La dernière date de la saison organisée par les Make It Sabbathy (rien moins que la 48ème, voilà une belle machine qui roule…) et pas la moins intéressante : le Void accueille ce soir le plateau lourd du moment, avec Stonebirds et Witchfinder, qui partagent une tournée qui aura sillonné à travers toutes les contrées de l’hexagone.
On commence par Witchfinder, trio doom auvergnat qui entame les hostilités. Bon, il ne faut pas longtemps pour comprendre que les gars ont bien assimilé la recette : de très larges rasades de Electric Wizard (très…), et quelques pincées de tout ce qui se fait de pertinent dans le doom “contemporain” (on pense à Monolord, Toner Low, Conan – le bassiste avec un hoodie Conan ET la capuche sur la tête… coïncidence ?). Mais leur jeter la pierre pour le motif qu’ils manquent d’originalité serait fondamentalement injuste (on ne met pas au pilori Cough, Conan ou Monolord alors qu’ils sont coupables du même méfait, ou presque). Du coup le groupe déroule son set de presque une heure au rythme d’un pachyderme lymphatique, un set dont émergent ici ou là quelques riffs très efficaces, qui tournent nonchalamment souvent pendant plusieurs minutes. Seul problème : le son. La basse vrombit de manière exagérée et bouffe tout sur son passage. C’est gras, certes, c’est massif, c’est très fort… mais ça dessert le groupe. Personne n’y gagne, l’effet est raté, ça en est même parfois embarrassant. Mais le public, bienveillant et satisfait, passe outre et prend son pied.
Place aux Stonebirds maintenant. Les bretons s’appuieront essentiellement sur leur dernier album, l’excellent “Time”, pour composer leur set. Premier constat qui rassure : le son, sans être cristallin, est bien meilleur, et permet d’entendre tous les instruments (les vocaux un peu faibles néanmoins). On peut donc s’imprégner et s’immerger dans leurs titres à loisir, ce que le public fait immédiatement sans se faire prier. Fañch assure comme un chef pour reproduire en live très fidèlement les titres de l’album, aux sonorités pourtant très élaborées, en mode plutôt “concentré” devant son (impressionnant) rack de pédales. Sylvain à la basse est plus mobile, participant même au chant occasionnellement. Et le voir jouer sur sa 6-cordes fretless est toujours aussi impressionnant. Avec Antoine à la batterie, ils apportent une base rythmique et mélodique solide.
Côté set list, c’est la quasi-entièreté de “Time” qui passe à la moulinette, et le groupe se permet même d’y ajouter une nouvelle compo inédite : le nouveau titre s’intègre bien au set, et n’annonce pas de revirement radical du groupe dans un court avenir. Tout en contrastes d’ambiances, le titre donne envie d’être entendu à nouveau, c’est bon signe. Mais les titres de l’acabit de “Sacrifice”, “Shutter part 2″ et surtout” Animals” maintiennent le public en tension sur la grosse heure de set. Un public qui gueule si fort à la fin du set que le groupe est obligé de revenir sur scène pour un rappel sur “Angst Lover” de leur précédent album. Tout le monde repart avec le sourire. Quelle bonne soirée…