Desertfest Berlin 2020 : les 10 groupes à ne pas manquer

La fête du riff à Berlin constitue pour nous un pèlerinage annuel incontournable et on croise les doigts pour qu’une saleté de virus à base de binouze prisée des hipsters ne nous gâchera pas la teuf ! Ayant savamment pris quelques distances avec le style originel au niveau de la programmation, depuis quelques années déjà, l’événement s’ouvre à un public plus éclectique et permet aux inconditionnels de groupes formatés de se frotter à des sensations nouvelles. L’équilibre stoner originel et styles connexes est dosé dans les mêmes proportions que l’an passé et, si le son demeure aussi qualitatif, le public aussi réceptif et les groupes aussi incisifs, on va se taper trois jours de rêve sur les rives de la Spree.

Parmi la foule de trucs hyper afriolants à voir cette année, mes 10 priorités seront :

10 / Spirit Adrift :
Le goût douteux dont fait preuve ce combo de heavy metal pour choisir l’artwork de ses pochettes lui vaut toute ma sympathie et je suis attisé par la curiosité vu que je ne les ai jamais vu se démener sur scène. Je serai naturellement dans la fosse pour hocher du chef et taper du pied vu le style aussi accessible qu’efficace que pratique cette bande de rockers d’un autre temps. Les plans épiques alliés à une rythmique énorme devrait par ailleurs rameuter du poil dans les premiers rangs et, même si le prix de l’innovation ne leur sera pas décerné, ils devraient se foutre dans la poche plus d’un Germain friand de ce son – très – daté.

 

9 / Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs :
D’abords il y a le blaze du groupe qui ne peut qu’augurer la subtilité toute en finesse. Ensuite, il y a les plans barrés de ces Britanniques qui lorgnent vers l’urgence punk scotchée sur du gros riff bien heavy qui fleurent bon le revival de la NWOBHM. Finalement il y a la démarche nihiliste de ces quatre garçons dans le brouillard de Newcastle qui ne peut être qu’une claque scénique s’ils ont la bonne idée de nous envoyer « Reducer » l’extraordinaire premier extrait de leur nouveau long format : « Viscerals » qui rejoindra les gondoles de la grande distribution sous peu.

 

8 / Big Business :
ô joie, ces grands malades sont de retour dans les parages et je vais pouvoir m’abrutir sous les coups de boutoir assenés par ces trublions qui évoluent dans le sillage des mythiques Melvins. Grosses pointures d’un genre secoué, mais abordable, ces virtuoses ne croisant pas souvent ma route, je me réjouis d’avance de me frotter à ces vétérans à la discographie impressionnante. La formation a vu se succédé une myriade d’acteurs de la scène indépendante au cours des années pour collaborer à ses projets fous et c’est l’excitation qui m’envahit à la simple pensée de retrouver ces grands malades.

 

7 / Corrosion Of Conformity :
Je vois vos regards perplexes à l’évocation de ce nom dans ma liste des trucs à ne pas louper vu l’omniprésence récente des Américains dans nos contrées ces derniers temps (dans des salles à capacité très variables qui interpellent). N’empêche que plus de trente piges après sa naissance, la bande à Pepper Keenan demeure une sensation énorme sur scène vu la bouteille des lascars et leur bonne inspiration à piocher dans toute leur discographie des brûlots à nous coller dans les oreilles. Cure de jouvence en vue pour les vieux de l’assistance (et croyez-moi il y en a une tripotée qui fréquentent ce festoche et je ne vise personne rassurez-vous).

 

6 / Amenra :
Les Belges n’ont pas grand-chose de stoner dans l’absolu et franchement je m’en tamponne pas mal. Ces gars ont créé une dynamique prodigieuse autour de leur Church Of Ra et ils déploient un spectacle phénoménal lors de leurs prestations scéniques. Glaciaux et organiques leurs concerts confinent au rassemblent de dévots ovationnant la noirceur. N’en déplaise aux porteurs de vestes à franges et futals à pates d’éléphants découpés dans des tapisseries est-allemandes des années septante : ça va faire putain de bien de quitter le fuzz pour s’abrutir durant ces trois jours.

