BLACKSTONE – février 2007


Quelques mois après la sortie de leur troisième opus, « Colors of the stone », il était temps de donner la parole à ce groupe français hors norme. Et histoire de faire original, on a décidé de taper la tchatche avec Sam, leur bassiste, l’homme de l’ombre, derrière Marc varez… et on ne le regrette pas !

 

Première interview pour Desert-Rock, tu n’y couperas pas : peux-tu rapidement nous présenter Blackstone ?

C’est l’histoire de Blackstone, le projet d’un batteur, Marc Varez qui n’est pas ce qu’on peut dire un inconnu dans le milieu du Hard Rock, et qui compose un album rock (stoner rock dira t-on) en s’entourant de musiciens de sa connaissance ne venant pas specialement du Metal .

Un 2eme album sort, « The Hight Country », où tout le monde compose, cette fois :Ian Kent écrit les textes en anglais, sa langue maternelle, joue de la mandoline, du slide, de l’harmonica en plus du chant lead, Olivier Jargeais s’occupe des guitares, moi de la basse et évidement Marc de la batterie. Et on sort notre 3ème album « Colors Of The Stone  » chez Brennus music…

Et voilà : on se retrouve quelques mois après la sortie de l’album, mais surtout de nombreux mois après la fin de son enregistrement… Peux-tu nous dire dans quel état d’esprit on se trouve quand sort enfin un album enregistré depuis si longtemps ?

Tu as raison, on a pris notre temps, c’est parcequ’on est plus exigeant, ça nous a permis aussi de prendre du recul … C’est vrai qu’il y a un décalage entre la création et la sortie commerciale d’un album, pour moi lorsqu’il sort, il ne nous appartient plus, on est deja dans le suivant, les musiciens sont des ingrats… Promis, la prochaine fois on ira plus vite !

 

Et ton état d’esprit actuel, quels échos as-tu eu sur l’album, es-tu satisfait de la façon dont il est perçu ?

Les réactions sont trés positives de la part du public en concert comme de la presse musicale, on reste libres artistiquement on est crédibles et respectés, c’est deja beaucoup. C’est sûr, on aurait aimé plus de visibilité…

Finalement, est-ce important ? Je veux dire : on a l’impression que Blackstone fait de la musque pour les musiciens de Blackstone, pour se faire plaisir, et que si ça plaît à d’autres, tant mieux, est-ce que cette perception te paraît proche de la réalité ?

De mon point de vue, un musicien, d’une maniere generale joue dabord pour lui dans le sens où il est sa première critique et son premier public. Nous, on est sincères dans ce qu’on fait et on a pas d’obligation, on fait notre cuisine pour se faire plaisir et pour la partager.

Comment le groupe appréhende-t-il sa façon de composer et d’enregistrer ?

Pour enregistrer, on a une methode, c’est tres simple : on compose chacun dans son coin, on met toutes les maquettes dans une grosse boîte et on s’ouvre une bonne bouteille de scotch, le dernier qui reste debout choisit (rires). Plus serieusement,tout le monde compose et on choisit celles qui nous touchent, on se connait bien et on se fait confiance après, la façon d’écrire est sans doute differente pour chacun d’entre nous, pour ce qui me concerne, c’est tres spontané, c’est l’inspiration du moment…

Comment situes-tu les influences du groupe ? On a le sentiment d’un tel maelstrom musical, qu’identifier des sonorités connues n’est pas facile. On pense tour à tour à des groupes de rock 70’s, à du rock sudiste presque, à des musiques orientales …

Bizarement sur ce 3ème album, on a recentré tout ça tout en étant plus ecclectiques dans le choix des titres. Ca peut paraître contradictoire au premier abord. Le côté rock sudiste c’est sans doute les sonorités country music melées au rock, ça fait partie de nos influences, c’est vrai, et tous ces groupes mytiques des 70’s également, mais il y a encore bien d’autres choses… On a appelé cet album « Colors Of The Stone » parce que ça symbolise les multiples facettes de la pierre comme un groupe pourrait avoir aussi de multiples facettes. C’est notre coté mineral ça ! (rires)

L’oriental nous vient plus du folklore Irlandais cher à Ian et partagé du Chaabi Algerois, on y retrouve quelques similitudes. Tu dois faire allusion aux deux premiers albums où nous avions un percutionniste/choriste Algérien qui nous avait suivi sur une tournée.

