YEAR LONG DISASTER – avril 2010


Alors que son deuxième album est sorti depuis peu, Year Long Disaster arpente les routes européennes en compagnie des légendaires Karma To Burn. Rencontre avec Daniel Davies (guitare & chant) pour parler de « Black Magic ; All Mysteries Revealed » mais aussi des relations « naissantes » qui lient ces 2 groupes partageant le même bassiste.

Bonjour Daniel. Tout d’abord, peux-tu nous expliquer l’origine de votre nom « Year Long Disaster » ?

Le nom vient d’un de nos amis. Il joue dans un groupe et nous assistions à une de leurs répétitions. Son petit frère était là et m’a demandé : « Alors, tu en penses quoi ? » et je lui ai répondu « Ca sonne comme un désastre qui dure une année ! ». Rich et moi traversions une période difficile dans nos vies respectives à cette époque et on s’est dit que c’était, comment dire…

… approprié ?

Oui, c’est exactement ça. C’était approprié. Et puis, beaucoup de personnes traversent des moments pas très joyeux dans leur vie, le genre de moments où tu n’arrives pas à sortir la tête de l’eau et où il y a toujours un truc pour te ramener vers le fond alors que ça semble aller un peu mieux. « A Year Long Disaster ».

Parlons maintenant de votre nouvel album : « Black Magic ; All Mysteries Revealed ». Il s’agit d’un concept album inspiré d’un roman russe (« The Master & Margarita » de Mikhail Bulgakov). Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ce livre et sur ce qui le rend si spécial pour vous ?

Le livre parle de plusieurs choses en fait. Une de ces choses, c’est quand le Diable arrive à Moscou et qu’il y fait le mal. En faisant ça, il change les croyances et manipule l’esprit humain.

Ça parle de ce qui nous gouverne finalement : le bien et le mal. C’est très « spirituel » et nous aimons ce genre de trucs.

Dans le bouquin, il y a un personnage, une femme, qui « pactise » avec le diable. Elle devient une sorcière et accède à la magie. Certains titres sont donc inspirés de ça… et d’autres n’ont rien à voir du tout avec le roman (rires).

A propos de vos chansons, peux-tu nous décrire la manière dont vous les écrivez ? Est-ce que tu arrives avec un riff de guitare et Brad & Rich viennent greffer la rythmique dessus, ou est-ce que vous composez tous ensembles ?

Généralement, Rich arrive avec une ligne de basse. Et généralement, j’ai un riff de guitare qui s’accorde bien avec la ligne que Rich a trouvée. Dès qu’on a ce semblant de structure pour un titre, on creuse un peu plus. Ensuite, je m’assieds et je m’attaque aux paroles. Mais bon, je dirais qu’il s’agit vraiment d’un effort collectif.

Ces chansons justement, est-ce que vous avez l’opportunité de les tester en live avant de les enregistrer ? Et si c’est le cas, est-ce qu’il vous arrive de modifier certaines choses sur ces titres ?

Oui. Quelques titres… En fait la majorité des nouveaux titres a été écrite alors que nous étions sur la route. Nous en avons donc testés quelques uns. Ça permet de voir ce qui fonctionne, mais aussi les passages sur lesquels le public ne réagit pas. En plus de ça, ces titres que nous avons testés, ça nous permet de mieux les jouer que d’autres morceaux : nous les avons joués plus souvent et nous les répétons finalement très peu.

Peux-tu nous parler du choix de Nick Raskulinecz pour produire votre nouvel album ? Est-tu satisfait de votre collaboration et de la façon dont « Black Magic » sonne ?

Quand nous tournions avec les Foo Fighters, Dave Grohl nous a parlé de Nick. Et il lui a aussi parlé de nous. Nick est donc venu a un de nos shows, et à la fin du concert, nous avons discuté. Il nous a dit : « Je peux faire un super album avec vous, les gars » et on lui a répondu : « OK. C’est parti. On le fait ! ». Nick produit des groupes renommés, mais il produit également des groupes en lesquels il croit beaucoup. Il a été vraiment très enthousiaste en studio et il a fait de l’excellent boulot avec « Black Magic ».

Revenons à l’album. Il contient une grande variété de titres: ça va de la ballade acoustique à des titres plus rapides et plus heavy. N’avez pas eu peur que ça rende votre musique moins « accessible » pour de nouveaux fans potentiels ?

(souriant) Non ! Il n’est écrit nulle part que tout les morceaux devaient être du même tonneau. Un album, c’est un peu comme un voyage.

Comment définirais-tu la musique de Year Long Disaster à quelqu’un qui n’a jamais entendu un seul de vos morceaux ?

Nous sommes un trio qui fait du hard rock.

