ROYAL BUBBLE ORCHESTRA – avril 2006


L’album éponyme de RBO nous mis une vraie petite claque, lors de sa sortie il ya quelques semaines. On n’y a donc pas réfléchi à deux fois avant de demander une interview au groupe. L’occasion nous fut donc donnée de discuter avec David Jacob, bassiste du groupe et l’un e ses membres fondateurs. Un véritable mordu de musique, un passionné qui nous a convaincu sans mal de l’honnêteté de la démarche du groupe et de sa musique. On n’en attendait pas moins !

 

Pour commencer, peux-tu nous résumer rapidement l’histoire de RBO, votre rencontre, etc… ?

En fait il s’avère qu’avec Lol, le chanteur, on se connaît depuis quelques années, depuis le début des années 90, disons. On a monté un groupe ensemble qui s’appelait P-Vibes, sur Paris, qui était un groupe de rock-fusion, assez proche de ce qu’on fait avec RBO, parce qu’on considère finalement que Royal Bubble c’est un peu la continuité de P-Vibes… Donc on se connaissait depuis que je jouais dans P-Vibes à l’époque, jusqu’à ce que je rejoigne Trust, tout simplement. Puis on s’est retrouvés, avec Lol, il y a un peu plus de deux ans, on a dit « on remonte un groupe ensemble ? » et j’ai dit « OK ». Et voilà, c’est reparti !

Et pourquoi ne pas avoir tout simplement reformé P-Vibes et continué sous cette forme ?

Parce qu’on voulait partir sur de nouvelles bases, tu vois, c’est une nouvelle histoire, une nouvelle aventure. C’est la continuité de notre rencontre, à Lol et moi, mais en fait c’était quand même une nouvelle aventure musicale…

D’où vient le nom du groupe ? C’est plutôt original dans le genre, c’est mûrement réfléchi ou c’est juste un délire… ?

Voilà, exactement, c’est un délire, et je te promets que pour la première fois c’est un nom de groupe qui est venu très très vite ! D’habitude on se torture l’esprit pour trouver un nom de groupe, et là c’est arrivé très rapidement ! On voulait à l’origine un nom composé, et il s’avère que « RBO » ça sonne bien, tu vois… Donc voilà !

Parlons de toi quelques instants : tu me disais que tu avais arrêté P-Vibes pour rejoindre Trust pour leur reformation, mais, depuis, on n’a plus trop entendu parler de toi, en tout cas plus sur des medias « grand public »… Qu’est-ce que tu as fait depuis ?

Oh mais il s’est passé un paquet de choses quand même, même si c’est vrai que j’ai tendance à me faire assez discret… J’ai continué avec Manu Lanvin pour qui j’ai bossé sur 2 albums et pour qui j’ai co-réalisé le 2 ème album, il y a eu aussi l’album de La Grande Sophie et l’album de Doc Gynéco sur lesquels j’ai joué aussi, Melissa Mars parce que je bosse beaucoup avec mon vieux frangin Franck Langolff… Et puis surtout un paquet d’albums que j’ai réalisés, comme l’album d’un artiste stéphanois qui s’appelle Pascal Descamps, et là je suis en plein mix du prochain album de Djamatik, l’ex Neg’Marrons, que j’ai réalisé… Et puis Royal Bubble ça me prend pas mal de temps aussi, tu vois, on peut dire que ces dernières années ça n’a pas chômé !

 

David dans Trust, à l’époque… (à gauche)

 

Comment décrirais-tu le style musical de RBO ?

Et bien je dirais tout simplement que c’est du rock. Après, j’ai toujours eu un peu de mal avec les qualificatifs qu’on met derrière le mot « rock »… On va dire que RBO c’est un groupe de rock, tout simplement, avec des mecs qui ont envie de faire de la musique ensemble, en gardant le style qu’on avait quand on avait 14 ans, lorsque l’on a décidé à un moment donné de faire de la musique, c’est à dire jouer avec des potes en groupe… Même si on a des influences diverses, au sein du groupe, c’est surtout l’histoire d’un groupe qui veut faire de la musique sans « vouloir faire comme… », RBO fait de la musique, c’est pas compliqué. Je reconnais que c’est un problème auquel on est confrontés : on a du mal à nous classifier véritablement… On est un peu proches des Red Hot dans notre façon de concevoir les trucs, parce qu’aujourd’hui, les Red Hot c’est même très difficile de pouvoir les classifier. Royal Bubble c’est un peu pareil, finalement, dans le principe…

Tout ça est très lié, est-ce que les influences du groupe sont « collégiales » ou bien est-ce que RBO est plutôt la somme de multiples influences individuelles ?

