Il est 19H30 au Minus One de Gand, quelques heures avant le premier concert de cette tournée européenne, la 3ème en moins d’un an. Les Karma To Burn sont arrivés il y a à peine une demi-heure, en retard sur le planning prévu, et sont seulement en train de décharger leur matériel. Loins d’être tendus, nos lascars sont toujours très dispos et c’est un Will Mecum souriant, une casquette des Yankees vissée sur la tête, qui nous accueille.
Salut Will.
Salut.
Cela fait plusieurs mois que Karma To Burn s’est reformé. Vous avez beaucoup tourné pour l’occasion, puis Appalachian Incantation est sorti, et vous êtes encore sur la route, jouant maintenant 2 sets par soirée.
Parfois seulement.
Où trouvez-vous toute cette énergie ?
C’est une bonne question. En ce moment, c’est plutôt « Fais-le ou crève ». Tu vois ce que je veux dire : une deuxième chance n’arrive qu’une seule et unique fois, c’est pourquoi Il faut se donner à fond pour que tout se passe à la perfection. Et comme notre come-back semble être apprécié par pas mal de monde, on donne le meilleur de nous mêmes.
Reparlons rapidement de ces 2 sets par soirée. Sur le site de Year Long Disaster, on a pu lire que vous et Rob alliez jouer avec Rich et Daniel ?
Seulement sur certaines dates en fait. Et inversement, Daniel jouera avec nous pendant le set de Karma To Burn. Il a appris certaines chansons de Karma, nous avons écrit des titres ensembles, donc voilà.
Est-ce uniquement pour cette tournée ou bien est-ce amené à devenir moins temporaire ?
Cette tournée, c’est l’occasion de prendre la température de l’eau. On va essayer de jouer à 4, histoire de voir ce qu’apporte le fait d’intégrer une deuxième guitare, et surtout de voir comment les gens réagissent.
(Rich rentre dans la pièce en chantant « Happy Birthday » et en déposant deux ventilateurs aux pieds de Will)
(hilare) Yeah !!!! J’ai des fans on dirait. Le temps va être venteux sur scène. C’est vraiment génial d’avoir des fans : ils m’amènent tout ce que je veux (rires)
Est-ce que tu peux nous dire quelques mots à propos de Treasure Cat ?
Quand Karma a splitté et que les autres sont partis en cure de désintox, j’ai monté un nouveau groupe avec des mecs de Virgine Occidentale. On a fait quelques trucs, sorti un album. Il sera dispo au stand merchandising sur la tournée d’ailleurs. J’ai commencé Treasure Cat parce que je suis incapable de ne pas jouer. Matt et Brewer sont vraiment sympas, c’était génial. Nous sommes restés un groupe local. On a peut être fait une tournée aux States. Les gens avaient l’air assez réceptifs. Et puis, tout autour de Karma To Burn s’est enchaîné a une vitesse folle. Nous avons commencé à tourner. Du coup, ça fait un bail que je n’ai pas pu jouer avec les mecs de Treasure Cat….
et donc ? À l’heure actuelle ?
A l’heure actuelle, Treasure Cat est en stand-by. J’ai mis ça de côté pour l’instant.
Justement, on a parlé des relations entre Karma To Burn et Year Long Disaster qui avaient au départ comme point commun le fait de partager un musicien. C’est le même schéma avec Treasure Cat finalement. Est-ce que l’idée d’inclure Treasure Cat a ces récentes tournées ne t’a pas effleuré l’esprit a un moment donné ?
Ca aurait voulu dire pour moi trois sets par soirée et ça serait complétement dingue. Je peux monter jusqu’à deux performances, mais trois…..je n’ai pas autant d’énergie (rires)
Votre nouvel album est sorti il y à quelques mois. Comment trouves-tu l’accueil qui lui a été réservé ?
Jusqu’à présent l’accueil des critiques et des fans a été formidable. Je pense que les gens aiment cet album, enfin, je ne sais pas. Généralement, même si les gens ne l’aiment pas, ils ne viendront me voir en disant « Le disque est vraiment génial ». C’est le genre de truc que tu vois au moment d’une rupture sentimentale. Tous tes potes te disent : « Mec, qu’est-ce que je pouvais la détester cette nana ! » alors que, lorsque vous étiez ensembles, c’était plutôt du genre « C’est une fille géniale ! » (rires)
Et après cet assez long break, est-ce que le processus d’écriture pour Appalachian Incantation a été différent de celui pour vos précédents albums ?