Pour ma part, je trouve que votre musique est une sorte de lien entre les classiques des 70s (Black Sabbath, Led Zeppelin), des groupes plus heavy des 80s, et aussi plein d’autres choses. Mais au final, il est difficile de trouver une influence spécifique. Quel(s) genre(s) de groupe(s) vous inspire(nt) ? Qui admirez vous ?

En fait, nous ne sonnons pas comme les groupes que nous écoutons. On pioche des idées à droite à gauche, c’est obligé. Mais ça ne sonne pas nécessairement comme le groupe à qui on a pioché l’idée. Et on fait aussi en sorte que ça ne sonne pas pareil. Je dirais que la façon dont la musique sonne dépend beaucoup de nous. C’est notre jeu finalement qui fait dire « on retrouve telle ou telle influence dans la musique de Year Long Disaster ».

Mais grosso modo, pour résumer, nous jouons la musique que nous aimons : du bon rock rapide tendance 70s.

Vous jouez avec Karma To Burn ce soir. Will Mecum a participé à l’écriture de certains morceaux de votre album. Tu chantes sur un titre du prochain opus de Karma to Burn et tu les rejoins d’ailleurs sur scène à cette occasion. Sans compter Rich qui assure la basse dans les deux groupes. Tous ces facteurs, est-ce le signe d’une collaboration future plus poussée ou bien est-ce que c’est un simple concours de circonstances ?

(souriant) C’est le signe de choses à venir…

Génial !

Oui !

A ce propos, Karma to Burn s’est reformé il y a quelques temps maintenant. Avec l’implication de Rich, n’as tu pas eu peur que cette reformation freine la carrière encore naissante de Year Long Disaster ?

Non, et ce justement à cause de cette collaboration. Will a écrit pour nous. J’ai écrit pour Karma. Nous tournons ensembles. Les deux groupes se sont trouvés, une osmose s’est créée entre nous et ça nous permet d’atteindre notre but : écrire de meilleures chansons. Tout coule de source en ce moment, tout est naturel. Je ne sais pas ce que les gens dans le business en pensent mais…

… Qui s’en soucie ?

Oui, qu’ils aillent se faire foutre ! (rire)

Vous avez sorti de superbes éditions de vos albums, notamment des versions vinyls. Penses-tu que c’est grâce à ce genre d’initiatives que les téléchargements illégaux vont diminuer ?

On ne pourra jamais empêcher les gens de télécharger. Maintenant, pour moi, tenir un disque entre les mains, c’est une vraie expérience. Tu achètes un disque, tu t’isoles dans une pièce pour l’écouter, tu le mets sur ta stéréo, tu t’assieds en lisant la pochette. Tu regardes qui a enregistré, qui a composé les morceaux, qui a produit… J’adore faire ça. Tu profites mieux qu’en téléchargeant un morceau et en l’écoutant avec des écouteurs pas plus grands qu’une pièce de monnaie.

Il y a des gens qui aiment les CDs ou les vinyls, et d’autres qui s’en contrefoutent et qui veulent juste avoir une chanson.

On parlait des années 70 tout à l’heure. A l’époque, il n’y avait pas de singles, on parlait d’albums en tant que « tout », pas de « morceaux » d’albums. On a perdu cet aspect là de la musique.

Maintenant, si les gens téléchargent un de nos titres, l’aiment et viennent à nos concerts, c’est bénéfique pour nous. Tu sais, j’ai déjà rencontré un mec qui est venu à un de nos shows et qui m’a demandé de lui signer un CD qu’il avait gravé ! Qu’est-ce que tu veux que je lui dise ? « OK ! » (riant).

D’une certaine façon, c’est vrai qu’Internet offre une relative facilité : on y trouve tout ce qu’on veut, quand on le veut. Tu chopes un magazine, tu lis un truc sur un groupe susceptible de t’intéresser et tu télécharges.

Pour être honnête, même si je préfère l' »expérience » qui consiste à tenir l’objet entre ses mains, il m’arrive aussi de télécharger sur Itunes. Je ne peux pas emmener tous mes vinyls avec moi en tournée… alors j’ai un Ipod.

Enfin bon, je n’aime pas que les gens volent. Je préfère qu’ils achètent.

Vous avez déjà pas mal de concerts au compteur. Avez-vous un album live en projet ou un DVD ?

Je ne sais pas. Nous n’y avons jamais pensé. C’est une bonne idée. Un jour prochain, oui… Mais peut-être qu’il nous faudrait plus d’albums studios avant de le faire.

Quelle est la suite des évènements pour Year Long Disaster ?

Après cette tournée européenne, nous repartons sur les routes des Etats-Unis avec Karma To Burn. En juin, retour en Europe et surtout en Grande-Bretagne pour faire quelques festivals. Ensuite, nous faisons un petit break d’un mois durant lequel nous allons sûrement composer quelques titres avant de repartir en tournée avec The Sword. Tout ça nous amène jusqu’en août et c’est tout ce que je sais pour l’instant.

Avril 2010 par Stonerpope

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