Belle chance pour le quatuor ricain The Sword : assurer la première partie de Metallica est une opportunité que peu de groupes peuvent se permettre de décliner ! On notera que Metallica a d’ailleurs derrière lui une tradition de choisir ses groupes de première partie avec un certain « nez » pour le talent (citons notamment Kyuss ou Monster Magnet, pour ce qui nous intéresse le plus). The Sword a donc été choisi pour ouvrir pour les vétérans hard rockers sur la plus grande part de leur tournée européenne, accompagnés des furieux Machine Head, ce qui nous a donné une furieuse envie d’aller voir comment ils s’en sont sortis On se retrouve donc dans Bercy à l’ouverture des portes, et on découvre cette scène impressionnante : un grand rectangle noir, larvé d’amplis divers et variés, et surplombé par un ensemble de rampes en forme de cercueils (qui supportent une part des éclairages de Metallica : malheureusement, ces structures ne seront pas utilisées pour les premières parties). La scène est plantée au centre de la salle, le public étant réparti tout autour. Malheureusement, la scène est préparée pour tous les groupes consécutifs : les amplis et les kits de batterie sont amoncelés partout, et rendent la scène un peu brouillon. Pire encore, le kit de batterie de Trivett Wingo est planquée derrière celle de Lars, sur un côté de la scène (et donc caché de plus de la moitié du public).
L’heure est vite venue pour The Sword de monter sur scène Un peu trop vite venue, l’heure, d’ailleurs ! Le groupe entame ses premiers accords vers 18h45, soit 15 minutes avant l’heure annoncée d’ouverture des portes ! Pas cool Premier choc : le son est pourri ! Bercy n’a jamais été réputé pour son acoustique irréprochable (euphémisme), mais là, un certain sommet est atteint. Une sorte de bouillie sonore emplit Bercy, si bien qu’il faut bien à chaque fois un couplet et un refrain pour reconnaître un morceau Même si le son s’avère plus acceptable devant la scène, depuis les gradins, c’est une horreur. Encore une fois, pas cool. Les musiciens évoluent comme ils peuvent pour occuper tous les coins de cette scène : l’effet est sympa mais ils sont un peu perdus surtout parce qu’on le les voit pas ! On ne peut pas dire que le groupe bénéficie d’un festival de lumières : quelques spots rougeoyants ou bleus baignent vaguement la scène, mais globalement les musiciens évoluent dans une atmosphère sombre et nébuleuse peu amène. Comble du ridicule : à quelques centimètres d’un musicien, non seulement on le voit à peine arriver, mais il faut quelques secondes pour le reconnaître ! Quel dommage
Musicalement, c’est direct et droit à l’essentiel, comme la musique du groupe : un hard rock teinté de metal, baignant dans les 70’s et 80’s (pas étonnant que le groupe ait été repéré par Lars Ulrich himself, grand fan de cette période), gorgé de riffs et de soli bien rentre-dedans. Ca joue bien, et même si le son est un peu criard, les soli de Kyle Shutt rendent bien, et le chant de JD Cronise percute. Le public, qui n’est pas au complet (voir l’horaire de début, honteux), est dans tous les cas un peu amorphe, faute notamment à la bouillie sonore et la pénombre ambiante qui se présentent sous ses yeux : le quatuor n’est vraiment pas sous son meilleur jour. Une chance manquée
A noter que le dernier des deux concerts parisiens verra Lars Ulrich monter sur scène derrière les fûts sur l’un des classiques de The Sword, « Freya » : belle marque de reconnaissance pour les texans !
Laurent