Après avoir collaboré avec les opérateurs et ses frangins, Mr Cool revient avec le Low Desert Punk Band. Quatre ans après « Gods & Goddesses », ce monument du stoner sort « Black Power Flower », une plaque qui le remet en selle après l’aventure Vista Chino. C’est à l’occasion du Up In Smoke Festival de Bâle que nous avons profité de faire un brin de causette avec ce sympathique personnage qui a fait partie de deux mythes de la scène stoner.
Salut Brant, tu as débuté cette tournée à Vienne en Autriche ; comment les choses se passent-elles ?
Bien, tout se passe bien. Nous jouons ce soir notre troisième show et tout se déroule à merveille.
Comment expliques-tu le fait que certains shows, comme celui de Cologne, sont déjà sold out ?
Honnêtement, je ne prête pas trop d’attention à ceci car cela ne me concerne pas vraiment. Ce qui me concerne c’est de jouer.
En même temps, tu es quand-même satisfait quand les salles sont pleines.
Je suis plus satisfait de mes shows, de mes relations avec mon groupe et de faire de bons concerts. Je respecte et remercie les gens qui viennent aux concerts, mais en tant que musicien, que travailleur-musicien, je me concentre sur ce que je dois faire qu’il y ait 10 personnes dans la salle ou 400, je dois donner le meilleur.
Tu n’as rien sorti sous ton nom depuis « Gods & Goddesses », je crois…
…oui cela fait déjà 4 ans.
Comment Vista Chino a interagi avec ta propre carrière ?
C’était énorme, vraiment fantastique ! Quand j’ai sorti « Gods & Goddesses », cela faisait 10 ans que je consacrais mon temps à enregistrer et tourner non-stop. J’étais vraiment fatigué ; j’avais cette envie d’être véritablement dans un groupe que ce soit pour la créativité, le mental voire même les finances. C’était donc bien cool quand John m’a téléphoné pour ce projet : nous étions de retour aux affaires.
A ce propos, comment m’expliques tu le fait que John, Nick et toi sortiez un nouvel album chacun cette année ?
John, Nick et moi, nous sommes des bosseurs et nous savons que ce que nous faisons en tant que musicien est un boulot et qu’il faut bosser. Nous nous entraînons mutuellement dans cette dynamique.
Vous tournez aussi des fois ensemble.
Cela nous arrive, j’aimerai toujours jouer avec eux.
As-tu écouté leurs nouveaux albums ?
Je n’ai pas vraiment écouté leurs nouveaux enregistrements. Nick m’a envoyé quelques unes de ses nouveautés il y a quelques mois : ça sonnait bien. J’ai par ailleurs écouté quelques nouveaux titres de John : c’était bon. Mais honnêtement je n’ai pas écouté ces disques dans leur intégralité.
Ton actualité c’est « Black Power Flower » qui sort sous la bannière des Low Desert Punk en novembre. Que peux-tu nous en dire ?
L’album a été enregistré dans mon studio dans le désert. J’ai du matériel analogique et nous avons bossé avec des bandes. C’est un disque rock et nous le trouvons bien. Nous sommes déjà en train de penser au prochain (rires).
Est-ce la suite de « Gods & Goddesses » ou de « Punk Rock Guilt » ?
Ni l’un ni l’autre je crois, c’est un nouveau disque, avec sa propre identité je pense.
En parlant de « Gods & Goddesses », tu étais sensé sortir un live après la tournée. Quand pourrons-nous nous le procurer ?
Je ne sais pas, j’ai plusieurs enregistrements live sous le coude. Honnêtement, c’est juste une histoire de temps : je suis très occupé. J’ai été tellement occupé que je n’ai pas pu le faire, mais j’adorerais sortir ce projet.
Est-ce les mêmes raisons qui repoussent la sortie de « Jacuzzi » [ndlr : disque instrumental que Brant a enregistré mais jamais sorti] ?
Oui exactement ! J’aimerais sortir « Jacuzzi » cette année ou l’année prochaine, mais c’est aussi ce que je disais l’an passé (rires). Ce n’est vraiment qu’une question de gestion du temps car j’y suis attaché.
Le rock typé seventies est désormais une tendance très en vogue, ce qu’il n’était pas lorsque tu as débuté. Quelle est ta vision de cette mode ?
Je ne sais pas, je dirais que je ne suis pas dans le rock seventies ; que mes goûts sont plus spécifiques que cela. J’aime les rock’n’rollers originaux, les sixties, des trucs de hippies et je pense que les débuts des seventies étaient très bons. C’est une grande décennie, c’est dix ans et je ne considérerai pas comme étant bon tout ce qui a été produit durant ces années. J’aime à croire que quand tu dis que le rock seventies est populaire, nous parlons du début de cette décennie avec des trucs comme Sabbath et des bons trucs comme Alice Cooper.
Est-ce que la pression est différente lorsque tu lances une tournée comme celle-ci en solo que quand tu pars avec Vista Chino ou Kyuss Lives ?
Quand c’est mes projets solos, je me sens plus à la maison, je peux bouger comme je le désire et me sens plus confortable. Je prends du plaisir à être le membre d’un team, mais des fois je dois être un leader et maintenant j’en suis un : je suis plus relax.
Et comment ça se passe avec tes musiciens actuels ?
Ils sont fantastiques ! Il y a Tony Tornay à la batterie, que tu connais par son groupe Fatso Jeston. Et puis Dave Dinsmore à la basse – un autre gars du désert qui a déjà joué avec moi mais aussi chez Unida par exemple – et Bubba DuPree à la guitare [ndlr : guitariste du groupe Void, groupe tendance hardcore de la côte Est].
Fu Manchu tourne aussi actuellement, avez-vous pensé à refaire quelque chose ensemble comme avec Kyuss ?
Je n’y ai jamais vraiment pensé. Je les apprécie beaucoup et ai passé de bons moments avec eux. Ce groupe m’a vraiment sauvé la vie. Je pense j’étais vraiment perdu après Kyuss et Scott m’a demandé de les rejoindre ; je lui dois beaucoup et je suis heureux de faire ce que je fais. Je les croiserai en Belgique, mais il n’y aura pas de surprise.
Tu es sur Napalm, un label autrichien, comment s’est mise en place cette collaboration ?
Juste après avoir sorti « Gods & Goddesses », Napalm m’a approché et m’a dit que ma musique les intéressait. C’était un label heavy metal qui voulait vraiment aller dans le rock plus organique. Nous avons parlé du deal et signé celui-ci. Plus tard, nous avons aussi collaboré avec ce label avec Nick et John. Du coup, après Vista Chino, j’ai continué à bosser avec ces gens vraiment sympas.
Et comment considères-tu leur intérêt pour le rock organique, ou stoner voire desert ?
Je pense qu’ils sont orientés vers le business, que c’est un business et qu’ils le font bien.
Toi aussi tu es orienté business…
… Non je suis un artiste ; je dois comprendre le business pour être un artiste. Je ne me considère pas comme un businessman. Le business est pour moi une deuxième langue ; ce n’est pas ma langue naturelle, mais je dois la parler de temps à autres pour communiquer et sortir mes trucs ; ça fonctionne très bien avec Napalm à ce niveau.
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