STONEWALL NOISE ORCHESTRA – octobre 2005


On avait entendu quelques titres sans trop y croire, ce super groupe suédois renaissant des cendres des tristement disparus Demon Cleaner. Et puis ils ont déboulé, signés par les excellents Daredevil Records, avec « Vol. 1 », un album péchu et bien sous tous rapports, un de ces albums que l’on écoute en boucle avec le sourire; Pour nous en parler, petite discussion avec Snicken, leur gratteux.

 

Peux-tu pour commencer nous en dire un peu plus sur StoneWall Noise Orchestra, comment est né ce groupe, d’où vous venez…

Depuis la fin de Demon Cleaner, Jansson (ndlr : 2ème gratte) et moi avions en tête de recommencer quelque chose. Pillow (ndlr : batteur de SWNO) nous avait rejoint sur la dernière tournée de Demon Cleaner et avait vraiment assuré, il était donc partant avec nous. Jonas et Singe traînaient autour du groupe depuis plusieurs années, tu sais, on se connaissait bien, ils étaient toujours dans les parages : on est tous de vieux potes, on vient tous de cette superbe ville industrielle de Borlänge… Bref, tout s’est déroulé de manière très naturelle.

Beaucoup de nos visiteurs sont de gros fans de Demon Cleaner de Greenleaf, peux-tu nous dire où en sont vraiment ces deux groupes à l’heure actuelle ? Est-ce que c’est vraiment terminé ?

Greenleaf n’a jamais été qu’un projet, qui a pris vie le temps d’enregistrer quelques chansons, et surtout à chaque fois qu’on a eu du temps pour ça. Les mecs de Dozer sont assez occupés, donc tu imagines que c’est pas facile. On peut donc dire que c’est un projet en stand-by, pas vraiment mort, mais pas vraiment actif non plus ! Par contre, Demon Cleaner n’existe plus, ça c’est sûr. Martin se concentre à fond sur Dozer (ndlr : Martin est le boss du label Molten Universe, sur lequel est signé Dozer), et tous les autres on a nos propres projets qui vivent et évoluent. Mais bon, tu sais, il n’y a aucun drame là-derrière ! On est tous super bons potes et on passe encore de super moments tous ensemble à boire des bières dès que l’occasion se présente !

 

Du coup, comment est-ce que tu envisages SWNO vis à vis de ces autres expériences ? Un autre de vos projets, ou bel et bien un groupe à part entière ?

Sans hésitation, un vrai groupe. Mais c’est aussi un projet pour le fun ! En fait, on essaye autant que faire se peut de combiner les deux. On veut vraiment que ce groupe soit l’opposé d’un group prétentieux, on ne veut obéir à aucune règle, à aucune contrainte. Tant qu’on s’éclate à le faire, on continuera, tu peux me croire, c’est pas plus compliqué… et pour le moment, on adore ça !

Cool, parce que le titre de l’album, « Volume 1 », suppose qu’il sera suivi d’autres disques… Avez-vous déjà pensé aux suivants ?

Et bien, il y aura d’autres albums, ça c’est sûr, mais quand ? Ca je ne sais pas dire. On joue un peu avec quelques idées ces temps-ci, mais tout n’est que dans nos esprits pour le moment, rien n’est enregistré ou figé. C’est dur d’ailleurs d’y réfléchir, de dire ce qui sera différent dans notre prochain album. A mon avis, on se penchera dessus au moment venu, et on verra bien où ça nous mène, c’est certainement la manière la plus naturelle et honnête de faire. On n’a vraiment aucune stratégie !

Concentrons-nous sur l’existant alors, ce « Volume 1 », comment le décrirais-tu ?

Sacrément spontané ! On a squatté le studio d’un pote, on a branché nos instruments, essayé quelques trucs, jammé un peu et on a juste enregistré tout ça. La plupart des chansons ont été composées là-bas, directement dans le studio. Je pense que ce disque donne aux gens une bonne idée de ce que fait le groupe, c’est une bonne présentation de SWNO. Je pense qu’il est assez évident qu’on est influencés par le heavy-rock des années 70, je ne vais pas te faire l’offense de le cacher (hahaha), mais on essaye d’y ajouter notre touche personnelle. J’imagine que notre musique est le fruit de ce que l’on écoute depuis des années, je ne sais pas. On se voit de toute façon essentiellement comme un groupe live, je pense sincèrement que c’est sur scène que les chansons prennent vie.

