WESTILL Fest (Kadavar, The Vintage Caravan, Black Rainbows, Colour Haze…)- 17-18/11/23 – Vallet (Le Champilambart)

On ne va pas vous la faire à l’envers, on n’a pas beaucoup bossé pour cette chronique, mais en même temps, quoi ? On va être honnête la majeure partie des groupes qu’on a eu la chance de voir sur scène ce weekend de Westill, on vous en a déjà parlé à de multiples reprises. Alors on s’est dit, essayons de vous faire vivre ça un peu au travers du festival plutôt qu’en égrenant les noms de formations qui nous auront fait rêver deux jours durant.

 

Donc nous étions présents pour cette édition 2023 du Westill, la troisième pour votre serviteur, la septième pour l’organisation et un certain nombre de fidèles. On attendait vraiment peu de choses de cet événement. Pas qu’on soit blasé et qu’on n’ait pas envie, bien au contraire. C’est plutôt que l’orga faisant plutôt bien les choses il était difficile d’arriver avec quelque défiance. Jusqu’à présent peu de couacs, une salle confortable, un accueil au top et cette année une affiche à faire pâlir d’envie un paquet d’organisateurs (si, si, on en a vu tout rouges d’envie, la bave aux lèvres et le front soucieux de savoir comment un si parfait plateau avait pu être monté par une équipe ne produisant qu’un événement par an). Nous voilà donc partis bras dessus, bras dessous avec une bande d’irréductibles camarades pour ce qui s’annonce le plus parfait des weekends.

Le premier jour avait eu la courtoisie de ne démarrer qu’aux alentours de 18h30, laissant aux travailleurs que nous sommes le temps d’enfiler nos vestes à patchs au sortir du boulot et de nous présenter au pied de la scène pour l’ouverture des hostilités, et ce malgré une queue infernale pour charger l’innovation de l’année, un bracelet cashless. Décidément ce Westill veut faire  comme chez les plus grands. A quoi ressemble ce festival ? Pour ceux qui n’auraient pas eu la courtoisie de nous lire l’an passé, il s’agit d’une organisation annuelle par une bande de bénévoles focalisés sur ce seul événement. On déboule sur un parking de belle taille à quelques dizaines de kilomètres du site du Hellfest, à Vallet, un patelin disposant de toutes les commodités nécessaires à un jeune couple pour s’installer. Le tout, en plein milieu du vignoble Nantais, pas de quoi finir déshydraté. On remonte ensuite se faire caresser les poches par de virils bikers des Kannibals connus pour leur poigne de fer et leur sourire angélique nous évitant par là même une improbable érection lors de la fouille. C’est néanmoins avec une fluidité parfaite que l’entrée se fait dans le Champilambart, une sorte de méga salle polyvalente avec une cour intérieure et une cuisine côté jardin. De quoi coincer le festival entre la cantine du festoche et deux Food Truck. On ne va pas mourir de faim.

Pour accéder à la scène, il faut passer par une allée pleine de merch. ‘Pas à dire, impossible pour le festivalier de repartir aussi riche qu’il est arrivé. Ajouté à cela le point essentiel de tout festival qui se respecte, le bar. Westill c’est un choix de bières à en faire pâlir plus d’un. Surfant sur la mode des bière kraft, le bar propose un choix de bière “standards” déjà dans le haut du panier mais également une série de bière “éphémères” faisant valser d’un instant à l’autre fûts d’IPA et de stout de belle qualité. En conséquence, un bar presque toujours plein et un débit de plus de 120 fûts sur le week-end.

 

Voilà enfin venu l’enchaînement des groupes de ces deux journées. Chaque jour débute sous de bons hospices avec vendredi le trio français Witchorious  et samedi avec les très dynamiques Volcanova, d’un côté un stoner sans fioritures et de l’autre une énergie toute hard rock.

 

Witchorious

 

Volcanova

 

Il faut dire que des groupes dynamiques l’affiche, n’en était pas exemptée avec un set de Deadly Vipers qui aura pris tout l’espace de la scène avec un très présent Fred au chant et des comparses qu’une tournée avec Truckfighters aura sans doute récemment aidés à prendre en ampleur.

 

En parlant de Truckfigters, ils étaient d’ailleurs présents en clôture de cette première journée et mon dieu quelle déception! Le groupe fait les frais d’un problème récurrent du festival cette année, la qualité à géométrie variable du son, à tel point que le chant n’est pas là et quand il perce malgré tout il faut admettre que Ozo n’est pas au sommet de sa forme. Les habituel sauts de cabris de Dango ne suffisent pas à combler le fossé entre ce set et ce que l’on sait de leur capacité à allumer une scène.

