Les 1000mods, ont vu se développer autour d’eux une véritable hype. L’engouement du public pour le quartette les positionne comme l’œil du cyclone de la scène stoner grecque et chacune de leurs sorties est attendue de pied ferme avec l’espoir de recevoir un peu de la gifle qu’ils délivrent en live à chacun de leurs sets.
Cette année ils libèrent leur quatrième long format, Youth of Dissent, et avec un titre pareil on s’attend à ce que l’haleine chaude et sulfureuse d’une jeunesse révoltée envers à peu près tout ce qui constitue un establishment souffle sur la plaque et nous mette quelques tartes ainsi que des fourmis dans les membres. Sortons donc les banderoles et armons nous de nos plus beaux pavés : voici venue l’heure de la contestation.
A la première lecture, les compositions paraissent trop polies et sans l’agressivité des précédents albums. On contesterait donc en pantoufles avec ce Youth of Dissent. L’esprit s’est métamorphosé et ne livre plus la sauvagerie tribale de morceaux comme “She”, “El Rolito” ou encore “Electric Carve”.
Jusqu’à présent les compositions étaient assez généralement construites selon l’adage “le calme avant la tempête” et l’introduction tantôt planante, tantôt pesante, passait le plat aux corps de morceaux énervés. Pour Youth of dissent, la gratte s’est faite plus claire, la voix moins hurlée. Et lorsque sur le titre éponyme on s’attend à l’explosion de puissance, le soufflé retombe pour livrer un peu plus d’atmosphérique ou des passages à peine alourdis par la tonalité du jeu de gratte. Le cactus perd ses épines, l’intro de “Less is More” est fade comme un titre rétro 90’s d’une soupe radiophile se voulant héritière du grunge. La larmoyance introductrice de “Young” me donne même à penser que tout a merdé, tout ou presque.
En effet, si l’ouverture vocale de l’album m’a déçu, j’admets que le brûlot de la voix n’est pourtant pas mort. Il revient, on sent qu’il est contenu mais présent sur “Blister” et totalement libéré sur la conclusion de “So Many days”. Une fois cela dit, côté instruments, “21st Space Century” propose l’intro qu’on attendait d’un 1000mods, batterie martiale, gémissements des cordes en vent annonciateur de la déferlante du corps du morceau (qui ne viendra pas, puisqu’il s’agit d’un interlude de deux minutes). Le rythme échevelé de “Pearl” où Dani s’anime et scande le refrain en donnant à l’auditeur envie de bondir… Voilà ce que j’espérais, on retrouve ses marques et ça valait le coup d’attendre.
“11 Mirrors” en point d’orgue ? Batterie tribale faisant monter la sauce, chant abrasif, grattes mid tempo à la limite du doom, le tout pour gravir les pentes d’un Mont Parnasse metal et finir par hurler à la face du monde sa vraie nature, à peu de choses près. C’est en effet d’à peu prés qu’il est question car il faut tout de même aller chercher à plusieurs reprises pour commencer à comprendre des titres comme “Warped”, “So Many Days” ou l’introductif “Lucid”.
Avec ce Youth of Dissent 1000mods sort d’un carcan dans lequel on aurait aimé le voir s’enfermer. Il ne s’agit pas de l’album le plus réussi des grecs car il n’est pas aussi immédiat que les précédents, mais il faut lui reconnaître un certain nombre de tentatives qui selon l’humeur de l’auditeur ou son opiniâtreté à se repasser l’album passeront pour moyennes ou rafraîchissantes à défaut de décevantes.
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poussif, pas inspiré, chiant
La première partie c’est de la bière sans alcool , l’excellente production fait figure d’un palliatif qui ajoute du sucre dans le cocktail. Ce qui reste insatisfaisant et ne rend pas service au groupe en lui faisant perdre ce côté brut . La deuxième partie est meilleure mais ne renoue pas avec la furie des albums précédents, genre de rajout de whisky bas de gamme de dernière minute.
Le groupe semble s’être noyé en début d’album dans son sirop et peine à refaire surface.
excellent