THE NECROMANCERS (+ Wormsand ) – 28/08/2020 – Nantes (La scène Michelet)

 

Ce vendredi soir je fête deux anniversaires en un. La première date n’est pas des moindres puisqu’il s’agit du 13e anniversaire de la scène Michelet, bastion metal et grand pourfendeur de la cause du rock sablonneux. Le lieu a organisé pour l’occasion un cycle des plus sérieux avec une série de dates aux styles variés. La deuxième date est plus anodine, il s’agit de mon sixième mois sans concert et autant vous dire que ça n’a pas été simple et de fait je traine mes guêtres ce soir d’une façon un peu particulière pour retrouver le lieu du crime. Car oui, en effet, mon dernier concert avait été notamment celui de Wormsand, groupe qui ouvre de nouveau ce soir ! Je clos donc la faille spatiotemporelle et me lance dans cette soirée à l’organisation toute Covidienne où les groupes auront le devoir de satisfaire deux salves d’auditeurs. Deux sets d’affilé pour chacun afin de permettre d’organiser des concerts à jauge réduite,le public en roulement, masqué et assis au sol dans le respect le plus strict des normes sanitaires.

 

 

D’office Wormsand balance des riffs d’une lourdeur saisissante, le power trio est à l’évidence plus au point que lors de son dernier passage. Le groupe de Menton distille de la première a la dernière composition une atmosphère à la fois lourde et éthérée. Assénant les parpaings les gars jouent sans retenue séduisant les têtes qui dodelines ou donnent de la nuque pour suivre la variété de rythmes. Au chant on assiste à une alternance entre le cri déchiré de Julien le guitariste et la clarté de celui de Clément à la basse. Un grand écart qui semble-t-il donne plus de gage du côté du bassiste. Pourtant il faut admettre que le tout accompagné d’accords et arpèges dérangeants laisse souvent un arrière-goût de malsain, de poisseux qui produit un effet de fascination dans la fosse. Il s’agit d’un fragile déséquilibre où la batterie joue sur le contretemps et quand elle assène les bûches est accompagnée de violentes gesticulations scéniques de part et d’autres. La démonstration de puissance de Wormsand aura étiré les meilleures phrases de leurs compositions connues et permis la présentation de petites dernières. Le public sort convaincu et les tapis chauffés pour accueillir la première vague d’auditeurs pour le groupe suivant.

 

 

L’entrée en matière de The Necromancers est laborieuse, il faut que l’ingé son s’y reprenne à trois fois pour lancer la musique du thème d’introduction. Finalement c’est parti, juste à temps car les vannes commencent à fuser dans la salle.

 

 

Dès les premières notes de « Secular Lord » c’est une putain de vague démoniaque qui emporte les spéctateurs., la puissance des phrases est sans appel alors que déboulent les titres les plus ravageurs du groupe, monte l’envie d’aller au contact. Oui c’est bel et bien frustrant que de devoir suivre un tel set assis sans pouvoir profiter de l’énergie collective qui se dégage d’une fosse qui chahute. Espérons qu’ils reviennent ces concerts moites de corps en transe, un morceau comme « Lucifer’s Kin » n’aurait mérité que cela pour accompagner son introduction nantie d’une basse pachydermique et les lames de fond des grattes où l’on se fait gifler en prime par la grande maîtrise vocale de Tom qui passe avec aisance de la rocaille au plus suave des chant.

Comme pour tous les sets des Pictaviens il est impossible de ne pas fixer le visage possédé de Benjamin derrière ses fûts. En particulier lorsqu’il attaque « Black Marble House » en roulant des yeux déments. Le quartet entonne ses thèmes et lorsque ces derniers sont répétés à en être usés jusqu’à la corde comme présentement, le public en redemande encore, prêt à tout sacrifice sur l’autel de la grosse caisse et du riff poutracier

 

 

Relisant son album Servants ofThe Salem Girl , The Necromancers invoque les pouvoir ancestraux de la sorcière et offre au sabbat convoqué ce soir « Salem Girls Part II » puis « Part I ». Finissant  par envouter la totalité de l’auditoire et démontrant qu’ils ont signé un pacte avec Lucifer au nom de la qualité.

Au moment de sortir, le corps transporté par la joie d’être revenu dans l’arène, au détour d’une conversation on découvre les set lists et s’aperçoit que les deux sets de The Necromancers n’étaient pas les mêmes…quel dommage de n’avoir pas pu en profiter, certes, mais quel bonheur que d’avoir pu remettre les pieds devant une scène grâce à l’association résidente de la salle, Erato qui aura eu le courage de passer la tempête sanitaire et la force de nous rassasier les esgourdes, longue vie à elle et ses congénères.

 

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