Bright Curse – Time of The Healer


Les « Frenchies » d’origine établis à Londres ne nous avaient pas tant donné signe de vie ces derniers temps et c’est avec une certaine surprise que j’ai vu débarquer le successeur de « Before The Shore » sorti en 2016. Habitué des prestations de ce groupe paneuropéen depuis ses débuts, c’est avec curiosité que je me suis passé cette quatrième production une première fois, puis une deuxième, puis moult fois car celle-ci recèle, en son sein, une telle multitude d’incursions, de plans, d’ajouts, d’ambiances, de collages, etc. qu’il est ardu d’en tirer des conclusions à l’issue d’une écoute unique. Hé ouais mon gars : ce skeud-là n’intègre pas la catégorie des sorties cataloguées au premier survol et ne se range pas sur l’étagère des bandes-son formatées pour les ascenseurs voire les superettes ! Ce disque n’emprunte par ailleurs pas un chemin qui lui ouvrira les ondes de la bande FM vu son formatage, mais je ne suis pas convaincu que de nos jours ce mode de consommation musicale fasse encore du sens hormis pour les amateurs de tronçons routiers embouteillés.

La pièce-centrale de Bright Curse, Romain, a à nouveau modifié la composition de son groupe dont il est le seul élément présent non seulement depuis l’origine, mais aussi depuis sa sortie datant d’il y a trois années seulement (c’est désormais à quatre qu’ils s’y foutent pour envoyer du son). Le garçon vieilli, son style évolue et le son de cette plaque prend quelques distances avec le mix de doom traditionnel british et de psychédélisme pratiqué jusqu’ici hormis en ce qui concerne quelques titres dont la conséquente entrée en matière : « Smoke Of The Past » sur laquelle les parties vocales sont mises très en avant sur fond de riffs overdrivés. L’auditeur nage en terrain connu sur la première plage qui explose les 10 minutes ainsi que sur « Laura » qui lui emboîte le pas. Le deuxième titre constituant le seul morceau au format standard en se situant aux alentours des 5 minutes. Si les deux premières compositions ne peuvent pas renier leurs influences grunge par certains aspects, les influences de la scène rock francophone des mêmes années sont quant à elles présentes non seulement sur le final de « Smoke Of The Past » : Noir Désir, mais aussi sur l’intimiste « Une Virée » qui suinte le Diabologum période « #3 » (une perle du genre dont je recommande l’écoute au passage).

La fameuse « Virée » se distingue comme étant la plage la plus concise de cet opus avec ses moins de 3 minutes et elle sert de piste de lancement à « Shadows » qui tape dans le trip éthéré durant une dizaine de minutes : ça frôle presque l’expérimental durant de longues minutes avant de se débrider peu après la moitié pour renouer avec un univers en lien avec nos pages en plaçant la basse (grailleuse) sur le devant de la scène avec une certaine réussite.

Le titre éponyme met un terme à cette nouvelle livraison dans un registre qui hésite entre hard rock traditionnel et revival de la scène de Seattle de la fin du siècle passé (plus Mother Loves Bone que Nirvana) ; le tout assaisonné avec une pincée de rock prog des années septante. L’intérêt majeur de ce titre touche-à-tout résidant dans l’adjonction bien sentie de cuivres donnant une patine fort séduisante à l’exploration artistique qu’il incarne.

Bright Curse fait montre, une nouvelle fois, d’une créativité incroyable en se frottant finalement à toutes les racines qui ont contribué à faire du stoner ce qu’il est, mais en prenant ces distances avec ce style musical. Cette plaque saura séduire les amateurs de sensations aériennes qui ont l’esprit ouvert ainsi que les petits curieux en quête d’insonorisations nouvelles pour tiser voire fumer de l’herbe qui rend nigaud !

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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