HELLACOPTERS – octobre 2005


Même si ce quintet venu du froid n’est pas à proprement parler un groupe de stoner, il m’a paru intéressant de leur consacrer quelques lignes sur ce site car, et ce n’est pas eux qui vont le démentir, loin d’être une formation de stoner pur jus, ils touchent un public assez similaire et puisent leurs influences dans le même répertoire.

 

Rassembleurs en diable, ces cinq Suédois pratiquent un rock’n’roll sauvage qui se dit fortement influencé par les icônes rock des années soixante, mais qu’ils pratiquent de manière beaucoup plus déglinguée que leurs idoles. Les Hellacopters sortent ces jours le second single “I’m in the band” issu de leur récent album “Rock’n’roll is dead”. C’est à l’occasion de leur halte genevoise que je me suis entretenu avec Robert, l’homme qui malmène la batterie de la formation. Bienvenu au pays du punk’n’roll dont ces lascars sont les maîtres incontestés !

 

Vous venez juste de sortir le second simple extrait de votre nouvel opus, pourquoi s’être décidé pour “I’m in the band” ?

Nous avions eu quelques discussions à propos du deuxième titre que nous sortirions sous ce format ; j’ignore encore comment va se passer cette sortie, mais nous avons tourné la vidéo. Nous avons pas mal tourné l’été dernier pour des festivals et ce morceau a immédiatement été apprécié par le public. Notre idée était de nous focaliser sur le morceau “No angel to lay me away” comme premier single. Nous avons ensuite discuté avec notre maison de disque, avec qui nous entretenons de très bons rapports, et leur avons demandé quel titre ils mettraient eux en avant. Ils nous ont dit “Everything’s on tv”, nous avons dit que ce serait parfait. Cette fois nous y sommes allé avec ce morceau-là fort de l’impact qu’il avait eu l’été passé.

Vous avez sorti votre nouvel album pendant que vous tourniez dans les festivals estivaux. Comment le successeur de “By the grace of God” a-t-il été accueilli ?

Et bien certains morceaux comme notre nouveau single ont été particulièrement bien perçus, mais l’album en général a aussi reçu un très bon accueil. Le premier show que nous avons donné prenait place une semaine avant la sortie de l’album et tout le monde chantait et prenait du plaisir alors que les gens ne connaissaient pas les compositions.

 

Depuis votre album “High visibility”, Chips K. est votre producteur attitré. Sa participation ne s’arrête pas là puisqu’il prend part au processus en jouant ainsi qu’en assurant quelques parties vocales, est-il le sixième membre du groupe ?

Non pas vraiment un sixième membre comme ça, mais c’est quelqu’un d’important pour nous, il est avec nous pendant l’enregistrement, mais aussi pendant les répétitions qui le précèdent et il ne se contente pas d’écouter puisqu’il apporte des idées ou des modifications quant au format des morceaux. C’est son boulot de producteur en fait, c’est pour ça qu’il n’est pas vraiment le sixième membre.

Comment était-ce de jouer dans les grosses manifestations de l’été devant un public pas là exclusivement pour vous et surtout avant que le soleil ne soit couché ?

Je pense que le meilleur type de salle pour nous c’est un club comme celui dans lequel nous jouons ce soir car ça marche parfaitement comme ça. Personnellement j’aime aussi jouer dans ces festivals pendant qu’il fait jour car tu touches des gens qui ne te connaissent pas et qui, pour certains, n’ont même jamais entendu parler de ton groupe. Comme les gens sont en mouvement dans ces structures, ils s’arrêtent et peuvent apprécier ta musique. Le point positif c’est que tu peux toucher le public d’autres groupes présents.

Tu penses partager les mêmes choses avec une telle audience ?

Je vais aussi voir des groupes dans ces festivals, dans tous les styles, d’Iron Maiden à R.E.M. cet été. C’est toujours cool d’aller voir d’autres groupes.

A propos d’autres groupes, quels sont les groupes qui vous ont vraiment entraîné dans ce style ?

Les formations des années soixante et soixante-dix nous ont beaucoup influencées. Nous aimons ce style rétro même si nous ne sonnons pas comme elles. N’importe comment nous ne copions pas ces gens car nous jouons de la manière dont nous jouons et même en copiant un groupe, nous ne pourrions sonner exactement comme lui. Nous sommes nous-même depuis “Supershitty to the max” jusqu’à notre nouvel album même si ces deux albums sonnent différemment. Jouer de manière sauvage a toujours été notre truc, mais nous jouons mieux maintenant.

 

Vous avez été sur deux énormes labels indépendants soit Man’s Ruin et Sub Pop. Quelle est la grosse différence entre ces structures et votre maison de disque actuelle ?

Il faut savoir qu’aux Etats-Unis nous ne sommes pas sur Universal Music. Nous sommes chez eux en Europe. Cette major est très axée sur le profit et ils ne voient pas de potentiel financier en nous pour les USA. C’est la raison essentielle pour laquelle nous sommes sur de petits labels là-bas. Cependant nous devons attendre six mois car Universal Music ont une option sur notre album pour ce territoire. La dernière fois nous avions opté pour Liquor & Pocker, mais pour le moment nous attendons leur refus pour aller de l’avant.

Les grosses boîtes de l’industrie musicale sont en guerre avec certaines pratiques en vigueur sur le web. Quelle est votre approche de cette problématique ?

Cette dynamique ne peut pas être arrêtée. Les CDs vont mourir d’ici quelque temps, personnellement je n’aime pas beaucoup ce format, je lui préfère le vinyle. Les fans de musique vont se retourner vers ce format d’ici quelque temps. C’est plus le problème des compagnies musicales que celui des musiciens car aussi longtemps que les gens nous écoutent et viennent nous voir c’est bon pour nous.

Vous avez enregistré un nombre impressionnant de split album. Est-ce votre manière de partager vos goûts avec votre public ?

Certainement en ce qui concerne The Flaming Sideburns ou New Bomb Turks, c’est fun et ça permet de le faire sur des petits labels aussi. Nous pouvons reprendre chacun les titres des autres. Nous en avons fait plusieurs avec Gluecifer, The Flaming Sideburns et avec les Australiens de Powdermonkeys, mais ces objets sont en quantités limitées à chaque fois c’est pour ça que nous les avons regroupé sur deux compilations. D’autre part certains de ces morceaux sont excellents car nous ne fournissons pas moins d’effort pour eux que pour ceux qui se trouvent sur nos albums. Certains sont même meilleurs.

Pour certaines personnes, vous êtes liés à la scène stoner. Comment expliques-tu le trend actuel de ce style musical ?

Je sais que certains nous considèrent comme faisant partie de cette scène, mais je ne sais pas d’où cela provient quand bien même j’aime personnellement ce style musical. Je suis un gros fan de Kyuss et Monster Magnet, mais je ne nous considère pas du tout comme faisant partie de cette scène car nous sonnons différemment et jouons plus vite. Je pense néanmoins que nos influences sont identiques.

 

octobre 2005 par Chris.


1 commentaire
  • Interview sympa mais c’est habituel avec ces mecs!

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