LA IRA DE DIOS – mars 2007


Alors que La Ira de Dios vient de sortir de studio après avoir enregistré quinze morceaux en deux jours, dont dix figureront sur leur troisième album intitulé « Cosmos Kaos Destrucción », petit retour en arrière en compagnie de Chino et Carlos pour nous éclairer sur ce groupe atypique de la scène sud-américaine.

La question inévitable, peux-tu nous résumer la biographie du groupe ?

Chino : Le groupe s’est formé en mars 2001 à Lima, au Pérou et nous avons commencé en tant que trio. Aux alentours de juillet 2003, nous avons sorti notre premier album intitulé « Hacia El Sol Rojo » réalisé en auto-production et pressé à 200 exemplaires. Deux ans plus tard, le label allemand Nasoni Records nous a signés et a ressorti cet album. Au début de l’année 2005, le line-up a changé et nous avons ajouté un membre. A présent, on trouve Carlos Vidal à la basse, Xtian Abugattas aux effets, Enrique de Vinatea à la batterie et moi à la guitare et au chant. L’année passée, Nasoni a sorti « Archæopteryx », notre second album et nous avons fait notre première tournée … une tournée européenne de deux mois.

Quelle est l’origine de votre nom, La Ira de Dios ?

Chino : Ce nom vient de « Aguirre La Ira De Dios (Aguirre The Wrath of God) », un film de Werner Herzog. La bande son de ce film a été enregistrée par Popol Vuh et le morceau éponyme est une de mes chansons préférées. Nous pensions que c’était un nom parfait pour faire référence à notre son.

Carlos : N’est-ce pas un nom sympa et impressionnant ? Tu ne peux pas rater l’occasion de faire partie d’un groupe qui a un nom pareil !

Comment décrirais-tu votre musique à quelqu’un qui ne vous a jamais entendu ?

Chino : Comme du Very High Octane Space Rock.

Carlos : Une sorte de Cosmic Heavy Psych Rock.

 

Quelle est la situation du Rock au Pérou ? Quels styles sont les plus populaires ?

Chino : Comme partout, il y a beaucoup de daube dans les médias, tous les bons groupes font partie de l’underground. C’est un pays où la plupart des gens écoutent de la musique latine comme la Salsa, le Merengue ou le Reggeaton mais dans la scène Rock, les groupes les plus populaires sont ceux qui font de l’Emo-Indie-Punk pour les gosses. Il y a également beaucoup de Metal, certains groupes sont cools, mais il y a aussi une scène underground méconnue au sein de laquelle on trouve aussi bien des groupes qui font de l’électronique expérimentale que du Doom. Elle est assez restreinte mais contient de très bons groupes.

Carlos : Il est évident que le Pérou n’est pas un pays de rockers. Durant les 60’s et les 70’s, les meilleurs groupes péruviens (Los Saicos, Tarkus et Pax par exemple) n’avaient pas la possibilité de développer une carrière musicale sérieuse pour des raisons politiques et économiques. Tu ne peux pas vivre du Rock underground au Pérou. Aujourd’hui, il y a seulement une poignée de groupes respectables qui se battent pour défendre le Rock depuis des années et ce dans l’indifférence totale.

Chino : L’indifférence est de la violence mec !

Est-il facile pour un groupe comme La Ira de Dios de jouer au Pérou ? Avez-vous l’occasion de jouer ailleurs en Amérique du Sud ?

Chino : Plus au moins … Tout d’abord, il est difficile de jouer en dehors de Lima, tout est très centralisé sur la capitale, que ce soit la politique ou les endroits où tu peux trouver du boulot. Jouer à Lima n’est pas très compliqué, mais uniquement au sein d’un petit circuit de clubs. Le problème en Amérique du Sud, ce sont les distances. Pour nous, les voyages en Argentine ou au Chili (qui sont les deux grands pays les plus proches) coûtent trop chers.

