Le moins que l’on puisse dire concernant -16- c’est que leur carrière, longue aujourd’hui de près de 25 ans, aura été tout sauf tranquille. Implacable machine à sludge, pendant « west coast » du noise/hardcore new yorkais d’Unsane ou Helmet, -16- aura connu de nombreux changements de personnel avant de finir par splitter en 2004, rongé de l’intérieur par les diverses addictions, à l’alcool ou aux drogues, de ses principaux membres. Leur résurrection avec Bridges To Burn en 2009 chez Relapse Records aura eu le mérite de remettre au goût du jour cette formation trop souvent oubliée et de permettre à Cris Jerue, Bobby Ferry et leur bande d’enfin accéder à la notoriété à laquelle ils aspiraient.
Lifepan of a Moth, 7ème production d’une discographie dont on aura particulièrement retenu Drop Out et Bridges To Burn, LPs les plus prompst à revenir sur la platine, est dans la droite lignée de ses prédécesseurs. C’est à dire qu’il capture, tout au long de ses 40 minutes, l’essence même du sludge. Toujours pris dans la réalité crue de ses paroles, non sans y ajouter une pincée de dérision et d’humour, Jerue crache avec puissance son mal-être, idéalement soutenu par le foisonnement de riffs déversés à mesure que l’album déroule. « Landloper », idéalement choisi pour ouvrir les hostilités est d’une très grande qualité tandis que le single, répondant au doux nom de « Peaches, Cream, And The Placenta » s’impose sans sourciller comme la pièce du choix de la fournée. Gavé raz la gueule d’ambiance boueuse, tout en s’éclaircissant le museau par quelques touches mélodiques, Lifespan of a Moth est un album aussi grossier à la première approche qu’il est puissant une fois bien assimilé. « Gallows Humor », rouleau compresseur instrumental de près de huit minutes, en est l’exemple le plus flagrant.
Alors qu’il semble qu’une partie du personnel ait encore valsé et que les prochains concerts soient assurés en trio, -16- publie pourtant un album parfait pour accompagner vos chaudes journées d’été. On parle, je le rappelle, d’un groupe dont le nom vient de leur passion, à la vingtaine, pour les filles mineures. Ils avaient alors décidé de s’appeler -15-, puisque c’était là l’âge moyen de leurs copines avant de s’apercevoir que le patronyme était déjà utilisé dans la région. Ils n’ont donc eu d’autre idée que de vieillir la moyenne d’une année. Vous avez dit génie ?
Point Vinyle :
Relapse a pressé le nouvel album de -16- en trois versions mais n’en propose que deux à la vente (les 100 clear étant reservés aux membres du groupe et à leurs proches). Ainsi il est possible d’acquérir la version bleu et rouge limités à 300 exemplaires, ou la version noire, simple, tirée elle à 1000 unités.
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