A l’occasion du Desertfest Berlin, les représentants de la presse et médias sont invités dans une salle pour écouter le dernier My Sleeping Karma, privilège qui nous amène sur le site une heure avant le commun des mortels, pauvres bêtes de somme asservies à votre bonheur, ô terribles lecteurs.
Un projo, deux enceintes et un des meilleurs groupes de la scène psych, voilà pour le décor. L’audition de Atma dernier album à paraître de My Sleeping Karma se fait en parallèle de la projection de clips.
Au premier regard, l’artwork est toujours incroyablement léché. Les premières notes nous ancrent dans l’univers du groupe. Les ponts aériens, la puissance des reprises où la batterie marque la syncope… “Maya Shatki” introduit son dernier tiers avec une sonorité inaccoutumée pour le groupe. Une guitare plus blanche, plus sèche… comment dire… étonnante.
On a l’ impression d’écouter sans cesse le même album avec d’infimes variations qui le rendent unique. Malheureusement l’installation sonore sommaire ne rend pas hommage à l’album.
Le clip “Prema” nous emmène, en illustration stylisée, sur les traces d’un oiseau antédiluvien qui parcourt le monde à travers les époques, volant au-dessus de tout ce que le monde a fait de meilleur comme de pire, pour arriver, au paroxysme de la piste, au milieu d’une guerre terriblement destructrice. On aurait pu penser que le groupe faisait là référence à la situation actuelle en Ukraine, pourtant la création de ce clip a commencé en 2018, bien avant le flot de merde récent qui s’est abattu sur le monde.
De “Prema” part tout le concept de l’album Atma, condensé émotionnel de ce qui se passe dans le monde, tout autant que ce qu’a vécu le groupe ces dernières années. “C’est un album qui vient du plus profond de nous” nous dit Matthias. Il est vrai que le groupe expose ses tripes avec Atma, et pas qu’un peu.
On retrouve des sonorités plus ou moins stressantes, évoquant le désarroi ambiant dans lequel sont plongés les pays, tout autant que des parties plus calmes et enveloppantes qui augurent de jours meilleurs. “Après la pluie, le beau temps” c’est ce qu’essaient de nous dire les membres du groupe, comme une invitation à se prendre les bras les uns les autres pour reconstruire un monde plus beau.
S’il fallait trouver une morale à Atma c’est celle qu’emploie le groupe, celle d’un oiseau qui voit le monde de différentes vues, histoire ouverte pour chacun où l’on doit essayer de voir le monde de différentes perspectives.
(Merci à Pauline pour avoir posé ses mots sur cette chronique)