Vous avez été nominé dans la catégorie rock d’un concours organisé par le plus grand quotidien du Pérou. Cela signifie-t-il que les choses commencent à évoluer pour vous dans votre pays ?

Chino : Cà commence clairement à bouger, mais c’est du à ce que nous avons fait, la tournée européenne, qui est quelque chose de tout à fait inhabituel pour un groupe péruvien. Seuls les groupes folkloriques font çà, même pas les artistes pop. Et bien sûr, personne ne s’y attendait de la part d’un groupe issu de l’underground. Mais nous n’avons pas eu et n’avons toujours pas beaucoup de visibilité dans les médias. Si un groupe pop politiquement correct avait réussi à faire ce que nous avons fait (trois albums et une tournée internationale en un an), il serait sur la couverture de tous les magazines … mais peu importe …

Carlos : Peut-être que grâce à ce concours, nous aurons quatre ou cinq spectateurs supplémentaires aux concerts et nous serons très satisfaits de cette amélioration !

Je ne connais que Reino Ermitano comme autre groupe péruvien, mais ils pratiquent un style assez éloigné du vôtre. Avez-vous beaucoup de contacts avec eux ?

Chino : Bien sur ! Ce sont nos frères (et sœur), nous partageons très souvent la même affiche ainsi qu’avec El Cuy, un groupe au sein duquel on retrouve également Marcos, le bassiste de Reino Ermitano. Nous avons créé notre propre label avec eux, Ogro Records, qui nous permet de sortir nos albums au Pérou. A part El Cuy, Reino Ermitano et nous, il y a quelques groupes comme Mazo, Quondor ou Caballo de Plomo sur lesquels tu devrais jeter une oreille. Nous sommes sur le point de sortir leurs albums ainsi qu’un tribute à Venom avec des groupes espagnols et péruviens.

L’Amérique du Sud se fait régulièrement remarquer avec des groupes stoner de qualité. Avez-vous l’impression de faire partie d’une scène ?

Chino : Comme je le disais plus haut, le problème en Amérique du Sud, c’est la distance et donc, c’est un peu comme s’il n’y avait pas de scène sud-américaine. Nous avons une scène péruvienne, une scène chilienne, une scène argentine, … et nous avons de très bons contacts avec les groupes de ces pays, mais je persiste à croire que chaque pays a sa propre scène et qu’il n’existe pas de scène sud-américaine unie ou du moins pas encore.

Carlos : Il est évident que les groupes d’Amérique du Sud ne partagent pas le même public et donc il n’y a pas de scène sud-américaine. Il est impossible pour un habitant de Lima d’aller jusqu’à Buenos Aires pour le week-end dans le but d’assister à un concert de Los Natas ou qui que ce soit d’autre. Ce serait génial de voir les groupes sud-américains tourner sur tout le continent, organiser des festivals ensemble, mais pour le moment c’est seulement un rêve. La situation économique n’est pas bonne et c’est encore pire pour les petits groupes.

 

Vous faites de la musique psychédelique avec un son très brut et finalement très stoner. De quel style vous sentez-vous le plus proche ?

Chino : J’aime que les gens nous disent que nous sommes un groupe stoner ou que nous sonnons comme tel car à présent nous apprécions énormément certains groupes stoner. Lorsque nous avons formé La Ira de Dios, nous ne connaissions rien de ce style musical. C’est suite à la sortie de notre premier album que les gens ont commencé à nous ranger dans cette catégorie et nous ne savions pas de quoi ils parlaient ! Et lorsque nous avons découvert ce mouvement stoner, ce fut une très bonne surprise car nous avons découvert que nous n’étions pas seuls, qu’il y avait plein de gens dans le monde qui partageait la même vibration à propos de la musique. Mais nous avons commencé en écoutant du Krautrock, des groupes de Space Rock comme Hawkwind, énormément de Blues et de Punk Garage …

Carlos : Comme Fred « Sonic » Smith avait l’habitude de le dire : « Yeah, that’s right ! »

Chino : Cà c’est une bonne réponse mec, ahahah !

