Roadsaw est devenu avec les années l’un des piliers de l’écurie Small Stone. Leur dernière galette éponyme se place dans la droite lignée de leur production, tout à fait emblématique du cultissime label de Detroit : un gros hard rock fuzzé efficace, blindé de compos impeccables. On a voulu en parler avec Tim Catz, bassiste du combo, et membre fondateur.
Si tu devais nous résumer la carrière du groupe en quelques mots…
Roadsaw est né à partir “du riff”… ce truc heavy et accrocheur à partir duquel le rock s’est construit… On est fiers de notre capacité à parvenir à produire les riffs les plus épurés et les plus efficaces possibles.
Vous vous êtes arrêtés il y a quelques années, pourquoi ? Et qu’est-ce qui a finalement déclenché votre retour sur les planches ?
Un peu comme tous les groupes qui existent depuis aussi longtemps que nous, arrive un moment où tout le monde est usé… On a donc fait nos trucs séparément, joué dans d’autres groupes (Quitter, Antler…). Et puis finalement on s’est rendus compte qu’on donnait le meilleur de nous-mêmes quand on était avec Roadsaw, donc on s’est remis ensemble, c’était naturel.
Vous avez aussi change de batteur il y a quelques années. Est-ce que votre line-up actuel est definitif, selon toi ?
Absolument. Ce n’est pas vraiment un poste facile d’être le batteur de Roadsaw, mais Jeremy est excellent. Et puis il est désormais dans le groupe depuis plus longtemps que ne l’a été notre batteur précédent, Har. Donc le plus dur est fait !
L’un des trucs qui m’impressionne le plus avec le son de Roadsaw c’est le fait que vous n’avez qu’un guitariste. Est-ce que ce n’est pas un frein pour jouer en live vos morceaux ?
A une époque on avait 2 guitaristes (Darryl Sheppard de Black Pyramid était notre premier guitariste)… Mais finalement on trouve que notre son est au top quand on a “de la place”, qu’on peut l’aérer un peu… Quand la basse, la batterie et la gratte peuvent jouer en fonction l’une de l’autre… Je me réfère toujours au Band Of Gypsies ou au “Live at Leeds” des Who, ce sont des références : c’est comme ça que tout groupe devrait sonner !
Et comment définirais-tu ce son à quelqu’un qui ne vous connaît pas ?
Je dirais que l’on vole le meilleur des groupes heavy des années 70. En gros c’est ça.
Peux-tu m’en dire plus sur l’artwork pour le moins étonnant de votre dernier album… C’est quoi ce singe spatial ??
Ah ah ! Ce n’est pas trop conceptuel en fait. Enfin si, un peu. Disons que c’est l’idée que l’on est de simples créatures dans un univers plein de choses fantastiques… et le fait d’être des rockers, on est par essence de simples primates, même si l’on essaye de faire passer des idées qui nous dépassent un peu, en quelque sorte…
Pourquoi avoir choisi Sean Slade pour produire votre album ? Il a certes produit quelques bons albums, mais n’a pas dans son tableau de chasse de vrais albums de rock avec un gros son…
Sean est un ami. Un esprit musical brillant. Il a une profonde connaissance de tout ce qui touché au rock, et il savait exactement ce que nous voulions en venant le voir. Tu as raison, en revanche, il s’est plutôt illustré sur des productions indie rock, mais au final c’est un vrai rocker, tu peux me croire. Par ailleurs, en toute honnêteté, après avoir produit tant de musique nous-mêmes, on a pensé que ça serait une bonne chose de solliciter quelqu’un qui ne faisait pas partie du groupe, c’est-à-dire quelqu’un dont les idées ne sont en aucun cas liées à l’attachement émotionnel ou l’avis personnel. Et je pense avec le recul que c’est notre meilleur album, probablement beaucoup grâce à ce choix de producteur.
Certes, votre son y est pour beaucoup, mais ce qui me paraît le plus marquant dans votre musique est l’efficacité de vos compositions. Comment arrivez-vous à ce résultat ?
En général, Ian [ndlr : Ross, guitariste] ou moi-même arrivons avec un riff ou deux, qui servent de base à construire les morceaux. Concernant les paroles, c’est soit Craig [ndlr : Riggs, chanteur], soit moi… C’est vraiment un effort collectif. Quand on débarque en studio, je dirais qu’on a composé 75% des titres. On utilise les sessions studio pour affiner les titres, les renforcer.
Vous avez déjà tourné hors des USA : comment qualifierais-tu les différences entre les publics que tu as pu rencontrer ?
Effectivement, en 20 années passées ensemble, on a tourné des deux côtés de l’océan… J’adore rouler dans tous les coins des USA, mais il y a quelque chose de bien différent chez les fans européens. Je pense qu’ils sont plus engagés, plus excités par le rock. Ils voyageront loin pour voir un super show, ils achètent tous les disques… Aux US, le public est généralement plus relax, passif, presque feignants… mais bon, nos fans sont géniaux, et ils viennent toujours nous voir !
Qu’en est-il de la rumeur qui annonce une tournée européenne en fin d’année ?
Écoute, ça serait super, on y réfléchit, je ne peux encore rien dire… Mais qui sait, on pourrait passer par chez vous à l’automne !
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