VOLCANO SESSIONS Vol.6 (Little Jimi, Mars Red Sky, Wormsand, Djiin…)- 20 & 21/08/2021 – Volcan de Montpeloux (63)

 

Tout bon fan de stoner de France a déjà entendu parler des Volcano Sessions. Pour notre part nous vous en avons déjà vanté les mérites dans le passé. L’événement est un festival à jauge réduite qui se tient dans le Puy de Dôme sous l’égide de l’association Black Owl depuis 2015. Si à l’origine le festival se tenait en divers lieux, il a la chance d’avoir pu se maintenir ces dernières années dans l’écrin du cratère du volcan de Montpeloux. Le site est à lui seul la promesse de nuits chaudes et vaporeuses pour lesquelles nous avons pris la route avec au ventre la joie due à la perspective de revenir à la vie dans un festival attendu, tant pour des questions sanitaires que pour le privilège de faire partie du peu d’élus accédant au sésame.

 


JOUR 1

 

RED CLOUD

Au programme de cette session est sorti du cratère Red Cloud qui, après de très longues balances, va mettre en valeur la perfection du son qui remplira nos esgourdes durant tout le week-end. Le Groove enjôleur du tout jeune groupe parisien porte à merveille la voix puissante et sensuelle de la chanteuse qui se fera un plaisir de blaster l’auditoire entre deux riffs joyeusement pêchus.

 

LITTLE JIMI

A demi rempli de breuvage magique et houblonné pour quelques dérisoires écus, nous venons admirer Little Jimi qui se charge de venir faire bouillir l’eau de cratère avec son album planant sorti le jour même et chroniqué ici même. Ils passent le test du live avec talent, investissant l’espace de leurs mélodies mi psyché mi épiques qui n’oublieront jamais de faire valoir la puissance de leur son. Bien souvent au cours du weekend leur nom reviendra sur les lèvres tant ils ont séduit et surpris par la finesse de leur dernière production qui se détache habilement du travail de leur premier EP.

 

Les volcans d’Auvergne recèlent bien des secrets et parmi ceux-ci le saint Nectaire et le Pâté aux patates ne sont pas des moindres. Vous l’aurez compris, les Volcano c’est aussi du terroir qui te graisse les entrailles et te fait éructer de plaisir à chaque instant, mais c’est encore Flaux qui en parlait le mieux dans sa chronique de la quatrième édition. Après un arrêt roboratif il est donc temps de redescendre dans le cratère d’où émanent déjà de biens beaux accords.

 

MARS RED SKY

C’est avec professionnalisme et humour que les Mars Red Sky prennent leur tour sur les planches surplombant le lac. A l’aise, ils posent ici leurs compositions en habitués du lieu. Autant vous dire que les blasts doomesques des Bordelais ont encore fait mouche. L’alchimie d’un chant accouché dans la douleur puis le transport provoqué par celui-ci lorsqu’il est repris en duo, la puissance de la section rythmique associée aux riffs les plus psych font exploser les couleurs d’une éruption visuelle et sonore. Une musique qui à la lourdeur du basalte volant sous la pression des gaz libérés.

 

ASHINOA

Pour clôturer ce premier jour, c’est Ashinoa qui vient finir d’abreuver de son jam de l’espace la petite troupe présente. Claviers à fond, ils provoquent un glissement de terrain et les corps sont emportés au pied de la scène. L’intense bordel, le magma foisonnant de leur musique happent les âmes embrumées par les fumerolles et l’alcool. Les corps quant à eux répondent volontiers aux notes rebondissantes et presque électroniques de ces lyonnais. Une parfaite fin de journée pleine de joie et de danses.

 


JOUR 2

 

Le rythme des Volcano fait aussi son charme. Après une nuit presque sans agitation, il est temps de reprendre des forces avec du carburant pour se mettre en condition et de se taper quelques activités ludiques (un vrai camping estival, frisbee et pétanque sont de mise). Il n’est pas encore 13 heures lorsque le son monte du milieu du campement où s’est mise en place une jam session. Les artistes programmés comme ceux venus en festivaliers se passent les instruments et le micro. Le soleil tape fort et beaucoup préfèrent jouir des morceaux improvisés à l’ombre d’une tonnelle ou d’un bosquet ; un moment parfait de mollesse et de détente.