Comme la majorité des groupes sud-américains, vous avez choisi l’espagnol pour le chant. Est-ce par facilité ou pour afficher votre identité ?

Carlos : Même si composer en anglais pourrait être plus simple, ce serait forcer les choses. Nous vivons au quotidien en utilisant l’espagnol et c’est donc ce que nous sommes.

Chino : Ouais … et c’est la langue que ma mère m’a apprise quand j’étais enfant !!! Mais effectivement, c’est plus facile et c’est une façon de défendre notre identité.

Vous avez sorti deux albums sur Nasoni, un label allemand. Comment avez-vous obtenu ce deal ?

Chino : On a eu de la chance car un ami a fait écouter quelques mp3 à un autre ami qui était allemand et celui-ci les a passé à un autre ami qui était Hans lui-même, le propriétaire de Nasoni. Il a aimé ce que nous faisions et nous a contactés.

Il semble qu’il y aie un concept derrière « Archæopteryx » (que nous pouvons considérer comme le premier oiseau connu et qui symbolise l’évolution des espèces). Peux-tu l’expliquer ?

Chino : En fait, l’album raconte l’histoire de cet oiseau et par extension celle d’un ange déchu (représenté sur la pochette) qui essaye de voler toujours plus haut, tombe dans un abîme et meurt avant de renaître dans l’obscurité pour reprendre son vol vers ses origines, le sommet de la montagne. Le premier album, « Hacia El Sol Rojo », était une histoire qui se déroulait dans l’espace, celle-ci se déroule ici, dans les Andes.

Carlos : L’ archæoptéryx était un oiseau peu développé qui représente malgré tout un pas en avant dans l’évolution des espèces. Parallèlement, cet album marque une évolution dans le son du groupe par rapport au premier album. Il raconte également les défis et transformations d’un personnage qui se bat pour son désir de liberté dans un environnement très dur et hostile. En tant que groupe underground qui essaye de suivre le chemin qu’il s’est choisi à travers la société péruvienne, nous nous sentons comme l’archæoptéryx de notre album.

Est-il important pour vous d’avoir un concept derrière chaque album ? Le déterminez-vous à l’avance ou se révèle-t-il naturellement au cours de la composition ?

Chino : Avec le premier album, j’ai réalisé que je pouvais tirer un concept des chansons après avoir écrit tout le matériel. Mais pour « Archæopteryx », le concept est venu avant. Nous avions ce concept à propos de cet oiseau et lorsque nous avons écrit les morceaux, nous avons essayé de les incorporer au canevas de l’histoire. Cet album a failli s’appeler « Ave Fenix y las Cordilleras del Sur », quelque chose qu’on pourrait traduire comme « le Phénix et la chaîne de montagne du Sud », mais Carlos a proposé qu’on le nomme simplement « Archæoptéryx » car le titre précédent lui semblait trop long et il nous a facilement convaincus, ahahah !! Pour les nouveaux morceaux que nous avons écrit pour le prochain album, nous ne voulons plus raconter une histoire comme nous l’avons fait auparavant, mais peut-être que le concept sera le son. Un concept de son chaotique.

 

J’ai eu la chance de passer quelques jours dans les Andes il y a quelques années. C’est un endroit magnifique qui inspire la sérénité. Etes-vous également sensible à cela ? Dans quelle mesure cet environnement vous inspire-t-il ?

Carlos : Comme tu l’as certainement constaté, les Andes sont infinies, énergétiques et mystiques. C’est une pure source d’inspiration pour le Space Rock, sans aucun doute.