Il y a des groupes qui font l’unanimité dans Royal Bubble, quand tu mentionnes Led Zeppelin, par exemple, on est tous d’accord, parce qu’encore une fois ça rejoint la musicalité : des mecs qui sont tous ensemble, qui ne se posent pas de question et qui font de la musique. Pour RBO, c’est plutôt un état d’esprit…

C’est plutôt une question de démarche, finalement, plutôt que simplement des influences musicales ?

Ben voilà, c’est ça, nous on ne se prend pas la tête, mais ça ne nous empêche pas de continuer notre histoire, tout comme un groupe de rock le faisait dans les années 80 ou 70 : on fait notre truc tranquilles, on se pose pas de questions…

 

Au moment de composer les morceaux et d’enregistrer l’album, comment as-tu envisagé ton jeu de basse pour RBO ? As-tu essayé de suivre une ligne ou un style homogène sur tout l’album, ou bien as-tu essayé de t’adapter à chaque chanson ?

C’est plutôt ça, oui : on a eu une démarche plus spontanée, lorsque l’on compose je ne pense pas à la ligne de basse en priorité…

Tu n’as pas eu par exemple un modèle, un type de jeu que tu as essayé de suivre sur tout l’album ?

Non, parce que finalement, notre démarche a toujours été la même : on a ces influences, mais on voulait avant tout faire notre propre truc. Sur Royal Bubble, on s’est vraiment focalisé sur les chansons, on voulait avant tout faire des chansons. Après, ce qui peut-être rigolo (et tu peux te réécouter l’album dans cette optique, tu verras), comme on a voulu l’enregistrer comme des puristes, ensemble, en live, sans se prendre la tête, tu remarqueras que la basse c’est un peu une main gauche d’un clavier, et la guitare c’est une main droite d’un pianiste ! Donc quand tu écoutes Royal Bubble, le mec il est en train de jouer, c’est pas plus compliqué, et il y a une voix et un batteur qui joue derrière, la démarche est minimaliste : il y a cette sensation de simplicité, sans se creuser la tête… Alors c’est très simple dans la démarche, mais bon, après, pour faire, c’est une autre histoire !

Parlons un peu du chant, sans aborder la voix bien particulière de Lol Nico, pourquoi avoir choisi le chant en anglais ? Vous êtes tous français dans le groupe, non ?

Ouais, et pour tout dire Lol est même d’origine catalane, ce qui explique que l’album existe en version espagnole… Le chant en anglais, c’est parce que l’on veut pouvoir s’exporter, et qu’avec l’anglais c’est beaucoup plus facile. Avec Lol, ça fait un paquet d’années qu’on se connaît, et pour avoir plusieurs fois essayé de chanter en français, on retombe toujours sur les mêmes problèmes : « ça sonne trop comme ci, ça sonne trop comme ça »… J’ai entendu Bernie (Trust), il avait un style très particulier, après tout de suite quand on chante en français, tu vois…

…on pense à lui ?

Voilà , hahaha ! Il l’a fait très très bien dans son style de musique, mais depuis, quand sur une musique un peu énervée ça chante en français, ça fait penser à lui, quoi… Et ça, ça a déjà été fait.

C’est Marc Varez qui a enregistré la batterie sur cet album, mais il a quitté le groupe depuis. Peux-tu nous dire pour quelles raisons il est parti, et en profiter pour nous présenter son remplaçant ?

Marc avait d’autres objectifs, d’autres perspectives, même. Il avait d’autres ambitions, d’autres choses à faire, on ne voulait pas le retenir, tout simplement. Après, le choix du batteur s’est porté sur Rodolphe Perroquin, que j’ai rencontré pour avoir joué avec lui avec Ilene Barnes, une artiste américaine. Ca s’est très bien passé, et il s’est très bien intégré dans le groupe. Et voilà, le prochain album sera avec Rodolphe Perroquin, c’est clair !

 

L’album a été enregistré il y a un an et demi environ, pourquoi avoir attendu tout ce temps pour le sortir ?

Tout simplement parce qu’il fallait trouver les bonnes personnes, encore une fois c’est une question d’état d’esprit. On aurait toujours pu avancer différemment, le sortir plus vite, mais on voulait prendre notre temps, pour nous il n’y avait pas d’urgence. On en voulait pas faire un « one shot » avec Royal Bubble, on veut vraiment que ça dure le plus longtemps possible. On a eu des problèmes de distributeurs, des problèmes de maisons de disque, dans le genre où tu signes le lundi et le mardi c’est plus la même personne qui s’occupe de toi… Bref, le temps que tout ça se mette en place, le temps que la promo se mette en place petit à petit, l’histoire du changement de batteur qu’il fallu régler… Et puis tu sais, organiser la promo pour un groupe de rock, en France, qui chante en anglais, ça va prendre un peu plus de temps, on en était conscients. Donc on a préféré prendre le temps de faire les choses bien, plutôt que de bâcler le travail, voilà.

