Doom Side Of The Moon est une auto-prod née sous la férule de Kyle Shutt du groupe américain de heavy, « The Sword ». Il est accompagné par Bryan Richie à la basse et Santiago Vela III à la batterie, tous deux issus de la même formation. Le groupe est complété par un clavier (Joe Cornetti de « Croy & The Boys »). et un saxophoniste (Jason Frey de « Black Joe Lewis » et « Hard Proof »). Kyle en cherchant à réaliser une version heavy de « Time » des Pink Floyd n’a pas réussi à s’arrêter, évoluant vers un cover complet de Dark Side Of The Moon. Le présent album est sorti au U.S le 04 août 2017, la date exacte des 50 ans de la sortie du premier album du Floyd. L’Europe aura été de son coté gratifiée d’un pressage au mois de décembre.
Ce Cover album est trompeur dans son titre, il ne sonne pas doom mais plutôt stoner. Là ou le chant de Clare Torry rendait “Great gig in the sky” un peu lénifiants , Jason apporte une touche de saxophone suffisamment torturée pour nous plonger dans un univers plus sombre et plus percutant. La volonté de Kyle de mettre les guitares sur le devant de la composition apporte une force émotionnelle supplémentaire à chaque morceau. Les compositions ont été respectées presque à la lettre, on ne touche pas à l’écriture du monstre sacré. Le son lui à été décapé et revêtu d’un grain plus rugueux, plus heavy, c’était le but après tout.
Ce qui était pour moi les morceaux phares de l’album le restent.”Money” prend en ampleur avec son esprit stoner. “Brain Damage” est plus torturé, ce qui était nécessaire au vu du titre, le sax’ asthmatique fait vriller les tympans et le chant plus dense et plus maladif colle à l’étiquette. Fini l’insouciance et la légèreté ça justifie le Doom du titre.
“Any Colour You Like” amorce le final, métamorphosé en une brute épaisse et basse à souhait. La clôture est montée comme un son et lumière. “Eclipse” monte en explosion auditive, pour le visuel, on se raccrochera aux souvenirs scénographiques de la tournée “Pulse” de Pink Floyd qui imposent leur évidence avec la tonalité de ce cover. Même si l’interprétation de la clôture perd de la sensibilité de l’originale c’est un beau bouquet final qui nous est offert pour compenser. Soyons honnêtes l’album n’est pas exempt de défauts, “Us and Them” perd en chromatisme avec des envolées moins prégnantes et on pourrait désapprouver à demi cette vision écrasée qui néanmoins reste dans la cible du projet.
On peux dès lors raisonnablement se demander si cet album est meilleur que l’original. A vrai dire, on s’en fout! Ce qui compte, c’est que cet album soit aussi bon que le souvenir que nous avons de la première écoute de l’original. L’expérience Doom Side Of The Moon est clairement une réussite, en particulier lors d’une écoute croisée avec Dark Side Of The Moon.
Au mois de Mars sortira un EP, intitulé « Encore » ou seront repris « Have A Cigar » ; « Wish You Where Here” et trois versions différentes de “Pigs”. On espère que ce ne sera pas avoir les yeux plus gros que le ventre et que cet EP sera aussi bon que le présent album.
En attendant, vous pouvez toujours vous faire un avis avec cet extrait.
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