Chino : Plutôt que de la sérénité, je dirais qu’il y a beaucoup d’énergie qui se dégage des montagnes et tu peux la ressentir quand tu y es, c’est très puissant et pur. La musique traditionnelle de là-bas, l’Huaynos, est également une grosse influence pour nous. C’est une musique très mélancolique avec un feeling cosmique, il faut l’expérimenter dans cet environnement. Et s’il te plait, ne va pas croire que cette musique est celle que tu entends habituellement dans nos stations de metro ou sur nos places. Cà, c’est de la merde …

Sur la pochette, on peut lire que « Archaeopterix est dédié aux Anciens, qui veillent sur nous depuis le Sud-Est ». Qui sont les anciens pour vous ? Dans quelle mesure les mythes et/ou la religion ont une influence sur votre musique ?

Chino : Ce sont ceux qui vivent aux sommets des plus hautes montagnes, ce sont les plus hautes montagnes elles-même. Ils ont énormément d’énergie qui nous tient en vie, tout comme le fait le soleil, notre père. C’est notre « religion » si tu veux l’appeler comme çà et elle a sans aucun doute une influence sur Archaeopterix. Pour le moment, nous travaillons plus avec le chaos, mais je pense néanmoins que les Anciens continuent à nous guider.

Tout comme sur « Hacia El Sol Rojo », certains morceaux de « Archaeopterix » sont très longs, d’autres ont une durée plus commune. A quel moment considérez-vous qu’une chanson est terminée ?

Chino : C’est une bonne question et je ne sais pas te répondre, je suppose que nous le sentons comme çà, ce qui sonne comme un cliché …

Carlos : Je suppose que çà dépend de l’histoire que l’ont veut raconter dans le morceau.

Chino, tu composes la plupart du matériel même si certaines chansons sont issues de jams, mais vous enregistrez vos albums en live. Les chansons évoluent-elles encore lors de l’enregistrement ?

Chino : Certains morceaux proviennent de jams, ensuite nous les retravaillons en jammant encore et après un certain moment, nous sentons que le titre est terminé mais ce n’est qu’après beaucoup de répétitions que nous l’enregistrons. Donc, les morceaux sont comme des jams très structurées. Et parfois, Carlos ou moi débarquons avec une idée de base sur laquelle nous travaillons ensemble.

Carlos : Dans d’autres cas, nous commençons avec une structure prédéterminée et au milieu du morceau vient parfaitement s’inclure une jam.

Pourquoi enregistrez-vous en live ?

Chino : A cause de la longueur des morceaux. Nous abandonnons certains passages de certains morceaux au moment de l’enregistrement et nous pensons que cette façon d’enregistrer permet également de garder l’énergie de l’instant présent.

Carlos : C’est vrai, nous sommes basiquement un groupe live.

Les synthés jouent souvent un rôle important dans le Space Rock, ce qui n’est pas vraiment le cas chez vous. Pourquoi avez-vous engagé musicien responsable des synthés et des effets pour cet album ?

Chino : Car j’avais acheté des effets que je voulais utiliser pendant que je jouais de la guitare, mais je ne peux pas gérer les deux instruments en même temps. J’ai donc demandé à Xtian, qui est un ami de longue date avec qui j’ai joué dans un autre groupe appelé Qondor où il tenait la guitare noise, de nous rejoindre pour les effets. Il voulait également joué avec nous depuis longtemps, donc c’était parfait.

Maintenant que Xtian a déménagé aux Etats-Unis pour son boulot, allez-vous lui chercher un remplaçant ?

Chino : Il est encore ici actuellement, ne lui monte pas la tête ! Nous enregistrerons notre prochain album dans une semaine et juste après, il s’envolera pour les Etats Unis. Je ne pense pas que nous allons le remplacer, il nous rejoindra en Europe pour la prochaine tournée et nous continuerons à jouer en live comme nous avons l’habitude de le faire. Entre-temps, pour les concerts au Pérou, je suppose que nous retournerons à nos racines de power trio, mais ce n’est que pour quelques mois.

Vous avez récemment fait une tournée de 17 dates en Europe, ce que peu de groupes européens parviennent à faire. Comment avez-vous réussi à booker une telle tournée ?

