On a beau avoir assisté à quelques prestations scéniques décoiffantes et rafraîchissantes du trio américain ces dernières années, Castle reste un groupe un peu confidentiel, en tout cas pas au niveau de notoriété et de reconnaissance que l’on peut imaginer pour un groupe qui existe depuis bientôt une décennie, et dont la discographie est déjà riche (4 albums sous le coude, ce Deal Thy Fate est leur cinquième… pas mal en moins de 10 ans !). Désormais accueillis dans l’écurie Ripple Music, on peut espérer les voir profiter dans les prochains mois de ce support plus dynamique pour faire connaître leurs productions et parcourir les salles obscures du vieux continent à un rythme plus intensif. C’est donc avec un œil bienveillant qu’on accueille cette nouvelle offrande du groupe.
Castle évolue dans un genre musical très old school, qui trouve ses ramifications dans les meilleurs terreaux du metal US/UK essentiellement : on y croise du doom old school à la Pentagram, des assauts heavy à la Judas Priest, des rythmiques galopantes à la Iron Maiden, des attaques de gratte sèches et nerveuses et des rythmiques à la Slayer ou Megadeth… Pas très stoner tout cela… D’ailleurs le groupe ne s’en est jamais directement revendiqué. Néanmoins, le charme suranné de l’ensemble, son embarquement chez Ripple Music, ou encore le lien organique qui est souvent fait avec des groupes de notre « scène » musicale de prédilection (on parle de dizaines de tournées en compagnie de têtes de pont du doom ou stoner, de participations remarquées à des festivals type Desertfest…) en font un groupe « à suivre » pour tout amateur de stoner.
Pour peu que l’on ne soit donc pas rebuté par les influences sus-mentionnées, n’importe qui devrait pouvoir prendre son pied en écoutant cet album : il propose un metal généreux et débridé, servant des compos parfaitement ficelées, sans rien qui dépasse, orientées efficacité (toutes les chansons durent entre 4 et 5 min, sauf une… à 5 min 01 !). Le riff, essentiel dans la musique du combo, est toujours clinquant et catchy, et pose les fondations de titres tous impeccables : les heavy rampant « Haunted » ou « Can’t Escape the Evil », les nerveux « Deal Thy fate » ou « Skull in the Woods », les mid-tempi de « Hexenring » ou « Firewind »… Castle n’en met pas une à côté sur ce Deal Thy Fate. Rajoutez à ça l’un des meilleurs sons qu’ils aient eu jusqu’ici, et les ingrédients semblent réunis pour faire de cette galette leur meilleure à ce jour.
A noter que le trio instrumental n’est en réalité dans les faits qu’un duo, puisque le groupe a toujours été emmené par la charismatique Liz Blackwell (basse et chant) et Mat Davis à la guitare (et un peu de chant). Les batteurs vont et viennent au sein du groupe, qui ne s’embarrasse même plus à justifier de la présence de l’un ou l’autre, qu’il s’agisse de mercenaires de studio ou de requins de tournées… Il faut dire que les deux compères sont en phase, partageant parfois des lignes de chant (plus généralement assurées par Liz), mais plus généralement en se répartissant les armes de manière parfaitement complémentaires : riffs saignants et soli généreux pour Davis, rythmiques teigneuses et support mélodique pour Blackwell.
Un album à recommander aux metalheads en premier lieu, mais aussi aux amateurs d’un stoner doom nerveux et délicieusement suranné (mais jamais vieillot), qui trouveront là de la matière à quelques dizaines d’écoutes enthousiasmantes et un potentiel de headbanging au top.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)
Mon coup de cœur matinal