Nous n’avions pas joué ensembles depuis un très long moment et lorsque nous avons recommencé, rien n’avait changé. L’alchimie était et est toujours là.
A priori, le choix de Napalm Records pouvait paraître étrange pour la sortie de Appalachian Incantation. Est-tu satisfait du boulot qu’ils ont fait jusqu’à présent ?
Jusqu’à présent oui. Ils font du bon boulot en matière de promo. Il y a toujours quelques points, plus « internes », sur lesquels on doit travailler. Mais c’est la même chose avec toutes les maisons de disques. Donc oui, nous sommes contents de ce choix. Et puis Napalm nous aide énormément, notamment sur les tournées. Tout est nickel donc.
On l’a dit, vous tournez énormément depuis votre reformation, et surtout en Europe. Comment expliques-tu le fait de drainer de plus en plus de fans sur le Vieux Continent contrairement à ce qui se passe dans votre propre pays ?
Je ne sais pas trop l’expliquer. Une chose est sûre : les gens ici ont définitivement un esprit rock plus « ouvert ». Au Etats-Unis, c’est le hip-hop et les DJ qui prédominent actuellement. C’est difficile de percer pour un groupe comme nous. Nous ne sommes pas « commercialement » viables, et du coup une grande majorité de gens s’en fout. Aujourd’hui, le rock est devenu « underground » aux Etats-Unis, un peu comme l’était le punk-rock dans les seventies.
Beaucoup de gens, avant d’entendre ou de voir Karma To Burn, ne pensaient pas qu’un trio instrumental rock était capable d’envoyer le bois comme vous le faites. Par exemple, j’ai amené un de mes amis qui ne vous connaissait pas la dernière fois que vous êtes venus en Belgique. Sa réaction à la fin de votre set a été « Whaowww ! ».
(rires)
Vous balancez donc des versions solides de vos titres sur scène. Penses-tu que ça desservirait vos chansons si vous y incorporiez quelques jams ou autres soli ?
Ce n’est pas ce qu’on recherche. En incorporant ce genre de choses sur scène, nous perdrions l’aspect « in your face » que nous voulons véhiculer. Nous voulons concentrer notre énergie pour que notre musique soit la plus directe possible.
Des rumeurs parlent d’un nouvel album avant la fin de l’année. Info ou Intox ?
Un nouvel album ? Il serait plus juste de dire avant l’été prochain. Nous y travaillons. Nous avons déjà quelques titres de prêts, mais nous sommes loins d’en avoir assez pour faire un album. L’écriture devrait être terminée au mois de février, peut-être mars. Et après, direction le studio pour une sortie courant de l’été 2011. Attention, je ne dis pas que c’est le calendrier officiel (rires), mais ça serait vraiment chouette si ça pouvait se passer comme ça.
Et à quoi peut-on s’attendre pour ce prochain album ?
Nous pensons plus à un truc du genre moitié/moitié. Une moitié instrumentale, et une moité avec du chant.
Justement, j’allais te poser la question. Avec John Garcia par exemple derrière le micro ?
Il se trouve qu’on va bosser avec John en septembre. Nous avons booké 5 jours en studio courant septembre avec lui, et nous verrons bien ce qui va ressortir de cette session. Si c’est assez bon, ça se retrouvera peut-être sur le prochain album en effet.
C’est quoi la suite alors, après ce mini trip sur les routes européennes ?
La tournée s’achève le 12 août je crois. Deuxième quinzaine d’août et septembre, c’est repos. Enfin, nous allons écrire tranquillement et il y a cette session en studio. Ensuite, Le 1er octobre nous partons sur les routes américaines avec The Sword. Et pour finir, en novembre, nous seront de retour en Europe avec Monster Magnet.
Qu’est-ce que j’aimerais être au States au mois d’octobre !
Ouais, cette tournée va vraiment être super cool. The Sword est un groupe énorme. On fait la totale en plus : côte est et côte ouest.
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