Truckfighters

 

Parmi les groupes qui auront fait les frais des variations de son, on compte les français de Red Sun Atacama qui malgré sa bonne volonté et son savoir-faire indéniable, n’ayant pas eu le temps de bien gérer ses balances, se retrouve à court de retours et cela ce ressent. Les gars jouant à vue dans un brouillard sonore peinent à embarquer leurs admirateurs aux premiers rangs mais marquent cependant des points en enjaillant ceux qui les découvrent et qui pourront lors d’un autre concert pleinement apprécier l’énergie dévastatrice que ce combo peut diffuser dans une salle.

 

Red Sun Atacama

Au rayon de la haute qualité du premier jour on retiendra particulièrement le set de Mars Red Sky dont le grand professionnalisme permet au public de se laisser tantôt écraser tantôt soulever par les riffs toujours beaux du trio bordelais.

Mars Red Sky

Ces derniers auront ouvert la voie et celle-ci sera élargie par Colour Haze qui réalise pour nous un concert de cathédrale. La beauté absolue du set n’aura eu d’égal que la virtuosité du batteur placé au centre de la scène et du cercle que forment les musiciens. Un set incroyable de fraternité qui saisit l’âme et le cœur des auditeurs qui en parleront encore le lendemain comme de l’un des sets les plus réussis du festival.

Colour Haze

 

Il y avait fort à faire pour dépasser le plaisir pris lors de la première journée et même si votre serviteur passe plus de temps à papillonner entre l’espace bouffe et les allées du merch lors des concerts classiquement stoner des chypriotes de Stonus ou du post rock masqué des espagnols de El Altar Del Holocausto, il aura tout de même pu en saisir tout l’impact sur les visages réjouis de ses camarades de concert.

Stonus

Portons une attention particulière à El Altar Del Holocausto dont le merch ne désemplit pas ni avant ni après les concert. Il faut dire que la prestation du groupe est attendue, tant pour leur musique que pour leur accoutrement hors norme et ils ne déméritent pas ce samedi soir en laissant descendre un des musiciens dans la fosse qui lui offre un boulevard, rendant ce set instrumental bien palpable.

El Altar Del Holocausto

 

 

Pour ce qui est des limites de notre ligne éditoriale ce samedi, elle est approchée une seconde fois avec My Diligence groupe que nous avions pu chroniquer cette année au Hellfest, et dont nous confirmons tout le bien que nous avions pu en penser. Leur stoner qui se dirige allègrement vers des sonorités plus indéfinissables aura fait mouche auprès du public qui aura délaissé la gamelle des Food Truck le temps d’ovationner la lourdeur de la musique des Belges.

My Dilligence

Organiser un festival c’est aussi savoir organiser les sets et le Westill a eu le chic pour proposer un trio gagnant en fin de dimanche. Black Rainbows d’abord. Un son très correct, une section rythmique lourde à souhait et un Gabriele Fiori très en voix ont permis aux transalpins de dominer le set d’une main de maître. Leur énergie communicative, les riffs psychés entraînants venus de leur dernier album comme des précédents, les maintiennent sur le podium bien chargé des meilleurs groupes de la scène Heavy Psychédélique.

Black Rainbows

Sur le podium on retrouve également Kadavar qui vient en Headliner de ce festival délivrer ses meilleures compositions, jusqu’à ce qu’à la seconde chanson, Christoph aka “Lupus” perde sa voix. Le groupe s’arrête, Christoph s’excusant, hésitant entre clore le set et continuer en version instrumentale. Et là… la magie opère, le désormais quartette (en effet, le groupe s’est doté récemment d’un clavier/guitariste) est porté par les encouragements de la foule pour que continue la fête. C’est sur une vague d’amour absolue que se déroule donc la suite du set où Christoph reprend le micro au mieux de ses possibilité pour quelques titres et clôturer sur un énorme et habituel « Helter Skelter » sous les applaudissement et les mains formant des cœurs au dessus des têtes du public.

Kadavar

La fatigue se fait sentir, les jambes sont lourdes la tête pleine de riffs mais il faut se battre, rester jusqu’au bout. Un certain nombre de festivaliers n’a pas eu le courage de rester, quitte à s’affaler dans un coin de la salle pour gouter aux envolées de The vintage Caravan. Malgré un début de set moins convaincant et issu du dernier album, le groupe finit sur ses classiques devant une salle diminuée de moitié mais reconnaissante.

The Vintage Caravan

Il est l’heure de dire au revoir aux amis, aux connaissances et à toutes ces personnes nouvellement rencontrées. Une dernière bière, on s’attarde sur le parvis de la salle dans l’humidité de la soirée. On retiendra de cette édition une affiche composée d’une main de maître, deux jours avec un son parfois chaotique et des lumières parasites qui n’ont pas toujours mis en valeur les sets. Cependant il est clair que le Westill est devenu cette année un événement incontournable de la scène stoner en France. L’organisation d’année en année s’est remise en question, a corrigé les dysfonctionnements ici et là, mis un point d’honneur à accueillir à merveille son public comme les artistes. Nous lui souhaitons longue vie et lui disons à l’année prochaine!

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