Salvation, if you need… est le premier véritable LP des anglais de 1968, sympathique quatuor ayant choisi ce sobriquet pour célébrer l’année qui pour eux a enfanté le plus d’albums mythiques. C’est en soi un indice bien lourdingue sur leurs influences musicales (sans suspense : Hendrix, Cream, Steepenwolf, Blue Cheer, The Doors, Jethro Tull…). Après une poignée de EP (studio ou live), quelques dates sporadiques essentiellement dans l’axe Manchester – Londres mais aussi outre-atlantique, le groupe sort enfin son 1er véritable album chez les croates No Profit Recordings, des gens d’oreille.
Il ne faut ni une dizaine d’écoutes ni l’oreille absolue pour identifier la veine musicale dont émerge 1968 : nos quatre britons ont pioché dans tout ce qui a fait les années fastes de la fin 60’s et se le sont ré-approprié pour en proposer une émanation stoner/rétro rock d’excellente tenue. Ils mettent à profit les 10 plages de leur galette (dont une reprise des gallois de Budgie) pour faire une belle démonstration de leur savoir faire, un échantillonnage des compétences acquises durant leur pas-si-courte carrière. Leur rock est (généralement) énergique, sans être énervé, les guitares sont saturées, et le chant de Jimi, puissant et onctueusement erraillé, participe à une bonne part de l’identité musicale du groupe. Le riffing est de bonne tenue, servant un vrai talent de composition, qui fait que l’on ne s’ennuie pas à l’écoute de ce disque. Cerise sur le gâteau, le groupe s’y entend pour balancer quelques plans d’un groove fiévreux, à l’image de ce furieux break aux trois-quarts du bien nommé “Railroad boogie”, ou la très courte “Expressway”. Quelques rasades de blues rock viennent aussi servir quelques plages en mid-tempo plutôt bien fichues (“Small Victories”, “God Bless”).
Toutefois, malgré (selon la bio) un soin bien particulier apporté à l’enregistrement, la production de l’album interroge : la mise en avant des vocaux est un choix qui se défend très bien. En revanche, afficher une guitare aussi famélique dans le mix est vraiment regrettable, à l’image de ce “Expressway” où elle est complètement mangée par la basse. Cette mise en son pénalise un peu le disque, qui peine du coup à se positionner dans l’ensemble des productions “modernes” – ce qui est pour partie leur volonté, c’est facile à admettre.
Quoi qu’il en soit, Salvation, If You Need… est un bon disque pour tout stoner-head qui aime son heavy rock baigné aux volutes des sixties/seventies.
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