Et qu’est-ce que vous avez fait, en tant que groupe, pendant tout ce temps ? Et les prochaines étapes, c’est quoi ?

On a beaucoup répété, on a fait quelques concerts, et là on est en train de penser aux prochaines compos, évidemment ! Quoi qu’il arrive, il y aura un album qui se fera très vite. On a aussi une tournée qui se prépare pour la rentrée, des concerts sur les mois à venir. On va apporter des nouveaux titre dans notre set pour les gens qui sont déjà venus nous voir et qui connaissent l’album.

Est-ce que tu es satisfait des retours que tu as eus jusqu’ici sur l’album, la façon dont il a été reçu ?

Et bien moi je suis content, il y a un bon feedback. Ca se passe même mieux que je ne pouvais l’espérer. C’est vrai que le chemin a été difficile, mais il y a un bon retour. Les gens sont agréablement surpris d’entendre un groupe comme ça, et encore plus quand ils viennent nous voir sur scène.

Comment vois-tu RBO, en tant que groupe : est-ce plutôt un « super-projet » à durée de vie limitée, un groupe parallèle pour chacun de vous, votre groupe prioritaire… ?

Il faut que tu saches que c’est mon projet prioritaire, RBO. C’est ce que je répète souvent à mes frangins : voilà, j’arrive à 40 balais, je fais 40 ans cette année, c’est mon premier projet, ma première aventure personnelle, ça n’a rien à voir avec un projet comme Trust, par exemple…

C’est en quelque sorte le premier projet dont tu sois à l’origine…

Ouais, c’est un projet très intéressant, et ça rejoint une question que tu me posais tout à l’heure : il y a des groupes comme Trust qui sont un peu des locomotives. Je n’ai pas la prétention de dire que RBO est une locomotive, mais j’espère que RBO va pouvoir redonner envie à des gamins de jouer de la musique sans se prendre la tête, de pouvoir se rendre compte qu’on peut faire des chansons sympa, qu’on peut faire des albums rapidement… Qu’ils viennent nous voir sur scène pour s’apercevoir qu’on peut faire de la musique, leur donner envie de jouer des instruments… C’est un projet ambitieux, et pourtant il n’y a rien de compliqué. Il faut qu’on parte sur la route, tout simplement, et c’est ce qui est en train de se passer : il faut aller au devant du public, parce que la vérité elle est là. La vérité, c’est pas de rester enfermés en studio et de faire des albums, c’est d’aller voir le public. C’est pour ça qu’on est en train de travailler et qu’on a hâte de partir sur la route !

 

Parle-nous un peu de cette reprise de The Cure, « Lullaby », que l’on retrouve sur l’album : The Cure n’est pas vraiment un groupe que l’on retrouve généralement en tête des influences des groupes de rock…

C’est pas a priori un groupe dans notre style, c’est clair, mais la chanson est sympa, voilà. Je sais pas, on aurait pu reprendre un titre du répertoire français, pourquoi pas, tu vois… C’est le guitariste, Alex, qui nous a suggéré ce titre. On l’a joué et tout de suite c’est arrivé, on se l’est bien approprié. On en a fait une reprise personnelle de RBO, je la trouve très fraîche, ça correspondait bien à ce qu’on avait envie de faire et d’entendre, et le titre rentrait très bien dans le set de l’album, on kiffe toujours à le jouer sur scène, et voilà ! Je trouve que c’est un groupe qui a sa place dans la scène actuelle, ils font toujours de bonnes chansons… Souvent on attend qu’un artiste soit mort pour reprendre ses titres, faire des versions hard-rock ou autre… C’est un peu cliché, alors que eux sont toujours là et font de bonnes chansons. Et sur le prochain album il y a aura certainement encore une reprise un peu « bizarre », comme ça.

Pour finir, je te laisse la parole, comment décrirais-tu l’album de RBO et votre musique en général, si tu devais inciter nos visiteurs à l’écouter ?

Je dirais : « à l’ancienne », on a fait un album artisanal, franc et rock, voilà. C’est un album qu’on a fait parce que c’était ce qu’on avait envie d’entendre ! Je crois que c’est un petit moment de fraîcheur, un petit moment de bonheur, il y a 12 chansons, ça passe tout seul, ça passe très très vite… Voilà, c’est un petit moment de rock, une petite bulle de fraîcheur, c’est pour ça qu’il faut l’acheter, cet album…

avril 2006 par Laurent.

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