Uncle Acid & The Deadbeats – Wasteland


Est-il encore la peine de présenter le groupe Uncle Acid & the Deadbeats? Le quartette de Cambridge évolue depuis 2010 dans les sphères du Heavy Psychédélique à tendance Doom avec pour fil conducteur des sonorités 70’s trempées dans un malaise constant et ils sortent leur cinquième galette. (Ah ben merde, je les ai présenté). Voilà donc trois ans que nous étions sans nouvelle du groupe, la galette intitulée Wasteland était d’autant plus attendue des amateurs et rien que le titre offre quelques promesses au connaisseur des sons torturés de Tonton Acide.

Le groupe se démarque par sa constance à emmener l’auditeur vers un univers qui lui est propre. Droit dans ses bottes Uncle Acid réalise un job sans surprise mais délectable où le mélodique sert la vision d’une réalité dégueulasse. Wasteland convoque à chaque morceau le le malaise et l’apaisement. La puissance mélodique dégagée à chaque titre fait de l’album une rareté au sein des intentions du milieu Doom actuel. Uncle Acid ne cherche pas à être toujours plus lourd, au contraire, il tire vers le haut et l’aérien et ne conserve que la moelle déstabilisatrice du genre. C’est d’ailleurs un fait revendiqué par Kevin Starrs, Wasteland est un album de Heavy qui laisse libre court à une inspiration mélodique et saisissante.

On l’a dit mille fois, Uncle Acid c’est avant tout une appropriation des codes de la musique des années 70, « Shockwave city » fait la part belle à la réputation du groupe en sortant un son Crunchy et consistant comme un Black Sab’ des familles ou « Blood Runner », idéalement Heavy entre un hymne 80’s sur un son de Les Paul de chez Led Zep’.

Afin d’imaginer l’appétit de Kevin Starrs pour le genre horrifique, il suffit de se pencher sur « No Return » qui fait office de cirque hanté, avec une composition très visuelle qui serait la mise en scène d’un Comics de Eric Powell par Jacques Tourneur. La recette de Uncle Acid tient en deux ingrédients principaux, du classique Heavy et un univers entre beauté et fantastique. Le titre éponyme « Wasteland » en dit d’ailleurs long sur le sujet, petit à petit la composition se dégrade, l’auditeur assiste à une déchirure dans le rideau et le monde se montre tel qu’il est, dégradé et pourrissant, se tordant de douleur et de frustration.

Le lancinant “Bédouin” et son gimmick appuyé ne laissent pas indemne, on cherche sans cesse à revenir sur l’écoute et le titre s’impose avec des sons de trompette qui restent en boucle dans la mémoire de l’auditeur. L’Équilibre délicat entre malaise et bien être fait de l’album un oxymore musical. « Exodus » clôture en oraison funèbre la galette, la grosse caisse devient un battement de cœur accompagné d’orgues pour une montée en puissance sur un rythme martial de caisse claire qui s’éloigne comme le passage d’un cortège mortuaire.

Les 46 minutes de Wasteland ne seront certes pas un monument d’originalité au sein de leur discographie cependant Uncle Acid & The Deadbeats font ce qu’il savent faire et le font bien. Tout au long de l’écoute on saura apprécier le mélange subtil d’influence et l’alchimie qui s’opère entre Rock Psyché, Pop, Folk et Blues. On remarquera enfin que le groupe s’oriente vers une musique plus mélancolique et touche juste avec son regard sur un monde en état d’urgence et nous laisse avec son spleen une fois la dernière note égrenée.

Note de Desert-Rock
   (7,5/10)

Note des visiteurs
   (9.13/10 - 8 votes)

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1 commentaire
  • Top ! moi qui avait peu envie d’écouter ce nouvel album, ça m’a motivé.
    Bon c’est pas ce que je cherche à écouter en ce moment mais je le garde au chaud…c’est le genre d’album qui ce sublime en concert je pens 🙂
    (mini coquille au second paragraphe « le le malaise et l’apaisement)

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