J’aimerais revenir sur ce que tu disais, sur la musique que vous écoutez, sur vos influences pour cet album…

Déjà, je ne peux parler que pour moi-même. Je pense qu’on est influencé par ce qu’on écoute depuis l’enfance, ça fait donc un sacré paquet de trucs ! Tout ce qui me transporte dans la bonne direction, ça peut être un peu tous les genres, du vieux blues au punk rock, ou même les nouveaux groupes metal. Ca dépend franchement de l’humeur, mais ça peut aller des Beatles à Cream, des Pink Floyd à Mark Lanegan, de Brant Bjork à QOTSA, de Turbonegro aux Sex Pistols, de Monster Magnet à Tool… Tu vois, je peux continuer comme ça sans fin !! Hey, tu vois, par exemple, je viens de dégoter quelques vieux Hawkwind récemment, c’est un pur trip, tu peux me croire !

Que penses-tu du « stoner », de l’étiquette elle-même, de la musique à laquelle on l’associe… Tu t’en sens proche ?

J’imagine que ça peut en partie être rapproché de notre musique, absolument, et ça ne me pose pas le moindre problème ! Le genre stoner est surtout comme un organisme d’amoureux de musique, quelque chose d’honnête, d’authentique, un truc qui doit à tout prix être maintenu en vie. Sans ce type de genres musicaux, la musique serait avalée toute crue par tous les clones de merde mainstream…

 

Quand j’ai rédigé la chronique de « Volume 1 », je me suis fait la réflexion que même si vous n’inventiez pas de nouveau genre musical, même si l’ensemble n’était pas d’une originalité révolutionnaire, l’album se distinguait quand même par la qualité des compos et l’honnêteté de l’ensemble. Est-ce que tu préfèrerais que les gens voient quelque chose de complètement nouveau dans votre musique ?

Non, pas du tout, c’est une excellente description, merci ! On sait très bien qu’on ne fait rien de très nouveau, mais si on peut simplement ajouter notre atmosphère propre, notre touche, un peu de notre état d’esprit à l’ensemble, on est satisfait. Et honnêtement, je pense qu’on y arrive. C’est vraiment le genre de musique que l’on adore, alors pourquoi se forcer à jouer autre chose, à contre coeur ?

SWNO est un groupe 100% suédois, et il reste un mystère avec les groupes suédois que je ne suis jamais arrivé à éclaircir. Il y a des dizaines de super groupes en provenance de ce pays, on ne peut le nier, et pourtant, à chaque fois que j’en rencontre un, ils me disent à quel point ce pays craint, qu’il n’y a pas de clubs où organiser des concerts, pas e labels pour signer les groupes, etc… Quelle est ta vision des choses ?

Et bien c’est exactement ça ! La suède est vraiment un pays ennuyeux, pour tout ça. Il y a plein de super groupes, mais la plupart du temps ils doivent partir à l’étranger pour jouer. Je trouve que les clubs ici n’ont pas assez e cran pour devenir des clubs 100% rock. Ils passent leurs trucs disco/mainstream, et ils se disent « hey, y’a plein de monde, quand on passe cette musique ». Et pourquoi, trouduc ? Parce que les gens n’ont aucun autre endroit où aller !! Bien entendu je ne parle pas de tous les clubs en Suéde, il y en a des très cools, mais il n’y en a qu’un sur 100 qui vaille la peine… Les meilleurs concerts que tu peux faire en Suéde, à mon avis, sont soit des shows privés, soit des concerts pour des clubs de bikers. J’adore les concerts à l’étranger, les gens qui y viennent sont vraiment à fond dans la musique, et tout est plus libéral.

Parle-nous des concerts ? Vous partez en tournée en Europe, c’est une expérience dont peu de groupes suédois peuvent se targuer, comment y êtes-vous parvenus ?

(il chantonne la chanson des Beatles) « I get by with a little help from my friends »… Sérieusement, on a beaucoup travaillé pour en arriver à ça, on a utilisé tous les contacts qu’on avait. Jochen, le boss de notre label Daredevil records, nous a énormément aidé, et plein d’autres fans de musique un peu partout nous ont donné un coup de main. Merci à tous !! On ne demande pas beaucoup d’argent pour jouer, tout ce que l’on demande c’est d’avoir un toit pour dormir et de l’essence dans notre van pour aller jusqu’à la prochaine salle de concert. Avec ça on est heureux ! Jouer live est ce que l’on aime le plus, la joie que ça te procure mérite tous les sacrifices que tu fais, tout le boulot qu’il y a derrière chaque concert. On s’est démerdé pour avoir un tourneur pro (Rock This Town), envers qui nous sommes aussi très reconnaissant. Ils nous font gagner beaucoup de temps.

Pour finir, que dirais-tu, en une phrase, pour convaincre quelqu’un de venir vous voir jouer ou d’acheter votre skeud ?

Venez au concert, tapez-vous une ou deux bières, et appréciez tout simplement ce moment autant que nous, parce que c’est ça qui nous botte ! Ensuite achetez l’album, rentrez chez vous et refaites exactement la même chose ! Et merde, ça fait 2 phrases, il faudra que tu mettes de virgules, OK ? hahaha.

 

octobre 2005 par Laurent.

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