 

Au final, comment décrirais-tu le genre musical de Blackstone à quelqu’un ?

On nous a defini comme un groupe de stoner, ça ne nous derange pas, loin de là et on l’assume sans probleme, mais c’est un peu réducteur, on est bien plus ouvert que ça…

C’est vrai que j ‘ai moi-même du mal à vous caractériser musicalement, de manière « claire ». Si c’est une volonté du groupe, ne trouves-tu pas qu’il s’agit aussi d’un risque commercial ? Le marché dela musique est clairement constitué de genres, d’étiquettes, et se positionner à cheval sur ces étiquettes vous prive d’une bonne part des auditeurs potentiels, non ?

C’est ça la sincerité dont je te parlais. Blackstone s’adresse aussi à un public saturé de musique formatée, et il est nombreux. On garde la maîtrise de nos productions, on est indépendants et libres, on se fiche pas mal des étiquettes.

Comment appréhendes-tu ton jeu de basse pour un album de ce type ? Est-ce que l’idée au niveau de ton jeu est de maintenir une cohérence, notamment rythmique, ou bien d’expérimenter des styles de jeu différents pour chaque chanson ?

Sur certains titres de « Colors… » comme « Push me Pull You » ou « The Dogs » la ligne de basse est à l’origine de la composition. Lorsqu’on travaille en studio j’adapte la basse au feeling, parfois Marc a deja posé une ligne, je m’en inspire, et si le titre l’exige je joue plus ternaire, sans tabou musical. La cohésion basse-batterie est trés importante, on peut jouer de façon très subtile, voire un peu groove, et faire la guerre avec du gros son à la disto, du moment que le feeling est là… Blackstone c’est une main de fer dans un gant de velour (rires).

 

Pour revenir sur ce manque de cohésion « de genre », j’ai noté lors de mes écoutes de l’album la grande variété de chansons de genres différents entre elles, allant de la balade acoustique jusqu’au morceau hard rock le plus énergique. Est-ce que l’on peut dire que chaque musicien pousse dans un certain sens et que donc l’album est à l’image de ses individualités, ou bien est-ce que tout le groupe est à fond dans tous ces styles ?

On fusionne et on s’influence mutuellement, on n’impose pas ses références aux autres et si tu regardes bien qui fait quoi sur la pochette, tu remarqueras que les compositions ne sont pas spécialement attribuées à ceux qu’on pense en écoutant les titres. C’est tout le contraire d’un travail d’individualité. Sur le 2eme album « The Hight Contry » j’ai écrit « Lies », un des titres les plus country de Blackstone, et pourtant c’est plus la sensibilité et la culture de Ian. Marc compose de magnifiques ballades acoustiques alors qu’il est plus connu comme un batteur de Hard. C’est spontané, bon pour sa propre culture musicale et bien plus généreux. C’est un vrai bon groupe et on est au service de la musique, on n’a pas de problèmes d’égo .

J’ai eu le sentiment en écoutant l’album qu’il se décomposait en 2 « étapes », la première assez rock, et la seconde plus « relax »… Est-ce une volonté ou bien une coïncidence ?

On a voulu un décollage puissant et un atterrissage en douceur, tout pour faire un bon voyage (rires).

De quoi est constitué le présent pour le groupe, et le futur ?

On a un gig acoustique sur France Inter qui a beaucoup plu, quelques concerts notement un au Hardrock Café en Mars à Paris, on prépare le prochain album et Ian sort le sien, ça s’appelle « Ian Kent And The Immigrants » et c’est vraiment bien.

Qui devrait acheter ton album ? Que lui/leur dirais-tu pour qu’il/ils le fasse(nt) ?

Tout le monde, ça devrait meme etre remboursé par la sécu et reconnu d’utilité publique parceque c’est bon pour ce qu’on a …

février 2007 par Laurent.

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