Chino : Eh bien, seulement avec l’aide de quelques amis et d’un PC …

Carlos : Nous avons en effet passé beaucoup d’heures derrière notre PC, mais il faut avouer que nous sommes aussi des putains de veinards. Merci à tous les gens sympas qui nous ont aidés !!!

Cela signifie-t-il que vous avez planifié une tournée européenne sans contacts ni agence de booking en Europe excepté les gens de Nasoni Records ?

Chino : Nous avions encore moins que çà, Nasoni n’avait rien à voir avec la tournée, c’était une idée de Wolfgang Reuther qui organise le Trip in Time Festival. Il nous a demandés de venir pour ce festival et pour quelques concerts supplémentaires qu’il organisait. Et il nous a dit que le voyage serait plus facile à amortir si on s’arrêtait en Espagne, donc nous avons fait un gros arrêt de six jours pour tourner en Espagne. Nous avons contacté Antonio de Mentes de Acido et il nous a aidé à organiser cette tournée espagnole. Mais à la base, effectivement, nous n’avions aucune agence de booking ou des contacts en Europe, pas encore à ce moment-là en tout cas, seulement quelques bons amis qui croient très fort en nous et beaucoup de volonté … et un PC, ahahah !!

 

Comment s’est déroulée cette tournée ? Que pensez-vous du public européen ?

Chino : Cette tournée fut incroyable. Nous avons passé tant de bons moments et rencontré tant de gens sympas, on s’est fait tellement d’amis auxquels je suis vraiment reconnaissant. Et le public aux concerts était dingue, vraiment dingue ! C’est quelque chose de chouette à ressentir, cet échange d’énergie.

Carlos : Je n’ai jamais imaginé faire danser les gens avec notre musique brute et trippante. C’est quelque chose d’impossible au Pérou, mais en Europe et spécialement en Allemagne, çà arrivait souvent. C’était hallucinant pour tous les membres du groupe, je n’oublierai jamais cette expérience, je n’étais plus en connection avec la réalité.

Un des grands moments de cette tournée fut certainement le Nasoni Festival. Quelle fut la différence entre ce concert et tous les autres ?

Chino : La taille et l’ampleur de l’évènement. Ce concert fut vraiment exceptionnel et la vibration du public était incroyable !! Et puis nous avons rencontré les musiciens de Vibravoid, Zone Six et Atomic Workers qui sont tous très cool. Ainsi que la chanteuse de Politoxicomany Philarmony qui est une femme très très charmante …

J’ai raté votre concert à Bruxelles. Vous aussi d’ailleurs (le groupe s’est perdu et n’a trouvé la salle qu’à 1h00 du mat’) … A quoi doit-on s’attendre lors d’un concert de La Ira de Dios ?

Chino : MAXIMOVOLUMENROCKNROLL!!! Sincèrement mec, nous aimons jouer très fort et noisy et je pense que vivre cette expérience est très intense.

Carlos : Et n’oublies pas l’improvisation. Il y a toujours une place pour l’improvisation dans nos concerts.

Chino : C’est vrai. Il ne faut pas non plus oublier la fumée, il y a toujours une place pour la fumée dans nos concerts.

Vous composez beaucoup. Quels sont vos projets dans un futur proche ?

Chino : Quand nous sommes rentrés de la tournée, nous n’avions rien à faire et donc nous avons recommencé à jouer, à jammer et à écrire et à présent nous sommes sur le point d’enregistrer notre troisième album dans quelques semaines (ndlr : depuis, l’album a été enregistré). Ce sera un album différent, sans histoire, seulement une collection de chansons plus in-your-face, mais je suppose qu’un concept se révélera une fois de plus, cette fois-ci à propos du chaos, de l’ennui et de l’envie de détruire les villes ou quelque chose comme çà. Et j’espère qu’on pourra encore tourner cette année et arriver à l’heure au concert de Bruxelles, ahahah !!!

mars 2007 par Jihem.

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