendrait accompagner un nouvel album ! Les fourbes…), à quelques centaines de mètres de leur dernier passage à Paris pour un concert qui aura laissé des traces… Cette date avait tout, sur le papier, pour être immanquable.

La météo incite beaucoup de monde à prolonger l’après-midi sur les pelouses du parc baignées par le soleil, et Sofy Major en fait les frais. Il faut dire que le trio auvergnat fait un peu figure d’OVNI en première partie de Sleep (en même temps, OVNI, Sleep… Y’avait pourtant un concept…), et les amateurs des deux groupes sont rares, il ne faut pas longtemps pour le constater : remplissage de la salle moyen et ambiance « observation polie » dans le pit… Ne nous leurrons pas, après discussions avec nos voisins de tranchée, les présents au premier rang sont là pendant leur set essentiellement pour être bien placés pour Sleep. Le combo ne démérite pas et ne se démonte pas, balançant une bonne part de titres inédits notamment. Sauf que leur noise rock nerveux vaguement coreux ne convaincra pas grand monde ce soir. Pas le meilleur casting qui soit, même si le groupe ne s’est pas ridiculisé ce soir (ce qui est déjà une belle perf en première partie de Sleep).

 

Sleep n’est pas et ne sera jamais un groupe comme les autres. Sûr de son culte, le trio infernal, dont c’est la première date de la tournée européenne, lance une intro de pas loin de 10 minutes, reprenant le verbatim de l’alunissage d’Amstrong (« Moon Landing Radio Transmission »). 10 minutes, sans personne sur scène, de quoi asseoir son autorité et froisser ceux qui sont venus ici pour consommer de la musique live.

Sur les planches du Trabendo 7 baffles Orange, 5 têtes et un jack, au bout duquel viendra se plugger la guitare de Matt Pike, qui se présente comme toujours le torse vêtu de sa bedaine et ses tatouages, quelques secondes après ses comparses Cisneros et Roeder, ouvrant la messe spatiale par « Marijuanaut’s Theme ». Le son est massif, le public acquis à la cause, et le groupe d’enchainer sur « Holy Mountain » pour faire définitivement fondre un Trabendo extatique.

Pourtant, soyons honnête, votre serviteur ne décolle pas totalement. Le groove est fatigué, le groupe mou du riff. Il me faudra attendre « Sonic Titan » pour enfin mettre un pied dans le cosmos. Ce titre mythique, connu des puristes depuis 15 ans et enfin réarrangé et enregistré pour The Sciences, nous transporte plus loin encore. « Aquarian » ne me fera pas le même effet mais « The Clarity » – single que je considère comme l’un des titres les plus faibles (toute proportion du culte gardée) de la discographie du sommeil – sera un immense moment de bravoure interstellaire. Le sublime « Antarticans Thawed » manquera live d’un petit quelque chose avant que le groupe ne quitte la scène pour revenir assener un « Dragonaut » magistral, laissant le Trabendo hébété, entre bonheur et frustration.

1h15 d’un court concert, ressemblant finalement à tant d’autres, d’un groupe qui rôde ses morceaux et cherche son alchimie. Pas de partie de « Dopesmoker » jouée ce soir (ce qui sera fait sur d’autres dates par la suite en rappel), pas d’incantations Sabbathiennes et trop de moments laissant la tension retomber. Un bon run dans l’espace au final mais loin du voyage qu’avait été l’alunissage à la Grande Halle de la Villette le 26 mai 2012.

 

(Photos : Laurent)

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