 

5 / Orange Goblin :
Les roastbeefs c’est carrément le risque zéro niveau programmation dans un festival stoner voire même dans un festival tout court (leur prestation au Sylak il y a quelques années devant un parterre de néophytes me l’avait confirmé). Vus et revus à maintes reprises, la troupe du géant Ben Ward a toujours foutu le boulet qu’importe le lieu ou l’heure de leur prestation. Même si niveau surprise ou découverte je vais passer mon chemin, vous pouvez compter sur ma pomme pour prendre un sacré plaisir lors de cet énième set d’Orange Goblin auquel j’aurai le plaisir d’assister car une chose est sûre : ils ne m’ont jamais déçu !

 

4/ The Vintage Caravan :
Je n’ai jamais été fan de ce groupe islandais et ne le serai sans doute jamais. Jadis, ces gamins m’ont fait un putain de plaisir lors de plusieurs shows improbables auxquels j’ai eu le plaisir d’assister. Si leur musique me laisse presque de marbre, l’intensité de leurs shows a à tous les coups fonctionné auprès de ma personne. Ils investissent la scène ainsi que ses alentours proches avec une telle énergie, qu’il serait juste totalement crétin de ne pas radiner sa tronche pour assister à leur concert berlinois d’autant plus qu’en vieillissant (ça n’arrive pas qu’aux autres), ils ont choppé une sacrée maîtrise de leur art sans se distancer de la furie qui les habite sur scène.

 

3 / Witchcraft :
Les stars de la Scandinavie se pointent à Berlin et je me rappelle qu’il y a une poignée d’années ils avaient déclaré forfait lors de ce festival pour une bonne raison dont je ne me souviens plus et avaient été remplacés par Troubled Horse. C’est assez touchant de constater qu’ils ont réussi à durer et seront de retour dans la capitale allemande tant j’avais l’impression que cette formation était confidentielle. Pour me remettre de ma frustration de la deuxième édition de ce festival – selon mes souvenirs – je remuerai deux fois plus de la nuque et vous invite à me rejoindre car Witchcraft en live c’est tout bonnement excellent !

 

2 / Masters Of Reality :
Icône de notre genre de prédilection, la formation de Chris Goss est un mythe et j’interdis formellement de lui opposer le moindre reproche. Son frontman a fait l’histoire du mouvement qui fait que vous me lisez aujourd’hui devant ou derrière la console ; il a participé aux projets les plus enthousiasmant du stoner du temps des fêtes autour des générateurs et les quidams qui seront surpris à l’extérieur de la salle durant ce show seront flagellés, lapidés puis pendus sur le pont du bateau qui abritait la seconde scène l’an dernier. Vous voilà tous avertis : je compte sur votre présence en force pour un groupe dont la discographie est des plus excitante !

 

1 / Lowrider :
Autre icône de notre genre de prédilection, la formation suédoise est aussi un mythe ! A la fois follement excitants et incroyablement fainéants discographiquement parlant, les Scandinaves ont commis jadis des pépites incroyables puis : plus rien ! Nada ! Que dalle ! Ils nous ont toutefois gratifié de performances live nous faisant humidifier nos calbutes durant cette période de disette question production. A chaque fois je me suis pris une claque énorme et à chaque fois il aura fallu du temps pour voir disparaître le sourire niais que j’arborais bêtement aux sorties d’un de leurs sets. Au début de l’année 2020, Lowrider a sorti Le Disque De l’Année et personne ne pourra se glisser à sa hauteur. L’équation est simple : mythe du stoner * bêtes de scène * disque de la décennie = tu loupes le concert, t’as raté ta vie !

 


 

Bonus : Brant Bjork alias Mr Cool sera de nouveau de la partie tout comme les Hellènes de 1000Mods aussi ; les Norvégiens de Motorpsycho interpréteront un show exclusif de 90 minutes à cette occasion !

 

Si vous voulez en savoir un peu plus, allez faire un tour sur le site https://www.desertfest.de et surtout allez régulièrement consulter la page Facebook de cette manifestation hautement culturelle: https://fr-fr.facebook.com/DesertfestBerlin/

 

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