MONKEY 3 – avril 2011


Au moment où l’’ovni ‘‘Beyond The Black Sky’ percute la surface du globe terrestre, nous avons fait le point avec Boris guitariste du vaisseau spatial psychédélique Monkey3. Cette quatrième livraison de toute grande classe mondiale confirme le statut de grosse pointure du quatuor lausannois.

 

Avant de parler de votre nouvel album, peux-tu nous parler un peu de votre EP de reprises sorti il y a un peu plus d’un an. Quelle était votre intention avec cette sortie ?

Nous avons toujours apprécié faire des reprises, d’ailleurs nos albums précédents contiennent chacun une cover. L’idée de proposer à nos fans un EP complet de reprises nous plaisait. Présenter une facette du groupe un peu différente en incluant notamment du vocal, proposer une version ‘alternative’ de Monkey3, nous intriguait beaucoup et il nous a semblé naturel de travailler cet aspect sur des reprises qui représentent nos influences musicales.

Ce disque fut l’occasion d’une participation de John Garcia, chanteur culte pour Desert-Rock. Peux-tu nous en dire plus sur cette collaboration ?

Suite à la décision de mettre en place le projet de EP de covers, nous nous sommes posé la question du vocal… Avec quel chanteur aimerions nous partager cette expérience ? Le nom de John Garcia est sorti à l’unanimité. Nous l’avons contacté et lui avons parlé du projet et proposé quelque titres, ‘Watching You’ de Kiss lui a plu and there it is !

Nous savons que l’enregistrement s’est fait par échange de fichiers informatiques à travers l’Atlantique. Dans quel état étiez-vous lorsque John s’est joint à vous sur scène pour chanter aux Docks alors que vous assuriez la première partie de Garcia Plays Kyuss à Lausanne ?

Cela a été un moment inoubliable, et partager la scène avec John était fantastique, d’autant plus que les sessions d’enregistrement de ‘Undercover’ s’étaient déroulées sur la scène des Docks transformée en studio pour l’occasion ; la boucle est bouclée !

La pochette de votre disque est l’œuvre du collectif culte Malleus. Peux-tu nous en dire plus sur la manière dont ils travaillent ?

Malheureusement, nous ne connaissons pas leur secret !

Est-ce que vous leur commandez un concept, est-ce qu’ils écoutent la musique pour s’en inspirer, sont-ils 100% libres ?

Ils ont écouté la musique avant de créer. Nous les avons laissés libres de faire ce qu’ils ressentaient. Une fois la première ébauche terminée, nous avons travaillé ensemble pour les détails.

 

Toujours pour Malleus, on note avec cet artwork un virage assez marqué vers un design plus ‘graphique’, plus dépouillé… C’est moins typique de leurs productions habituelles. Etait-ce une volonté de votre part, ou bien le reflet de leur nouvelle orientation. Et dans ce dernier cas, n’avez-vous pas été déstabilisé en le voyant ?

Je pense qu’ils ont travaillé en fonction de l’atmosphère de l’album. Quand nous avons vu la première ébauche du visuel, nous avons tout de suite accroché au concept. Ils ont réussi à donner un côté seventies, typique de leur style, croisé à une esthétique très moderne, tout comme la musique de Monkey3. Le visuel correspond bien à l’ambiance et aux thèmes musicaux de ‘Beyond The Black Sky’.

Vous avez opté pour prolonger ce visuel sur votre site internet qui n’avait pas été beaucoup travaillé depuis fort longtemps. A l’heure à laquelle Myspace semble en perte de vitesse et Facebook se relève quasi indispensable, quel est l’importance d’avoir un site internet pour un groupe comme le vôtre ? Conquérir de nouveaux fans ou capitaliser votre image auprès de votre fanbase ?

L’importance d’un site web réside surtout dans le fait de pouvoir présenter l’univers propre au groupe. Les nouvelles plateformes de communication sont très intéressantes, d’ailleurs nous les utilisons également, mais présentent des limites au niveau graphique. Il est vrai que par le passé nous avons un peu négligé cet aspect alors que nos shows live sont, eux, très ‘visuels’. Aujourd’hui, l’univers Monkey3 est bien présent sur la toile et offre à nos fans une vision complète du groupe !

Vous revenez avec un album 100% instrumental. Est-ce que ces collaborations avec des chanteurs sur ‘Undercover’ ne vous ont pas donné envie d’explorer plus cette facette ?

Collaborer avec des chanteurs a été très intéressant et enrichissant, peut-être qu’à l’avenir nous intégrerons du vocal dans notre propre musique, tout dépendra de notre feeling à ce moment-là. Pour ‘Beyond The Black Sky’ nous avons désiré nous exprimer de manière instrumentale, nous voulions donner un prolongement à nos deux anciens albums et amener notre univers encore plus loin.

