Les production Russes ne sont pas légion. Nous avions déjà abordé le cas de The Re-Stoned ici même, il y a peu ou prou un an et demi. Le trio remet le couvert avec son septième album Ram’s Head. Les moscovites passent cette fois sous le label Kozmik Artifactz avec une galette de plus de 44 minutes que nous avons pris le soin de faire tourner sur notre platine un beau nombre de fois.
Après un Chronoclasm qui confirmait la place de Jam Band du trio, force est de constater que Ram’s Head n’apporte rien de neuf sous le soleil. C’est toujours cette culture Jam carrée qui prédomine et marque au fer rouge le The Re-Stoned. Sorti d’une peur certaine d’avoir affaire à une redite lassante avec l’entrée en matière “Chromagnetic stomp”, il devient cependant notable que la basse de Vladimir Kislyakov assied une œuvre mid-tempo avec assez de lourdeur pour l’ancrer dans la mémoire de l’auditeur. Pris dans leur ensemble, les instruments sont si serrés qu’on pourrait se demander si le tout n’a pas été enregistré dans un photomaton.
Après un début d’album moyennement envoutant, le moteur du camion repart s’emballe, retombe et repart lentement tel un vieux KamAZ Soviétique sur les routes de l’Oural. Lancé à pleine vitesse il surmonte le cahot d’une piste faite de la guitare de Ilya Lipkin toujours gravillonnée par la basse. Les titres dans leur ensemble sont qualitatifs et le solo de batterie de “Acid truck” qui ne donne pas de leçon permet tout de même de constater l’assimilation d’une rythmique entre Led Zep’ et Santana. La batterie est tenue cette fois, spécialement pour le studio, non plus par Anton Yalovchuck mais par Maximilian Maxotsky. Les gars ont fait un choix plutôt futé au vu de son talent.
“Orange sky & bottle neck” qui sonne comme Geezer (Pas Buttler, le groupe hein!) laisse dubitatif quant au fait que tout ceci ait été écrit. Il souffle sur les compos toujours cet inaltérable facture propre aux Jam Bands. Le final “Dune Surfer” est un pur Desert Rock teinté d’effets Space Rock qui enfonce le clou tout en se reposant sur les bases solides d’un son 70’s velu. Alors d’avis d’amateur de ces genres, il faut admettre que le tout est plutôt bien foutu.
Finalement avec ce Ram’s Head, The Re-Stoned ne sort pas de son postulat de base pour autant il évolue vers des terres moins psychédéliques que précédemment et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. On regrettera seulement une structure bipartite de l’album qui, de fait, casse la linéarité de l’audition et n’engage pas forcément du premier coup à se laisser porter par la musique inscrite sur la plaque. Il faudra un peu d’opiniâtreté pour aller chercher cet œuvre, mais une fois que vous en aurez ouvert les portes, vous pourrez trouver matière à vous réjouir, pendant un temps au moins.
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