Westill Fest 2025 – Jour 1 (Graveyard, Monkeys on Mars, Brant Bjork Trio, Planet of Zeus,…) – 31/10/2025 – Vallet (44)

Si la France n’a pas de Desertfest sur son territoire, la petite ville de Vallet accueille chaque année un parangon de la grand-messe des stonerheads : le Westill Festival. Ce rendez-vous s’est imposé comme un rituel pour les amateurs de sons fuzzés de France et de Navarre. La preuve en est, cette neuvième édition est un carton plein : sold out depuis plusieurs mois déjà, et pourtant on ne vous a pas encore parlé du line-up de haute tenue qui nous est offert cette année. Le temps est venu de faire son pèlerinage habituel et d’investir la salle du Champilambart. Si, durant la première demi-heure, la salle reste encore respirable (il faut dire qu’on est vendredi et que le festival démarre à 15h30), il ne faudra pas longtemps avant que ce grand espace ne soit rempli à ras bord par plus d’un millier de festivaliers de tous poils – dont beaucoup arborent fièrement les couleurs du Hellfest tout proche.

D’une année sur l’autre, on s’étonne de l’avancée de l’organisation : tout est fluide, et il ne faut que quelques minutes pour se retrouver cashless chargée et le coude au bar, prêt à retrouver une des potions houblonnées que sert le festival, surfant toujours sur la vague craft beer qui noie désormais aussi bien le quidam lambda que le hipster défricheur d’amertume.

 


WORMSAND

Pour cette première journée, on aura eu un peu de mal à entrer tout de go dans la lourdeur de Wormsand, qui ouvre le bal avec sa violente précision. Mais une fois le costume de vibrations enfilé, c’est tout le poids du ciel qui s’abat sur la foule. On ne relèvera qu’à peine le départ de Tom Valstar de derrière les fûts, tant Antoine – batteur et acolyte de la formation Bourbier – fait un job impeccable.

 


MEPHISTOFELES

La suite de la journée se fait plus légère : on navigue dans le parfait stoner et le heavy psychédélique de bon aloi. Le festival accueille enfin sur le territoire européen les Argentins de Mephistofeles, qui semblent avoir passé pour l’occasion un pacte avec les dieux du swing et de la basse. On oubliera vite la modération du son dès l’intro de “Satan Sex Ceremonies”, qui aura fait décrocher certains avant “Whore”. Les fans, eux, sont reconnaissants et oublient vite une première partie de set un peu molle, ne retenant que la seconde pour se délecter de “Profanation”, “Curse of the Knife” ou encore du final “Evil Beauty”.


BRANT BJORK TRIO

Ces derniers font fi du peu de mouvement dans la foule, mais cette absence d’expression corporelle ne durera pas. Rapidement, cela va bouger au pied de la scène, car oui : c’est le pape du cool qui entre en lice. Monsieur Brant Bjork et ses deux acolytes viennent démontrer qu’ils en ont toujours sous la wah-wah. Mario Lalli est aussi tendu vers le public que Brant est relax, comme les riffs de “Bread for Butter”. Impeccable, l’homme par qui tout est arrivé semble dépendu d’une armoire, posé sur scène, chemise repassée et barbe soyeuse. Son jeu sans faille, où les simples “Lazy Bones”, “Low Desert Punk” ou “Freak of Nature” suffisent à combler le public. Une fois de plus Brant Bjork Trio fait littéralement s’agenouiller la salle devant leur maitrise.


MONKEYS ON MARS

La salle a pris le train pour le désert, mais elle change vite de véhicule : une bande de singes débarque sur scène et promet un voyage vers Mars. Monkey3 et Mars Red Sky sont venus défendre leur projet collectif, Monkeys On Mars. C’est Monkey3 qui ouvre le bal avec notamment “Collapse” et “Rackman”, avant de passer le relais à Mars Red Sky sur un “Through the Desert” collectif.
Monkeys On Mars est défendu comme un projet à part entière, même si le temps imparti ne leur permet pas de jouer plus de trois titres intersidéraux. On constate avec étonnement que chacun y a trouvé sa place. Le projet démontre qu’il est la meilleure version possible des deux groupes réunis. Il sera indispensable d’aller voir un set complet, car ce soir, des choix ont dû être faits, et le set s’en est trouvé amputé d’autant.


GRAVEYARD

Des choix, il en est aussi question pour nous : nous choisissons de délaisser Graveyard au profit d’une barquette de saucisse-mogettes préparée avec amour par le staff du Westill. Chaque année, en plus de sa traditionnelle tartiflette, le festival met à l’honneur le terroir vendéen et régale joyeusement nos estomacs. Rassurez-vous, la salle de restauration étant mitoyenne de celle de concert, on capte ici et là quelques bribes de Graveyard : il y a pire comme musique de fond, d’autant que le set semble joué au cordeau, nous glissant à l’oreille les échos de “Cold Love” ou encore de “Uncomfortably Numb”.

 


PLANET OF ZEUS

On a bien fait de reprendre des forces, car d’avis de festivaliers, si Monkeys On Mars nous aura foutus sur orbite et que Mister Cool Bjork nous aura donné la leçon, c’est Planet of Zeus qui aura mis tout le monde d’accord. Le public, follement amateur de heavy et plus bigarré que celui d’un Desertfest, se déchaîne pour les Grecs, totalement à leur affaire, manipulateurs comme un “Macho Libre” jusqu’à ce que le public perde toute “vigilante”. “The Great Dandolos” s’empare de Babis, qui hurle à son public furieux les notes d’un groupe que l’on aime critiquer sur album mais ovationner sur scène. On y revient toujours avec plaisir — et ce soir ne fait pas exception.


La première journée se termine dans un nuage de saturation et de bonne humeur, les oreilles qui bourdonnent et le sourire bien accroché. Le Westill a déjà prouvé qu’il savait mettre la barre haut. Et demain, ça risque de grimper encore : Orange Goblin vient dire adieu à la France, et on compte bien être là pour en profiter jusqu’à la dernière note.

 

[A SUIVRE…]

1 commentaire
  • stoned_camembert

    Mais qui dans ce monde choisit d’aller manger une saucisse plutôt que de regarder Graveyard ?:o

    Une très belle affiche pour ce 1er soir du Westill. J’ai trouvé Mephistofeles étonamment prenant, Monkeys un peu brouillon, brant Bjork très chiant, Graveyard sans surprise (très bons, mais je suis tellement fans des albums que j’en attends toujours un peu trop…), et PoZ exceptionnels (comme il y a quelques années à Michelet).

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