 

SUPER CANDY

Il est presque 17 heures lorsque Super Candy ouvre la journée. Le groupe porte bien son nom et tient sa place. Le bonbon un peu musclé dévoile son esprit au travers d’un power trio jam. Le chant est principalement tenu par le batteur et ses cris allument la mèche de cette journée qui sent le soufre à plein nez. Un groupe qui a été parfaitement programmé pour introduire avec son stoner amical ce second jour de fête et baliser le terrain pour ce qui va suivre.

 

WORMSAND

Le sol tremble, les balances sont en cours ou le volcan se réveille, on ne sait pas trop. Sous un soleil bien lourd Wormsand va venir mettre fin à 18 millions d’années de sommeil et réveiller le volcan. Le visage plein de rage, les membres crispés, chaque musicien du groupe envoie voler à destination du public un bout de doom surpuissant. Un set d’une violence défouloir où le trio occupe l’espace en crachant sa gestuelle outrancière, libérant sa rage à tout va. Un set qui passe comme une nuée ardente et laisse les spectateurs séchés sur place.

 

MAD FOXES

Les Nantais de Mad Foxes saisissent le relais sur les cendres encore fumantes du précédent set. Leur prestation fait la part belle au grunge et Post-Punk. Leurs sonorités tranchent un peu avec les groupes précédents, ni tout à fait psych ni doom, même pas complétement stoner, le trio va devoir se donner à fond. Sans aller immédiatement vers une musique survitaminée. Les morceaux sont à peine contenus et accumulent pourtant leur énergie tout au long du set. La tension gronde sous la roche lorsque le trio arrive à la fin de son concert et finit par la cracher de leurs entrailles devant un public ravi bien que clairsemé.

 

DJIIN

La nuit tombe sur Djiin et rend son set encore plus hypnotique et éthéré. La druidique chanteuse et harpiste du groupe contribue pour beaucoup à cet esprit, c’est d’un cri du fond des âges qu’elle libère la puissance tellurique de ses camarades instrumentistes. Le quartet joue à fond la carte des 70’s et gagne à sa cause en un rien de temps un public dont bon nombre de pupilles se sont grand ouvertes pour savourer cette nuit à hiboux. Sous une quasi pleine lune Djiin nous a offert une partie de son nouvel album pas encore sorti et annonce un patchwork musical de qualité à paraître dans les mois à venir.

 

MOONDRAG

Le temps d’éponger les premières agapes de la journée avec force charcuterie et autres délices à croûte fleurie et c’est Moundrag qui servira de plat de résistance. Ce duo mi décalé mi sérieux a le sens de la mise en scène. Avec seulement un clavier et une batterie, il fait rugir les notes comme un ensemble bien plus complet. Authentiques et investis les deux compères vont cependant recevoir l’aide du guitariste de Djiin et de la bassiste de Cachemira pour former pour quelques temps un groupe d’opportunité qui ira encore plus haut dans les tours et agglomérer au pied de la scène les oiseaux de nuit en quête d’émanations psychédéliques.

 

CACHEMIRA

Alors que les derniers verres de vin chaud s’épuisent et que la fumée se fait dense au sein du cratère, c’est Cachemira qui va avoir la responsabilité de clôturer ces deux incroyables jours de fête. Les Espagnols jouent une musique qui n’est pas sans rappeler Radio Moscow. C’est une fois de plus un véritable voyage au travers du temps qui s’opère. On se laisse porter sur les eaux du volcan, bouillantes de tant de bonnes ondes. L’assistance encourage, crie et réclame ne s’y trompant pas. L’échange avec le groupe est entier, ce dernier allant jusqu’à réclamer au public son assistance pour s’enjailler comme il se doit. La proximité qui fait la spécificité de ce festival apparaît bien plus clairement alors que la journée se termine.

 

Comme pour tout festival réussi c’est le cœur gros qu’il faut quitter les amis et la grâce de l’instant. Cette année encore les volcans d’Auvergne auront inscrit en leur sein une légende de plus avec cette sixième édition des Volcano Sessions.

Merci à Alexandre pour son coup de main photographique.

 

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