Le projet Kyuss Lives ! a fait coulé beaucoup d’encre. L’une des discussions récurrente tournait autour du choix de Nick Oliveri comme bassiste là où certains rêvaient de Scott Reeder. Mais fin juillet les choses se sont emballées, tout a été très rapide et ce qui paraissait impossible il y a encore une semaine s’est réalisé, Scott Reeder rejouant avec John Garcia et Brant Bjork, 16 ans après.
La chance nous a été donnée de discuter très longuement avec lui de mille et une choses. Voici donc un condensé assez court mais très intéressant de ces moments privilégiés passés en sa compagnie. Malgré une nervosité palpable avant le concert et une fatigue évidente après, Scott Reeder a été d’une gentillesse et d’une disponibilité admirable.
Peux tu nous en dire plus sur ta venue pour ces quatre concerts en Europe ?
Et bien tout commence vendredi, je reçois un coup de téléphone. « Peux-tu venir jouer avec nous pour quelques concerts ? Nick a un empêchement ». Sur le coup je pense aux dates au Canada (16, 17 et 18 septembre) mais absolument pas, on me dit un truc du style « non en fait, faudrait que tu prennes le premier avion pour l’Europe pour venir jouer avec nous dès mardi ». Et là je me dis, hein quoi, avion, Europe, mardi, c’est un truc de dingues.
Pour Nick, l’empêchement dont tu parles ce sont ses récents déboires avec la justice ?
Oui, effectivement, il avait une convocation à laquelle il ne pouvait absolument pas se soustraire.
Tu parles de 4 show, mais il reste 5 show pour la tournée européenne ?
Oui, mais la dernière date en Norvège, je ne peux absolument pas y être. Un groupe autrichien vient enregistrer chez moi à cette date. Leurs billets davion sont réservés depuis longtemps et en gros ça leurs couterai 3 000 $ d’annuler ou de repousser leur venue, c’est impossible.
Ce cinquième concert est annulé alors ?
Non, on espère sincèrement que Nick sera de retour pour cette date.
Donc te voilà ici aujourd’hui. Mais tu nous dis que tu n’as été prévenu que vendredi et que tu es arrivé hier. Quand as-tu répété avec le groupe du coup ?
Et bien en fait, nous avons répété un peu hier soir. Et c’était assez bizarre. En y réfléchissant bien, je me suis dis que cela faisait 16 ans que je n’avais pas joué avec eux et Brant en particulier. Et durant ces 16 ans, j’ai joué avec tout un tas de batteurs différents et dans l’ensemble des mecs assez rapides et nerveux. Et j’avais oublié à quel point Brant joue au feeling. Lors de cette répétition par exemple, sur une fin de morceau, je tape sur la basse pour un final en puissance alors que Brant y allait tout en douceur, caressant littéralement les cymbales.
Un soundcheck de prévu pour ce soir ?
Non, même pas. Je ne sais pas trop pourquoi mais pas de soundcheck pour nous (ou moment de la discussion un autre groupe est entrain de faire sa balance). Du coup, je ne vous cacherai pas que je suis carrément stressé pour ce soir. Je vais surement faire un bon paquet d’erreurs ha la la, comment ça va se passer ?
En plus, on ne va pas te cacher que nous sommes venus spécialement pour te voir et qu’on n’est certainement pas les seuls
Oh non, ne me dites pas ça, ça me rend encore plus nerveux
Sur ce, Bruno Fevery nous rejoint et c’est loccasion pour nous d’aborder quelques questions sur le grand roux.
On a eu l’occasion de voir Josh sur le côté de la scène pendant le show des Eurockéennes et il avait l’air d’apprécier la performance de Kyuss Lives !
Oui, justement. Je suis allé voir les Queens of the Stone Age à Pomona la semaine passée et en discutant avec Josh, je lui ai demandé son avis sur Kyuss Lives !
Et là, il me dit quil les a vu récemment et que c’est excellent, vraiment excellent.
Faut-il y voir une sorte de bénédiction de Josh envers Bruno ?
Mais complètement. Ce mec est excellent et Josh l’a bien vu par lui-même.
Alors ce concert ? Personnellement on a trouvé ça excellent.
Mais que c’était bon. Et Brant, mais quel batteur exceptionnel. Quel bonheur de jouer avec lui. Je veux dire son jeu, c’est quelque chose quoi, je suis tellement bien avec lui sur scène. J’ai même du mal à croire que ce se soit réellement produit. Il faut que je vois des vidéos de ça.
Karl (shinkibo) en a justement fait une petite, tu veux la voir ?
Oh que oui, fais moi voir ça ah, Fatso Et oui, c’était bien réel
D’ailleurs pendant le concert je voulais utiliser mon portable pour envoyer une vidéo via facetime mais le réseau wifi ne portait pas jusque là
Et tu avais lair finalement assez à l’aise, la tension nerveuse avait disparu ?
Au début, c’était assez bizarre mais très vite oui et je me suis vraiment bien amusé. Franchement cétait une très bonne soirée et ça fait un bien fou de jouer sur scène avec ces mecs.
Pas trop derreurs non plus, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas.
Exactement.
Tout le monde sait que tu joues pieds nus et on se posait la question de savoir si c’était encore le cas et visiblement oui.
Oui, mais de toute façon je ne peux pas jouer autrement que pieds nus.
Une fois dans ma carrière je n’ai pas joué pieds nus. C’était il me semble en 93 lorsqu’on a fait l’ouverture de Metallica. Ils avaient à l’époque une scène entièrement en métal et lorsque les gars m’ont vu débarquer pieds nus, ils m’ont tout de suite dit que ce n’était pas possible, qu’avec la scène entièrement métallique, il y avait des risques d’électrocution en cas de soucis ou ce genre de trucs.
Alors oui, une fois j’ai mis des chaussures. Mais durant le concert je n’étais tellement pas à l’aise que je me suis cassé la gueule dans les escaliers pour descendre de la scène. C’est la seule et unique fois où j’ai joué avec des chaussures.
Cet entretien a été réalisé en très grande partie par et grâce à Lorène Lenoir. Une interview de John Garcia réalisée le même jour paraîtra dans le numéro de septembre 2011 de Noise et je vous conseille de ne pas la louper.
Laisser un commentaire