Comment décrirais-tu ce nouvel album, et surtout comment définirais-tu l’évolution du groupe sur ce disque ?

C’est un album un peu plus sombre et rentre-dedans que nos anciennes productions. Lors du processus de composition, une énergie plus rock s’est dégagée de nos jams, ce qui a nous a amenés à travailler des morceaux plus courts et directs, sans pour autant négliger les longues plages planantes et épiques, qui renforcent l’idée et l’impression de voyage. Il en résulte des atmosphères et des couleurs plus variées et psychédéliques. Cet album donne une vision de ce que l’on trouve une fois franchies les portes de l’espace !

 

Ce n’est pas une question très originale : peux-tu nous expliquer l’origine du nom du groupe, et notamment son numéro (3), alors que vous êtes 4 dans le groupe ?

C’est le nom que nous donnions à nos jam-sessions. Quand nous sommes devenu un groupe à part entière, nous avons gardé ce nom, afin d’en conserver l’esprit. Le chiffre ‘3’ ne fait pas référence au nombre de membres du groupe, mais à l’esprit communautaire qu’il représente, c’est le ‘cercle’.

L’aspect visuel (lights, vidéo…) de vos prestations live est toujours très soigné, est-ce que tu estimes que c’est une obligation de la part d’un groupe 100% instrumental pour permettre de maintenir l’attention des spectateurs ?

Je ne pense pas que ce soit indispensable, il y a d’autres groupes instrumentaux qui ne présentent pas ce type de show et leurs concerts sont très bons… Nous désirons simplement présenter un show complet et mettre notre musique en image. Cela renforce l’effet psychédélique et tripant.

’39 Laps’ est épuisé. Une réédition de cet album est-elle prévue et celle-ci sera-t-elle agrémentée de bonus ?

Oui, ’39 Laps’ sera disponible, sur notre site web (www.monkeythree.com), dès mai 2011, avec, en bonus track, une cover instrumentale de ‘Electric Funeral’ de Black Sabbath.

Après vos aventures sur un label belge, vous sortez ‘Beyond The Black Sky’ sur une structure romande : Headstrong. La proximité géographique offre-t-elle un confort séduisant y compris à l’heure à laquelle internet nous rapproche les uns des autres ?

En réalité, nous avons signé sur le label allemand Stickman Records, ce sont eux qui sortent l’album sur tout le territoire européen, à l’exception de la France où l’album est distribué par Season Of Mist, via notre propre label WPBG3. Headstrong est notre management.

 

Vous avez enregistré cet album à Fribourg au Studio de la Fonderie avec Johann Meyer, mixé celui-ci chez Johann au Studio Déclanché d’Yverdon et confié le mastering à Raphaël Bovey au MyRoom Studio de Lausanne. Pourquoi avoir opté sur ces ingénieurs locaux ?

Le studio de la Fonderie est un excellent studio très bien équipé, de plus la proximité géographique simplifie l’organisation des sessions studio. Nous avons travaillé avec Johann et Raphaël car nous estimions qu’ils étaient les personnes adéquates pour atteindre notre objectif. La proximité a permis de travailler de concert et d’interagir les uns avec les autres.

Johann est très impliqué dans des productions metal et cette nouvelle plaque a un son énorme. Il m’a confié que vous étiez très présents durant cette phase de finalisation de l’album. Quel était votre objectif en matière de son pour cet album ?

Nous désirions un son plus organique et moins léché que nos anciennes productions, un son plus proche de ce qu’est le groupe en live, chaud, puissant et tripant. Johann a parfaitement compris la direction dans laquelle nous souhaitions aller et sa capacité d’écoute et ses compétences ont permis d’arriver au résultat escompté.

‘Camhell’, le premier titre du nouvel album, est au sommaire de vos shows depuis un bout de temps. D’autres titres ont aussi déjà été joués avant la sortie de cette production. Pourquoi celle-ci sort-elle maintenant alors qu’outre votre show à l’Impetus de vendredi soir, seuls trois shows sont bookés pour mai en Europe du Nord ?

Nous avons joué 3 titres du nouvel album, en avant-première, uniquement au Roadburn, Hellfest et aux Docks de Lausanne. Nous voulions créer l’événement en proposant aux fans de goûter un peu aux nouveaux titres et cela nous a permis de les tester avant l’enregistrement de l’album. L’album est sorti le 22 avril en Suisse et en France et sortira le 27 mai dans le reste de l’Europe. La date de l’Impetus était le vernissage du nouvel album ‘à la maison’ et nous ferons deux dates en Hollande et une en Allemagne comme avant-première de ‘Beyond The Black Sky’. Nous allons tourner dans toute l’Europe à partir de cet automne.

Avril 2011 par Chris

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